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lundi 20 juillet 2015 12:24

D'un mauvais œil, de Jessica Treadway

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D'un mauvais oeil

L'histoire :
Hanna Schutt et son mari Joe subissent une agression, au cours de laquelle Joe meurt. Hanna, gravement blessée, désigne Rud Petty, le petit ami de leur fille, Dawn, comme responsable.
Trois ans plus tard, Rud obtient un nouveau procès.

Mon avis :
La plupart du temps, je critique le choix des titres français des romans traduits. Je tiens à préciser que le titre français de celui-ci est bien choisi. Il cadre parfaitement avec l'histoire et colle au plus près du titre original.

Il s'agit d'un thriller psychologique où les relations mère-fille sont décortiquées. Il n'y a pas à proprement parler d'action, mais plutôt une introspection d'Hanna qui est la narratrice, sur les événements qui se sont déroulés trois ans plus tôt, et les relations qu'elle entretient avec ses enfants.

Le roman contient de nombreux flash-backs, au cours desquels l'héroïne revient sur les vingt dernières années en essayant de comprendre ce qui a pu conduire à la mort de Joe. Au fur et à mesure de la lecture, le doute s'insinue, ce qui accentue la tension ressentie. Depuis la mort de son mari, Hanna entretient une relation conflictuelle avec ses enfants, pour des motifs différents. Le drame a bouleversé la vie de chaque membre de la famille. Hanna est défigurée. Elle a du mal à se reconstruire. Pourtant, au début du roman, elle estime que le fait d'avoir oublié les événements qui se sont déroulés la nuit du meurtre lui permet de survivre. Iris s'est, en partie, réfugiée dans la nourriture, et reproche à sa mère sa soi-disant amnésie de la nuit du meurtre. Elle se consacre à sa propre famille.

Dawn semble lunatique, principalement à cause de son strabisme, qui a entraîné des moqueries au cours de sa scolarité. Rud était son petit ami et elle était soupçonnée de complicité. Pourtant, elle veut aider sa mère à recouvrer la mémoire. Les personnages sont travaillés, complexes. Le lecteur se trouve happé par l'histoire et ressent de l'empathie pour Hanna. En même temps que l'héroïne, le lecteur se posera de nombreuses questions. C'est le fait que les réponses soient plausibles qui renforce la qualité de cette histoire.

À lire.

Titre: D'un mauvais oeil (Lacy eye)
Auteur: Jessica Treadway
Éditeur: Préludes
Nombre de pages: 444
Traduction: Éric Moreau
ISBN: 978-2-253-19106-3
Date de publication: 6 mai 2015

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lundi 13 juillet 2015 21:14

Blue Velasquez, de Marc Welinski

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Blue Velasquez

L'histoire :
Luc Wahlberg revient à Paris après trente années passées aux États-Unis. Il veut honorer une vieille promesse : retrouver un tableau de Velasquez ayant appartenu à sa famille. Cela va l'entraîner plus loin que ce qu'il pensait.

Mon avis :
J'avais lu le roman précédent de l'auteur, « le syndrome de Croyde[1] », et j'ai été tenté par celui-ci. Même si « Blue Velasquez » traite d'un sujet important : la spoliation des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, j'ai trouvé le côté thriller moins prenant que dans le roman précédent. Marc Welinski plonge le lecteur dans le marché de l'art. Dans certains cas, les dessous des affaires ne sont guère reluisants.

Le récit alterne pendant un moment des chapitres se déroulants dans le passé (entre 1940 et 1965) et d'autres ayant lieu actuellement à Paris.

L'imbrication des événements est bien menée. Ceux-ci sont intéressants. On découvre un pan souvent ignoré ou négligé de cette période, sauf à travers quelques exemples récents, comme le livre puis le film « Monuments men[2] ». On découvre aussi les difficultés voire l'impossibilité pour les personnes (ou leurs descendants) spoliées de faire reconnaître leurs droits, même si certaines structures avaient été mises en place pour apporter « réparations ». On peut lire « Terminus Allemagne[3] » pour voir que cette question de spoliation, puis de réparation a détruit de nombreuses familles.

Le romancier a essayé d'utiliser la ficelle de la folie pour son personnage principal. Or, j'ai trouvé que ce côté n'était pas assez développé. À aucun moment je ne me suis posé la question de la santé mentale de Luc Wahlberg. Son personnage est fortement perturbé et on essaie d'en comprendre l'origine. Avec ses déboires, et ses tentatives de bien faire, il déclenche de l'empathie, et on devine quelle place il tient dans l'intrigue.

Raymonde est sympathique au lecteur. À la fin du chapitre « Mazan, Vaucluse, août 1944 », Marc Welinski laisse planer un petit mystère. Or, la ficelle est trop grosse, le lecteur (j'espère ne pas être le seul) comprend tout de suite la situation.

Par contre, je n'ai pas accroché avec Rachel. Elle est beaucoup trop obtuse, même si sa jeunesse peut expliquer certaines choses. J'ai eu la sensation de retrouver (en moins développé, car ce n'est pas le thème du roman), une partie du comportement de Richard Kornitzer dans « Terminus Allemagne » qui n'arrivait pas à lâcher prise. Chez Rachel, j'ai plus ressenti de l'obstination, dans le mauvais sens du terme, de certaines personnes âgées, ou d'enfants qui réclament quelque chose en particulier et ne veulent rien d'autre.

Manipulations et vengeance sont au coeur de cette histoire.

J'ai apprécié la lecture de ce roman, même si j'ai trouvé que le côté thriller était vraiment secondaire.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Daphnis et Chloé.

Titre: Blue Velasquez
Auteur: Marc Welinski
Éditeur: Daphnis et Chloé
Nombre de pages: 432
ISBN:979-10-253-0024-4
Date de publication: 18 juin 2015

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vendredi 10 juillet 2015 19:50

Wake up America T2 : 1960-1963 de John Lewis, Andrew Aydin et Nate Powell

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Wake up America T2: 1960-1963

L'histoire :
Au cours de la période 1960-1963, l'action des « voyageurs de la liberté » aura un fort retentissement. En même temps, John Lewis poursuivra son ascension au sein du mouvement en faveur des droits civiques.

Mon avis :
Voici la suite du combat pour les droits civiques. Car il s'agit bien d'un combat que l'auteur nous raconte. Ce deuxième tome couvre la période 1960-1963. On voit le mouvement pacifique se durcir face à une partie de l'Amérique réfractaire à cette évolution et à la frilosité d'une autre partie qui pense à son électorat et qui demande de « patienter ». Cette dernière chose étant un leitmotiv de nombreux hommes politiques, quel que soit le pays dans lequel on se trouve.

Le mépris des blancs (en général) est toujours présent. Quand la police n'intervient pas lorsque des groupuscules agressent les manifestants non violents, elle réprime elle-même de manière violente les manifestations, même lorsque des enfants sont présents. On comprend que la violence est quotidienne et que même si la situation a évolué depuis les années soixante, rien n'est réglé aux États-Unis vis-à-vis des noirs. Il n'y a qu'à voir le nombre de « bavures » de ces derniers temps.

John Lewis s'attarde un peu sur son mouvement, le SNCC. Il nous explique que plusieurs courants s'affrontent et que des divisions se créent quant à la conduite à tenir face aux répressions. Les décisions n'ont pas été prises facilement.

Les planches sont toujours en noir et blanc. Les contrastes sont toujours aussi saisissants. Quelques planches sur la prise de fonction de Barack Obama en 2009 s'intercalent au cours des pages pour bien montrer qu'il y a eu des changements. Cela accentue le contraste avec les événements de l'époque.

Cette BD est toujours pédagogique et devrait se trouver dans tous les centres de documentation des établissements scolaires.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: Wake Up América T2: 1960-1963
Auteurs: John Lewis, Andrew Aydin
Dessinateur: Nate Powell
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 189
Traduction: Alex Nikolavitch
ISBN: 978-2-36981-038-4
Date de publication: 13 mai 2015

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jeudi 9 juillet 2015 15:44

Tueuses mais pas trop, de Stéphanie Mesnier

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Tueuses mais pas trop

L'histoire :
Camille Verdier vit un calvaire avec son mari, et surtout avec sa belle-mère Jackie. Elle dépérit de plus en plus, jusqu'au jour où elle rencontre Rachel, une ancienne camarade de faculté.

Mon avis :
Malgré le titre et le thème abordé, ce livre est léger. Il est parfait pour un moment de détente. Les personnages sont peu approfondis, mais je pense que c'est voulu par l'auteur. Certains sont stéréotypés, voire caricaturaux, mais il ne fait guère de doute que certaines soirées mondaines recueillent ce type de public.

L'intrigue est intéressante, mais là aussi, elle est traitée superficiellement. Le roman commence pratiquement par la fin, puis revient trois mois en arrière. Le but est de créer du suspense, mais cela ne prend pas vraiment pour les raisons évoquées plus haut. La romancière s'attache à montrer l'évolution de Camille qui va essayer de se libérer du carcan dans lequel elle vit.

Autour de la jeune femme, Stéphanie Mesnier dresse un portrait acide d'hommes politiques, de journalistes, de mannequins, d'un monde qui se pense au-dessus des autres, où tous les coups bas sont permis. Elle égratigne les médias et la politique, mais sans plus. Certains passages prêtent à sourire, comme celui sur « Ventre-mou », mais on est loin des éclats de rire.
Le club sélect des « Bloody Ladies » ressemble à un club BCBG d'un groupe de personnes aigries, qui, pour la plupart, préfèrent le meurtre, à la perte de leur statut.

Le roman m'a laissé sur ma faim, car une partie de l'histoire aurait dû être traitée (les relations Jackie – Camille). De même, il aurait été appréciable que la partie sur un deuxième complot, avec l'affaire des œuvres d'art, soit fortement développée pour ajouter un véritable suspense.
Il est dommage que l'ensemble ait été traité de manière superficielle. En effet, même si j'ai pris plaisir à la lecture de ce petit roman, je ne me suis pas attaché aux personnages.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Fayard dans le cadre de l'opération «Masse Critique » organisée par Babelio.

Titre: Tueuses mais pas trop
Auteur: Stéphanie Mesnier
Éditeur: Fayard
Nombre de pages: 235
ISBN: 978-2-213-68621-9
Date de publication: 25 février 2015

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vendredi 3 juillet 2015 18:47

Les cris du Mississippi, de Ace Atkins

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Les cris du Mississippi

L'histoire :
Quinn Colson, shérif du comté de Tibbehah, est appelé pour un cas de maltraitance. Une fois sur place, il constate que cette affaire apparemment banale prend une autre tournure...

Mon avis :
Ce roman est un polar. L'auteur s'attache davantage à la vie de ses personnages qu'à l'enquête, qui ne sert que de fil conducteur pour approfondir le quotidien de certains habitants du comté de Tibbehah. Les difficultés des vétérans des guerres d'Irak et d'Afghanistan à se réintégrer dans la société sont abordées à travers trois personnages : Quinn, Boom, et Donnie. Chacun gère la situation à sa façon, et pas toujours de manière très orthodoxe. L'auteur arrive pourtant à déclencher, chez le lecteur, de l'empathie pour ses personnages. On retrouve Quinn en première ligne.

À travers quelques flash-back, celui-ci se remémore sa jeunesse troublée. C'est un personnage entier et complexe. Certaines de ses actions ont eu des répercussions sur sa vie, sa famille, et surtout sa sœur, Cady. Cette dernière est perturbée: mère célibataire, qui souhaiterait reprendre sa vie en main. Donnie ne veut plus de sa vie misérable, et il pense que l'armée lui a procuré le moyen d'y arriver. Boom essaie de se reconstruire tant bien que mal.

Le décor de cette Amérique profonde est assez bien présenté : pauvreté, corruption, rancoeur, armes, drogues. Tous les ingrédients nécessaires y sont. Je regrette un peu que certains pans de l'histoire n'aient pas été plus approfondis, mais simplement évacués par un changement de situation. La relation entre Johnny Stag et Quinn Colson en est l'exemple principal.

Le déroulement de l'histoire est très classique, sans grande surprise. Sans être exceptionnelle, et malgré ces quelques défauts, la lecture de ce roman m'a été agréable.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Le Masque.

Titre: Les cris du Mississippi (The Lost Ones)
Auteur: Ace Atkins
Éditeur: Le Masque
Nombre de pages: 339
Traduction: Jean Esch
ISBN: 978-2-7024-4154-1
Date de publication: 13 mai 2015

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