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mardi 10 mars 2015 18:56

Garde tout, surtout les gosses !, de Guillaume Clicquot

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Garde tout, surtout les gosses

L'histoire :
Florence et Denis décident de divorcer. Mais que faire des enfants, ces trois adolescents qu'ils ne supportent plus ? Simple: les laisser à l'autre !

Mon avis :
Ce petit roman a été un véritable plaisir à enregistrer pour ma femme. Il est rempli d'humour, parfois grinçant. Guillaume Clicquot décortique, à sa manière, la vie de famille et ce que l'on peut qualifier de « pétage de plombs » de la part de parents qui veulent divorcer. On découvrira aussi que les enfants ne sont pas en reste !

Des clichés sont utilisés : place de la femme dans la famille ou la société, mari adultère, les enfants sont des adolescents stéréotypés. Cela renforce pourtant la vraisemblance de la situation et explique le ras-le-bol des parents. Le thème de comment éduquer ses enfants apparaît clairement, car pour en arriver là, il a dû y avoir de nombreuses erreurs dans les choix qui ont été faits.

Les parents sont dépassés. Ils veulent reprendre leur liberté perdue. À l'inverse de ce qu'on connaît, aucun des deux ne veut garder les enfants ! On voit qu'ils sont inventifs et qu'ils peuvent aller très loin pour obtenir satisfaction (s'ils avaient mis la même inventivité dans leur couple, ils n'en seraient peut-être pas arrivés là). Denis, le mari, est conseillé par sa maîtresse et Florence, la femme, prend conseil auprès de son assistant, Romain, un gay qui s'assume.

Le sujet est grave, mais je pense que de nombreuses personnes y trouveront un air de déjà vu à travers certaines scènes de famille. Bien sûr, comme de nombreux sujets, cela nous fait sourire, surtout si nous sommes extérieurs à l'histoire et que nous ne sommes pas concernés. Je ne suis pas certain que des personnes ayant ce type de difficultés auront le même plaisir lors de la lecture de ce roman.

Je m'attendais au dénouement, mais celui-ci est bien amené. Ce livre peut pousser à réfléchir sur les relations de couples et sur les rapports qu'entretiennent parents et enfants, le tout en se faisant plaisir lors d'une lecture agréable.

À découvrir.

Titre: Garde tout, surtout les gosses !
Auteur: Guillaume Clicquot
Éditeur: Hugo Roman
Nombre de pages: 223
ISBN: 978-2-7556-1822-8
Date de publication: 15 janvier 2015

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mardi 3 mars 2015 21:10

La bibliothèque des coeurs cabossés, de Katarina Bivald

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La bibliothèque des coeurs cabossés

L'histoire :
Sara Lindqvist arrive à Broken Wheel pour passer quelques vacances chez Amy Harris une amie épistolaire. À son arrivée, Amy étant décédée quelques jours plus tôt, Sara est prise en charge par la communauté.

Mon avis :
Je n'ai pas réellement accroché à ce livre. J'ai trouvé Sara sans saveur, sans profondeur, de même que la plupart des personnages. La lecture est agréable. L'auteur a une écriture fluide. Le personnage principal parle beaucoup de littérature, mais elle vit totalement dans son monde. En dehors des livres, elle n'a rien.

Il y a de nombreux clichés et stéréotypes dans cet ouvrage et cela m'a dérangé. Par exemple : « L'avocat ne voyait pas les hommes mignons d'un bon œil. Ce n'était pas naturel, pensait-il, sombre. » Et je ne parle pas de tous les clichés autour de la lecture, sans compter les nombreux préjugés que les habitants de la petite ville de Broken Wheel ont sur les livres. Ils sont véritablement en extases devant Sara lorsqu'elle lit un livre pendant plus de 5 heures sans prêter attention à son entourage.

Les thèmes de la solidarité, de l'entraide, sont présents, ainsi que ceux de l'amour, de l'amitié, mais j'ai trouvé les réflexions autour du thème de l'amour complètement décousues. Les comportements de Tom, de John, de Sara sont irrationnels. On ne croit pas un seul instant à la réalité de la situation. J'ai même trouvé les rapports entre Sara et Tom totalement niais. Les autres personnages sont à l'avenant. Beaucoup d'éléments sont tirés par les cheveux. Entre certains chapitres, se trouvent des lettres qu'Amy a écrites à Sara et qui expliquent le fonctionnement de la ville et de ses habitants. Mais même là, j'ai trouvé que ça manquait de profondeur.

Le scénario est léger. Il n'y a aucun suspense quant à l'histoire. D'ailleurs, la vitesse à laquelle Sara s'adapte à son environnement est suspecte, puisqu'elle-même nous explique qu'elle vivait dans son monde et pour ses livres et que la vie réelle n'avait pas vraiment de sens pour elle.

C'est un livre qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël

Titre: La bibliothèque des coeurs cabossés (Läsarna i Broken Wheel rekommenderar)
Auteur: Katarina Bivald
Éditeur: Denoêl
Nombre de pages: 482
Traduction: Carine Bruy
ISBN: 978-2-207-11775-0
Date de parution: 15 janvier 2015

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lundi 23 février 2015 12:16

Les jours clairs, de Zsuzsa Bánk

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Les jours clairs

L'histoire :
Années 1960, petite ville rurale de l'Allemagne. Seri, Aja et Karl sont liés par une amitié depuis leur plus tendre enfance, que Seri nous raconte à sa façon...

Mon avis :
Ce livre ne comporte pas de dialogues. De plus, les phrases sont extrêmement longues et le rythme du récit est très lent. Tout cela peut déranger. Seri nous raconte sa vie, celle d'Aja et de Karl et de leurs familles. Elle met surtout en avant la famille d'Aja : Evi et Zigi sont deux personnes assez particulières qui ne sont pas dans le moule de la société. C'est ce qui attire Seri.

Il y a de nombreux flash-backs, ainsi que certaines informations qui sont répétées à de nombreuses reprises. Même si ce livre m'a plu, je comprends qu'il puisse lasser des lecteurs par cette lenteur, par le fait qu'il ne se passe pas grand-chose et que les informations utiles sont distillées au compte-goutte (le livre fait plus de 500 pages). Jusqu'à la fin de l'ouvrage, je me suis interrogé sur le caractère et les façons de faire d'Evi, de Zigi et même d'Aja.

On voit les trois enfants grandir, chacun avec ses problèmes et les aléas de la vie qui les ont touchés, peut-être plus que d'autres, et qui, en fin de compte, n'arrivent pas à évoluer en dehors de leur trio. On a l'impression qu'ils vivent en vase clos. De nombreux thèmes sont abordés : l'amitié, à travers les trois enfants, et aussi, petit à petit de leurs parents. L'amour, celui qu'entretient Evi avec Zigi, mais aussi les parents de Karl ou ceux de Seri, sans oublier les trois enfants. La mort, qui même souvent lointaine, semble omniprésente dans l'histoire.

Certaines réactions, surtout vers la fin de l'ouvrage, m'ont semblé un peu trop tranchées. Même en choisissant leur propre chemin, les enfants ne feraient que reproduire ce qu'ils ont connu. Il y a un côté plein d'espoir dans ce livre, puis de désillusions. C'est étrange.

Si le côté sans dialogues et phrases extrêmement longues ne vous dérange pas, c'est un livre à découvrir.

Titre: Les jours clairs (Die hellen Tage)
Auteur: Zsuzsa Bánk
Éditeur: Piranha
Nombre de pages: 539
Traduction: Olivier Mannoni
ISBN:978-2-37119-004-7
Date de publication: 07 janvier 2015

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mercredi 4 février 2015 19:19

Mère parfaite, de Casey B. Dolan

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Mère parfaite

L'histoire :
Amber annonce qu'elle va mourir. Elle raconte sa vie et ce qui l'a menée dans cette situation...

Mon avis :
Ce livre nous raconte l'histoire d'Amber et de sa famille. Il y a différents points de vue. On a principalement celui d'Amber, mais aussi de celui de son mari (Wade), de son fils (Tyler), ainsi que de Joshua, le meilleur ami de Tyler. Nous allons suivre la destruction d'une famille.

On découvre une sorte de huis clos où Amber, malgré le fait qu'elle est aimée et ne manque de rien, ne se sent pas heureuse. Elle nous livre ses pensées, ses hésitations, ses doutes et le lecteur ne sait pas trop où veut en venir l'auteur (dont ce livre est le premier roman). Ensuite, les éclairages donnés par différents protagonistes nous entraînent vers une descente aux enfers qui semble totalement inéluctable.

Wade est un mari dévoué, qui semble vouloir tout faire pour sa femme, mais qui ne vit que pour son travail. Tyler est un adolescent typique. Chaque personne a sa façon de voir et de comprendre un événement. Cela donne un roman psychologique profond. Chaque personnage est étudié, décortiqué, analysé... Petit à petit, l'histoire fait sens. Il s'agit d'une histoire où les non-dits tiennent une place importante. On se dit que si les personnages avaient eu un suivi psychologique, on n'en serait pas arrivé là.

Derrière une force apparente, les protagonistes ont une fragilité psychologique importante. Amber cherche toujours une béquille pour s'appuyer, et même comme cela, elle doute régulièrement. Il faut dire qu'elle a subi différents traumatismes depuis sa jeunesse. Certains lecteurs pourraient considérer qu'Amber est faible, qu'elle devrait se secouer un peu, mais comme je le signalais dans ma chronique de «Pierre noire[1]», sans aide extérieure, c'est pratiquement impossible.

La romancière a bien choisi la structure de son roman. Les moments clés sont judicieusement placés, et jusqu'à la fin, le doute est permis.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

Titre: Mère parfaite (When the Bough Breaks)
Auteur: Casey B. Dolan
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 411
ISBN: 978-2-207-11845-0
Traduction: Perrine Chambon et Arnaud Baignot
Date de publication: 15 janvier 2015

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lundi 26 janvier 2015 19:20

Pierre noire, de Chantal Forêt

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Pierre noire

L'histoire :
Dans une petite commune au cœur du Bourbonnais, Isabelle et Nicolas Vernet périssent dans l'incendie de leur maison. Les proches, les voisins, se demandent alors s'ils auraient pu empêcher ce drame.

Mon avis :
Chantal Forêt nous raconte le destin d'Isabelle et Nicolas, un jeune couple qui s'installe à la campagne. Dès le début du roman, nous connaissons la conclusion de l'histoire. L'auteur raconte le cheminement qui a amené à cette situation.
Un événement vient perturber le couple. À partir de ce moment-là, Isabelle commence une descente aux enfers. Elle va se refermer sur elle-même et intérioriser beaucoup de choses. Nicolas, de son côté, va se réfugier dans les travaux de la maison, s'en servant d'exutoire. Le récit est implacable: rien ne peut arrêter l'engrenage.

Chantal Forêt nous décrit une dépression lente, sournoise, qui s'installe et se développe, sans que l'entourage ne le remarque réellement. D'ailleurs, les amis du couple se reprocheront de n'avoir pas fait assez attention à ce qui se passait. Mais peut-on réellement remarquer ce genre de choses ? La romancière nous parle des relations de couple, des difficultés qu'il peut y avoir si la parole n'est pas totalement libérée entre un mari et sa femme.

À des moments, j'ai eu la réaction classique de quelqu'un d'extérieur : « il suffit qu'elle se secoue un peu et ça va passer », mais dans ces situations-là, la personne a besoin d'aide extérieure, donc c'est l'entourage qui doit agir. Encore faut-il qu'on remarque les problèmes et le que le malade soit consentant.

Titre: Pierre noire
Auteur: Chantal Forêt
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 254
ISBN: 978-2-8098-1572-6
Date de publication: 21 janvier 2015

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