Aller à la recherche

vendredi 26 juin 2015 18:07

L'Iliade et l'Odyssée, de Soledad Bravi

Partage Partager le billet

L'Iliade et l'Odyssée

L'histoire :
La déesse Éris est contrariée de ne pas avoir été invitée à un mariage. Elle y sème la zizanie et déclenche la guerre de Troie...

Mon avis :
Cette BD regroupe les planches qui sont parues dans le magazine « ELLE » au cours de l'été 2013, puis de l'été 2014. Soledad Bravi revisite «l'Iliade» et «L'Odyssée» à travers un ensemble de petits dessins humoristiques reprenant la trame de l'œuvre d'Homère.

Dans la première partie, l'auteur revisite « L'Iliade[1] » en 170 dessins. Dans la deuxième partie, « l'Odyssée[2] » en 168 dessins. Ces derniers sont simples, parfois sommaires, mais l'intérêt se trouve dans le décalage entre les textes et les dessins. Les commentaires qui racontent l'histoire sont bien construits, et expliquent avec précision le déroulement des événements. Dans les bulles, Soledad Bravi utilise un langage populaire, simple, parfois un peu niais, que je retrouve par moments chez les collégiens. C'est ce décalage qui donne, en partie, le côté humoristique de l'histoire. Les dessins complètent cette sensation.

La guerre de Troie est relatée avec justesse et finesse. On comprend bien les affaires politiques et les coups bas qu'une telle situation pouvait engendrer. D'ailleurs, avec quelques petites adaptations, cette histoire pourrait être transposée au monde contemporain. C'est ce qui fait la force de cette œuvre, que Soledad Bravi a exploitée avec bonheur.
La partie sur «l'Odyssée» reprend les moments clés qui ont tous été étudiés, à un moment ou un autre de la scolarité : le cyclope, Éole, Circée, les sirènes, Calypso. Même si certains événements subissent des ellipses importantes. De toute façon, il est impossible de rendre compte en si peu de dessins de la complexité et densité d'une œuvre comme celle-là. Pourtant, l'auteur de cette BD a réussi à en retranscrire l'essentiel.

J'ai approché la mythologie grecque dans ma jeunesse, par l'intermédiaire d'«Ulysse 31[3] », et je ne suis pas le seul dans ce cas[4]. Ulysse était un véritable personnage de référence pour moi, à l'époque : courageux, intelligent. Pourtant, c'est un homme qui a mis plus de vingt ans à rentrer chez lui, en faisant parfois de longues pauses volontaires au long de son périple (Circée, Calypso...). Sans oublier Pénélope, qui se languit de nombreuses années, sans son mari. Ces thèmes sont universels et intemporels.

La lecture de ce petit ouvrage m'a donné l'envie de revisionner la série animée de mon enfance. (Il faut savoir que mis à part les traductions adaptées, l'oeuvre originale attribuée à Homère[5] est assez indigeste.)

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: L'Iliade et L'Odyssée
Auteur: Soledad Bravi
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 96
ISBN: 978-2-3698-1225-8
Date de publication: 13 mai 2015

Acheter « L'Iliade et l'Odyssée » sur Amazon

Partage Partager le billet

jeudi 25 juin 2015 22:17

La tour fantôme t4, de Taro Nogizaka

Partage Partager le billet

La tour fantôme T4

L'histoire :
Après les meurtres dans le labyrinthe souterrain, Tetsuo et Taïchi doivent s'enfuir. Pour passer inaperçus, ils se déguisent en jeune couple, Taïchi ayant l'apparence d'une femme...

Mon avis :
Dans ce quatrième tome[1][2][3] , on s'éloigne de nouveau de l'intrigue principale pour se retrouver dans une enquête du type « Sherlock Holmes » ou « Détective Conan ». Taïchi et Tetsuo sont en fuite. Ils vont atterrir dans un village perdu et maudit où un meurtre étrange va se produire. Taïchi voudra comprendre le fin mot de l'histoire, sans dévoiler qu'il est un homme.
Cette situation de couple inversé crée des remous chez les deux personnages. L'idée du sexe et d'avoir un autre rôle prend de l'ampleur. Taïchi se pose de nombreuses questions sur ce qu'il souhaite. Il semble que Tetsuo se pose le même type de questions. D'ailleurs, certaines situations prêtent à sourire. L'auteur approfondit les relations entre les deux personnages et continue, comme dans les tomes précédents, à les complexifier.

L'intrigue du meurtre dans une pièce fermée est un grand classique. Pourtant, dans ce village où la population vit coupée du monde, l'ambiance est toujours oppressante, glauque. Le suspense est toujours présent, avec, en plus, une petite touche de surnaturel.

Les dessins de Taro Nogizaka sont toujours aussi magnifiques et précis. On découvre, dans le regard des protagonistes, toutes les expressions qui permettent de dégager, au fur et à mesure des pages, une angoisse chez le lecteur.

Malgré cette nouvelle digression, ce manga reste un petit bijou. N'hésitez pas à le lire si les thrillers vous intéressent.

Titre: La tour fantôme T4 (Yureito T4)
Auteur: Taro Nogizaka
Éditeur: Glénat
Nombre de pages: 224
Traduction: Victoria Tomoko Okada
ISBN: 978-2-7234-9939-2
Date de publication: 17 septembre 2014

Acheter « La tour fantôme T4 » sur Amazon

Partage Partager le billet

mercredi 24 juin 2015 23:48

Le Fossoyeur, d'Adam Sternbergh

Partage Partager le billet

Le Fossoyeur

L'histoire :
Spademan est un tueur à gages sans scrupules. À partir du moment où vous payez, il tue qui vous voulez, ou presque...

Mon avis :
Le personnage principal, Spademan, est le narrateur. Il s'exprime au présent, à la première personne, dans un style direct, avec des phrases courtes. Les personnages ne sont pas très approfondis, mais c'est voulu afin d'obtenir un style percutant et une histoire sans temps morts. Les pages s'enchaînent rapidement, pour le plaisir du lecteur. On peut être décontenancé au début par l'absence des règles de ponctuation concernant le dialogue : il n'y en a pas. Personnellement, cela ne m'a pas dérangé.

Le monde présenté est celui d'un New York apocalyptique, qui va au-delà d'un « New York 1997[1] », de John Carpenter, en ne s'arrêtant pas seulement à Manhattan. C'est un véritable monde de désolation où la fracture sociale est un élément clé avec comme enjeu la limnosphère : un lieu virtuel où les plus riches peuvent vivre leurs rêves les plus fous.
Si l’on ajoute à cela des attentats, un prédicateur fanatique comme T.K. Harrow, des laissés pour compte sans domicile fixe, on obtient une société en pleine déliquescence. Le personnage de Perséphone est ambigu. Elle maîtrise, en partie, les codes de fonctionnement de ce monde étrange.

Quant au personnage principal, Lea Touchbook[2] , lui trouve un petit côté « Léon[3] », de Luc Besson. Je dirais que oui, il y a des similitudes, mais Spademan est beaucoup plus cynique. Il a un regard blasé sur la société et se considère comme devant éliminer les déchets, ce qui, pour un ancien éboueur, est une déformation professionnelle. Par contre, les deux personnages ne font pas ce boulot pour l'argent. Ils ont tous les deux des règles bien précises. Et dans les deux cas, un petit grain de sable vient perturber la machine.

Ce qui fait la force de ce roman, c'est que la situation est plausible, même si on ne souhaite pas que cela arrive. Une société peut déraper et se pervertir sans limites. Des événements historiques l'ont déjà prouvé.

C'est un premier roman dont les droits ont déjà été acquis pour le cinéma.

À découvrir !

Titre: Le Fossoyeur (Shovel Ready)
Auteur: Adam Sternbergh
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 264
Traduction: Florence Dolisi
ISBN:978-2-207-12413-0
Date de publication: 13 mai 2015

Acheter « Le Fossoyeur » sur Amazon

Partage Partager le billet

lundi 22 juin 2015 22:23

L'île aux mille couleurs, de Tamara McKinley

Partage Partager le billet

L'île aux mille couleurs

L'histoire :
Lorelei Pearson, dite Loulou, est une jeune artiste en devenir qui vit à Londres. Un jour, elle reçoit une lettre étrange de Tasmanie, son pays d'origine. Elle commence alors un long périple en quête de son identité.

Mon avis :
L'histoire oscille entre l'Angleterre et la Tasmanie, de la fin du XIXe siècle au début des années 1920. Pour Loulou Pearson, les secrets de famille sont omniprésents. D'ailleurs, le thème principal tourne autour de la famille et des racines. Il y a aussi, en arrière-plan, l'élevage de chevaux, mais c'est quelque chose de très succinct. Par contre, Tamara McKinley montre parfaitement les conséquences de la première Guerre mondiale pour de nombreuses familles.

Loulou a du caractère, mais elle a encore de nombreuses hésitations. Le lecteur s'attache facilement à elle. L'écriture est fluide, agréable. C'est une histoire pleine de romantisme.
Malgré ces côtés positifs, j'ai trouvé que le contenu était un peu trop léger. L'intrigue était pourtant prometteuse. Elle tient un bon moment, mais tombe un peu à plat. Les moments de suspense ajoutent un peu de piment à l'histoire, mais lors de la chute, je me suis dit : « tout ça pour ça ? », c'est un peu décevant. Les relations mère-fille ne sont pas assez exploitées, ni ce qui tourne autour de Carmichael. Les ficelles utilisées sont un peu trop convenues. Exemple, les événements autour de Maurice ou de Joe sont sans surprises.

Clarice est le personnage pour lequel on a peut-être le plus de sympathie quand on contextualise son comportement en fonction des événements passés. Les passages où elle se remémore sa vie en Tasmanie sont, à mon sens, les plus intéressants.
Dolly est le stéréotype du personnage superficiel dans sa manière de vivre, mais qui est sincère en amitié et qui sert un peu de mentor à Loulou. Les autres personnages secondaires sont aussi intéressants, sauf celui de Gwen, que j'ai trouvé manquant d'épaisseur.

C'est un roman plein de bons sentiments (ce n'est pas péjoratif, la lecture a été très agréable). Je trouve seulement que le récit n'est pas au niveau de la Trilogie « Oceana » du même auteur[1] .

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre:L'île aux mille couleurs ('Ocean Child')
Auteur:Tamara McKinley
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 427
Traduction: Danièle Momont
ISBN:978-2-8098-1689-1
Date de publication: 20 mai 2015

Acheter « L'île aux mille couleurs » sur Amazon

Partage Partager le billet

dimanche 14 juin 2015 23:26

Kamarades T1, La fin des Romanov, de Benoît Abtey, Mayalen Goust, Jean-Baptiste Dusséaux

Partage Partager le billet

Kamarades T1, La fin des Romanov

L'histoire :
1917, les événements se précipitent en Russie. Volodia, Bolchevik, est amoureux de la mystérieuse Ania, qui disparaît peu de temps après, alors que lui doit retourner au combat contre les Allemands.

Mon avis :
En s'appuyant sur l'histoire de la Révolution Russe, les auteurs développent une intrigue romantique entre Volodia, simple soldat et Anastasia Romanova, fille du Tsar Nicolas II. Le côté historique de cette période est présent, mais mis en scène avec une certaine liberté : personnages fictifs se mêlent aux personnages réels.

Plus que les faits, cette BD s'attache aux hommes et à leurs comportements : manifestations, répressions, intrigues, manipulations, course au pouvoir, sans oublier le rôle ambigu de certains personnages, comme Joseph Vissarionovitch Djougachvili, dit « Staline ». Volodia est pour les Rouges, mais il est aussi profondément humain. Il agit selon sa conscience, et il se retrouvera manipulé. Staline semble être le personnage qui tire les ficelles de cette histoire.

Il y a beaucoup de rythme dans le scénario de Benoît Abtey et Jean-Bapiste Dusséaux. Les moments clés sont bien présents, mais il y a aussi d'importantes ellipses afin de couvrir en soixante pages la période de février 1917 à juillet 1918.

Le dessin de Mayalen Goust est très réussi, avec, par moments, l'impression de mise en couleurs d'esquisses, de dessins non-terminés, de transparence, de superposition. Cela accentue le dynamisme de certaines scènes, mêlé à l'utilisation contrastée du rouge et du blanc (exemple page 26). C'est un album à découvrir plus pour ses dessins magnifiques que pour son scénario où il semble manquer un petit quelque chose. Avec un peu de recul, j'ai l'impression que les auteurs n'ont pas totalement tranché entre récit historique et récit romantique s'appuyant sur l'Histoire.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rues de Sèvres.

Titre: Kamarades T1, La fin des Romanov
Auteurs: Benoît Abtey, Jean-Baptiste Dusséaux
Dessinateur: Mayalen Goust
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 60
ISBN: 978-2-36891-150-3
Date de publication: 13 mai 2015

Acheter « Kamarades T1, La fin des Romanov » sur Amazon

Partage Partager le billet

- page 100 de 154 -

Page top