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dimanche 11 septembre 2016 23:07

Ainsi fleurit le mal, Julia Heaberlin

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Ainsi fleurit le mal

L’histoire :
Tessa a survécu à un tueur en série lorsqu’elle avait seize ans. Elle a été retrouvée agonisante sur un tas d’ossements avec un cadavre à ses côtés. Se trouvaient aussi sur place de très nombreuses marguerites noires aux yeux jaunes. Vingt ans après ce drame, Tessa doit replonger dans ses souvenirs. Dans peu de temps, le meurtrier doit être exécuté et il est peut-être innocent.

Mon avis :
Je me suis d’abord intéressé à ce livre pour sa couverture et son titre, qui attirent le regard et ensuite pour son résumé. Bien m’en a pris. Il s’agit du troisième roman de l’auteur. Il se compose de trois parties de taille inégale. Les chapitres abordent le personnage de Tessa (trente-six ans) et celui de Tessie (Tessa lorsqu’elle avait seize ans). C’est un thriller psychologique. Il s’agit d’une très lente progression vers la vérité. Il ne faut pas espérer de nombreux rebondissements, mais plutôt une ambiance tendue. Je m’attendais à quelque chose de plus noir encore.

Je me suis posé des questions sur l’état mental de Tessa (mais qui ne s’en poserait pas vu le traumatisme qu'elle a subi étant jeune). J’ai trouvé que Tessie était plus sûre d’elle, tellement sûre d’elle qu’on doute de son rôle dans l’histoire. Il y a aussi l’omniprésence de Lydia dans le récit. Celle-ci est la meilleure amie de Tessie. La manière de raconter l’histoire m’a fait douter de la réalité des choses. Cette confusion est sans doute voulue par Julia Heaberlin. Lors de la deuxième partie, l’ensemble a pris une autre tournure.

Les personnages principaux ont de la profondeur. Au cours de la lecture, j’ai échafaudé deux théories, qui se sont révélées fausses. La romancière a donc réussi son récit.
Il y a quelques indices pour aiguiller le lecteur vers le ou la coupable, mais on ne perçoit ce lien qu’après coup.
Tessa veut prouver l’innocence de Terrel, qui attend dans le couloir de la mort. Le processus des recours et du fonctionnement de l’application de la peine de mort est peu développé. C’est normal car Julia Heaberlin semble avoir voulu approfondir le côté psychologique des victimes d’un tueur en série. Suspense et manipulation sont au centre de ce récit.

Je pense que le récit aurait encore gagné en qualité, si l’auteur avait accentué la tension. Oui, cette tension est palpable, mais sans plus. Je trouve que le côté des Marguerite n’est pas assez développé. Cela aurait pu renforcer le côté glauque de l’histoire et donner une présence plus réelle au meurtrier. Cela aurait également permis de supprimer quelques longueurs.

Malgré cela, je recommande ce roman.

À lire!

Service presse numérique des éditions Presses de la cité par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Ainsi fleurit le mal (Black-Eyed Susans)
Auteur: Julia Heaberlin
Éditeur: Presses de la Cité
Nombre de pages: 560
Traduction: Cécile Leclère
ISBN: 978-2-25813-530-7
Date de publication: 8 septembre 2016

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mardi 6 septembre 2016 21:01

Le pactole, Cynthia d'Aprix Sweeney

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Le pactole

L’histoire :
À quelques mois de toucher leur héritage, Melody, Jack et Bea découvrent qu’il ne reste pas grand-chose. Ils attendent des explications de la part de leur frère Leo.

Mon avis :
L’auteur nous présente des personnes qu’on pense unies. Mais rapidement les nombreuses failles apparaissent. La romancière dresse un portrait précis de cette famille qui implose. Je pense qu’il y a un problème d’éducation dans cette fratrie. Chacun gère sa vie économiquement, comme s’il avait déjà touché leur héritage (le pactole), alors que ce n’est pas le cas. Ils vivent tous, ou presque, au-dessus de leurs moyens. Il ne faut donc pas s’étonner qu’il y ait quelques déconvenues.

Chaque chapitre aborde la vie de l’un des personnages et décortique leurs choix et leurs souhaits. Melody est une mère de famille qui veut que ses filles (des jumelles) réussissent à tout prix leurs études, mais qui, finalement, ne prend pas en compte les aspirations de Nora et Louisa. Ces deux jeunes filles déclenchent facilement de l’empathie chez le lecteur.
Leo est quelqu’un de totalement immature. Je n’ai pas réussi à m’attacher à lui. Je n’ai rien trouvé chez lui de positif.
Jack est un peu comme son frère, mais il semble plus effacé. Il veut bien faire, mais s’y prend mal.
Bea est la plus effacée du groupe. Elle vit selon un petit train-train immuable. Elle a l'impression d'avoir manqué quelque chose dans sa vie.

La romancière montre comment ces différents personnages vont évoluer après l’annonce de la perte du Pactole et ce qu’ils vont faire ou non pour essayer de retomber sur leurs pieds.

C’est un roman juste, lent et addictif. Lors de ma lecture, j’ai pris plaisir à suivre les différents personnages.

À lire.

Lecture commune avec La Livrophile, vous pouvez lire sa chronique sur son blog.

Service presse numérique de Fleuve Éditions par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Le pactole (The Nest)
Auteur: Cynthia D'APRIX SWEENEY
Éditeur: Fleuve Éditions
Nombre de pages: 432
Traduction: Anne Damour
ISBN: 978-2-2651-1453-1
Date de publication: 8 septembre 2016

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mercredi 31 août 2016 08:00

Séduire Isabelle A., Sophie Bassignac

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Séduire Isabelle A.

L’histoire :
Pierre Réveillon vit avec Isabelle Axilette. Avant d’accepter la demande en mariage de Pierre, elle lui explique qu’il doit rencontrer sa famille. Cette dernière est un peu particulière, et c’est peu dire.

Mon avis :
J’ai un avis mitigé. La lecture a été agréable. J’ai passé un bon moment avec cette famille haute en couleurs. Mais les personnages ne me laisseront pas un souvenir impérissable. Toute la famille Pettigrew est loufoque. De la grand-mère aux petits-enfants, aucun ne semble dans la norme attendue par Pierre. Et c’est sans doute ce que je reproche à ce roman : il est trop dans l’excès. La famille de Pierre est très formatée, celle d’Isabelle ne l’est pas du tout. C’est blanc ou noir, il n’y a pas de gris, c’est dommage.

Au début de l’ouvrage, il y a un lexique avec la dynastie des Pettigrew détaillant les quatre générations de la famille afin d’aider le lecteur à s’y retrouver, mais ce n’est pas tout le temps évident.

Il est vrai qu’il n’est pas simple de s’intégrer dans une nouvelle famille. Des efforts doivent être faits des deux côtés. Le roman laisse transparaître que c'est à Pierre de faire tout le travail d’adaptation.
Il y a aussi quelques histoires d’adultère. Certains expliquent que c’est normal et que cela renforce le couple (même si l’un des deux n’est pas au courant de la tromperie). On lit beaucoup de choses de ce style dans les romans, et je trouve cela dommage.
La famille Pettigrew est très soudée. Tout le monde se plie aux règles (comme d’aller sur une plage nudiste). En fin de compte, ils ne sont pas très libres de leurs choix. Tout est dicté par le fonctionnement de cette famille autour des grands-parents d’Isabelle.
Pour Isabelle, tout doit être comme elle le souhaite. Elle est assez dirigiste. Elle n’essaie pas vraiment de comprendre les difficultés que rencontre Pierre. Un couple est composé de deux personnes et chacun fait des compromis. Là, ce n’est pas le cas.

Une lecture détente.

Service de presse numérique des éditions JC Lattès par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Séduire Isabelle A
Auteur: Sophie Bassignac
Éditeur: JC Lattès
Nombre de pages: 234
ISBN: 978-2-7096-5603-0
Date de publication: 31 août 2016

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lundi 29 août 2016 23:58

Ne retournez jamais chez une fille du passé, de Nathalie Stragier

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Ne retournez jamais chez une fille du passé

L'histoire :
Au bout d’un an, Pénélope décide de faire un petit saut de quelques minutes dans le passé afin de voir ce qu’est devenue Andrea. Son court voyage va vite déraper.

Mon avis :
Voici le deuxième tome de la trilogie de la fille du futur[1]. Ce second opus est raconté par Pénélope. J’ai été un peu dérouté, au début, par ce changement de narratrice, mais cela n’aurait pas dû me surprendre, le titre étant explicite. Passé ce moment d’égarement, je me suis replongé avec plaisir dans l’histoire.

L’auteur utilise les mêmes ingrédients : humour décalé, petites piques sur la société de consommation et ses diktats. Le récit prend quand même un ton un peu plus sérieux (au vu de l’intrigue).
Pénélope se retrouve donc en 2020. Elle va livrer ses pensées. On va découvrir une jeune fille un peu plus sûre d’elle après un premier séjour où elle cherchait à fuir cette époque qui lui faisait peur. Elle fera tout pour s'adapter.

Les mêmes protagonistes sont présents, comme Tiago, Pierrick ou Yoan, mais ils sont moins mis en avant. De nouveaux personnages apparaissent, comme Antarès. Ce dernier va changer la vision que Pénélope se fait de sa propre époque. Les héroïnes feront d’autres découvertes qui apporteront un éclairage nouveau à leur histoire.
Le suspense est toujours présent. C’est rythmé. Il y a des rebondissements, jusque dans les dernières pages, ce qui prépare un tome trois alléchant.

Je trouve que cette trilogie (avant même le troisième tome) pourrait facilement être adaptée en mini-série télé et que cela pourrait donner quelque chose de très sympathique. J’espère que Nathalie Stragier, en tant que professionnelle dans l’écriture de scénarios, a déjà envisagé cette possibilité.

Une série à lire ! Vivement le troisième tome (que j’aurais préféré lire avant 2017).

Titre: Ne retournez jamais chez une fille du passé
Auteur: Nathalie Stragier
Éditeur: Syros
Nombre de pages: 458
ISBN: 978-2-74-852067-5
Date de publication: 2 juin 2016

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lundi 22 août 2016 14:42

Là où les lumières se perdent, de David Joy

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Là où les lumières se perdent

L’histoire :
Jacob McNeely, dix-huit ans, vit dans une région perdue des Appalaches. Il ne peut rien faire pour sortir de l’enfer dans lequel il est empêtré. Son père, Charly McNeely, dirige d’une poigne de fer le trafic de drogue local. La seule lueur d’espoir pour Jacob, c’est Maggie Jenkins, son ex-petite amie.

Mon avis :
C’est un roman noir. L’ensemble du récit est lugubre. Il y a toujours une sensation d’oppression. Les personnages sont stéréotypés. Cela accentue le malaise et les relations tendues entre les protagonistes.

Jacob voit sa vie comme une fatalité. Il n’entraperçoit aucune solution, et jour après jour, les événements l’emportent dans leur spirale infernale. Il ressent un mal être profond. L’histoire est racontée de son point de vue. Si, au début du roman, j’ai pensé: « Tu n’as qu’à partir. », j’ai vite ressenti de la compassion pour le personnage. Pour lui, la vie est noire et ne peut être qu'ainsi. Il ressasse sa situation comme un leitmotiv.
Sa mère est toxicomane. Son père un trafiquant de drogue, sans scrupules ni remords. Ce dernier est violent, misogyne. Pour Jacob, qui aide son père depuis l’âge de neuf ans, c’est génétique, et il n’y a rien à faire.
Maggie est la seule personne qui semble un peu saine, mais pour des motifs économiques, elle ne peut pas partir. Elle est un rayon de lumière au milieu de ce noir empli de fatalisme.

Jacob décrit son environnement avec de nombreux détails. L’auteur traite des thèmes de la famille, du destin, de l’amour.
La fin est en partie surprenante, mais totalement logique.

C’est un roman implacable.

À découvrir !

Service de presse numérique des éditions Sonatine par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Là où les lumières se perdent (Where All Light Tends to Go)
Auteur: David Joy
Éditeur: Sonatine
Nombre de pages: 304
Traduction: Fabrice Pointeau
ISBN: 978-2-3558-4338-9
Date de publication: 25 août 2016

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