Aller à la recherche

jeudi 9 juillet 2015 15:44

Tueuses mais pas trop, de Stéphanie Mesnier

Partage Partager le billet

Tueuses mais pas trop

L'histoire :
Camille Verdier vit un calvaire avec son mari, et surtout avec sa belle-mère Jackie. Elle dépérit de plus en plus, jusqu'au jour où elle rencontre Rachel, une ancienne camarade de faculté.

Mon avis :
Malgré le titre et le thème abordé, ce livre est léger. Il est parfait pour un moment de détente. Les personnages sont peu approfondis, mais je pense que c'est voulu par l'auteur. Certains sont stéréotypés, voire caricaturaux, mais il ne fait guère de doute que certaines soirées mondaines recueillent ce type de public.

L'intrigue est intéressante, mais là aussi, elle est traitée superficiellement. Le roman commence pratiquement par la fin, puis revient trois mois en arrière. Le but est de créer du suspense, mais cela ne prend pas vraiment pour les raisons évoquées plus haut. La romancière s'attache à montrer l'évolution de Camille qui va essayer de se libérer du carcan dans lequel elle vit.

Autour de la jeune femme, Stéphanie Mesnier dresse un portrait acide d'hommes politiques, de journalistes, de mannequins, d'un monde qui se pense au-dessus des autres, où tous les coups bas sont permis. Elle égratigne les médias et la politique, mais sans plus. Certains passages prêtent à sourire, comme celui sur « Ventre-mou », mais on est loin des éclats de rire.
Le club sélect des « Bloody Ladies » ressemble à un club BCBG d'un groupe de personnes aigries, qui, pour la plupart, préfèrent le meurtre, à la perte de leur statut.

Le roman m'a laissé sur ma faim, car une partie de l'histoire aurait dû être traitée (les relations Jackie – Camille). De même, il aurait été appréciable que la partie sur un deuxième complot, avec l'affaire des œuvres d'art, soit fortement développée pour ajouter un véritable suspense.
Il est dommage que l'ensemble ait été traité de manière superficielle. En effet, même si j'ai pris plaisir à la lecture de ce petit roman, je ne me suis pas attaché aux personnages.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Fayard dans le cadre de l'opération «Masse Critique » organisée par Babelio.

Titre: Tueuses mais pas trop
Auteur: Stéphanie Mesnier
Éditeur: Fayard
Nombre de pages: 235
ISBN: 978-2-213-68621-9
Date de publication: 25 février 2015

Acheter « Tueuses mais pas trop » sur Amazon

Partage Partager le billet

lundi 22 juin 2015 22:23

L'île aux mille couleurs, de Tamara McKinley

Partage Partager le billet

L'île aux mille couleurs

L'histoire :
Lorelei Pearson, dite Loulou, est une jeune artiste en devenir qui vit à Londres. Un jour, elle reçoit une lettre étrange de Tasmanie, son pays d'origine. Elle commence alors un long périple en quête de son identité.

Mon avis :
L'histoire oscille entre l'Angleterre et la Tasmanie, de la fin du XIXe siècle au début des années 1920. Pour Loulou Pearson, les secrets de famille sont omniprésents. D'ailleurs, le thème principal tourne autour de la famille et des racines. Il y a aussi, en arrière-plan, l'élevage de chevaux, mais c'est quelque chose de très succinct. Par contre, Tamara McKinley montre parfaitement les conséquences de la première Guerre mondiale pour de nombreuses familles.

Loulou a du caractère, mais elle a encore de nombreuses hésitations. Le lecteur s'attache facilement à elle. L'écriture est fluide, agréable. C'est une histoire pleine de romantisme.
Malgré ces côtés positifs, j'ai trouvé que le contenu était un peu trop léger. L'intrigue était pourtant prometteuse. Elle tient un bon moment, mais tombe un peu à plat. Les moments de suspense ajoutent un peu de piment à l'histoire, mais lors de la chute, je me suis dit : « tout ça pour ça ? », c'est un peu décevant. Les relations mère-fille ne sont pas assez exploitées, ni ce qui tourne autour de Carmichael. Les ficelles utilisées sont un peu trop convenues. Exemple, les événements autour de Maurice ou de Joe sont sans surprises.

Clarice est le personnage pour lequel on a peut-être le plus de sympathie quand on contextualise son comportement en fonction des événements passés. Les passages où elle se remémore sa vie en Tasmanie sont, à mon sens, les plus intéressants.
Dolly est le stéréotype du personnage superficiel dans sa manière de vivre, mais qui est sincère en amitié et qui sert un peu de mentor à Loulou. Les autres personnages secondaires sont aussi intéressants, sauf celui de Gwen, que j'ai trouvé manquant d'épaisseur.

C'est un roman plein de bons sentiments (ce n'est pas péjoratif, la lecture a été très agréable). Je trouve seulement que le récit n'est pas au niveau de la Trilogie « Oceana » du même auteur[1] .

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre:L'île aux mille couleurs ('Ocean Child')
Auteur:Tamara McKinley
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 427
Traduction: Danièle Momont
ISBN:978-2-8098-1689-1
Date de publication: 20 mai 2015

Acheter « L'île aux mille couleurs » sur Amazon

Partage Partager le billet

mercredi 13 mai 2015 20:32

Le maître des insectes, de Stuart Prebble

Partage Partager le billet

Le maître des insectes

L'histoire :
Jonathan Maguire a une relation fusionnelle avec son frère handicapé, Roger. Au cours de ses années universitaires, Jonathan devra faire un choix qui changera sa vie. Il n'est pas au bout de ses surprises.

Mon avis:
«Le maître des insectes» est un livre surprenant. Je me suis retrouvé happé par le récit de Jonathan et le suspense qu'il engendre. Le récit est habilement mené. Le lecteur est laissé dans l'incertitude. La narration est lente. Il ne faut pas s'attendre à de nombreuses scènes d'action, il n'y en a pas. La mise en place de tous les éléments occupe plus de la moitié du livre. Le romancier joue avec la psychologie des personnages afin de bien nous imprégner du monde qu'il décrit.

Les personnages sont travaillés et complexes à souhait. Jonathan nous livre ses pensées et ses doutes, ainsi que la manière dont il ressent son entourage : ses parents, son frère Roger, Harriet, etc. Il revient sur sa vie et les choix qu'il a faits. Pourtant, il a un certain détachement vis-à-vis de son histoire.

Le lecteur est plein de compassion pour Roger qui a un handicap mental. Il appréhende le monde à sa manière, à travers son insectarium. Ce personnage est un mystère à lui seul. L'auteur a su faire passer la difficulté que l'on a à appréhender le handicap de quelqu'un.

Les personnages sont tous attachants, mais certains sont troublants et certaines de leurs réactions sont, à mon sens, horribles (je pense par exemple à la comparaison que Harriet fait avec les styles de musique). Je me suis parfois posé la question de ce que j'aurais fait à la place de tel ou tel personnage. Cela a renforcé mon immersion dans l'histoire.

Stuart Prebble a une écriture agréable, fluide, et il maîtrise à la perfection la structure de son récit.
La quatrième de couverture, comme souvent, en raconte trop. Je suis du même avis que La Livrophile[1]: il aurait été plus avantageux d'utiliser le prologue et pas un événement qui se déroule à plus de la moitié de l'histoire.

N'hésitez pas à découvrir ce livre !

Titre: Le maître des insectes (The insect Farm)
Auteur: Stuart Prebble
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 350
Traduction: Caroline Bouet
ISBN: 978-2-207-12394-2
Date de publication: 12 mars 2015

Acheter « Le maître des insectes » sur Amazon

Partage Partager le billet

lundi 6 avril 2015 16:07

Dégage !, de Valentina Diana

Partage Partager le billet

Dégage !

L'histoire :
Mino est un adolescent qui ne vit que dans son monde : musique, sodas... Il ne travaille pas au Lycée. Il semble que tout lui soit dû. Sa mère ne sait plus comment gérer la situation.

Mon avis :
L'histoire est racontée par la mère de famille. Elle nous fait part de ses tourments, de sa solitude, de son incompréhension face au comportement de son fils. Elle ne sait pas comment faire avec lui. Pourtant, dès la première page, j'avais la solution à son problème (une bonne claque et un peu moins de laxisme de la part de la mère). C'est peut-être pour ça que je n'ai pas trop accroché à cette histoire. Le lecteur voit rapidement les solutions possibles alors que la mère continue à se morfondre et à essayer plusieurs méthodes (dont celle décrite par un livre sur l'éducation des adolescents, avec des séances d'approfondissement payantes). Mino, l'adolescent, est plat, sans saveur. Dans l'histoire, la plupart de ses réactions sont totalement incompréhensibles et ne relèvent pas, à mon sens, de l'adolescence.

La mère est aussi fade que son fils. Ses réactions sont souvent aussi saugrenues que celles de son fils et les rares fois où elle agit normalement, elle doute du bien-fondé de son choix. Surtout que dans son entourage, elle n'est pas vraiment aidée. Tout cela n'a déclenché aucune empathie de ma part pour les protagonistes. Le style de l'auteur est un peu lourd, parfois sans réel fil conducteur. Les digressions sont trop longues et n'apportent pas forcément d'informations utiles à la compréhension du roman. Je n'ai pas réussi à voir où ce livre était drôle.

Il est vrai que Mino et sa mère éprouvent une certaine tendresse l'un envers l'autre, mais il n'y a pas de communication et il n'y a pas eu de véritables limites posées à l'adolescent. Chacun de son côté, ils essaient, à leur manière, de provoquer une réaction, une discussion. Cette histoire aurait pu être intéressante, mais le style abscons de l'auteur produit un autre effet. Dommage.

Titre: Dégage! (Smamma)
Auteur: Valentina Diana
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 271
Traduction: Anaïs Bouteille-Bokobza
ISBN: 978-2-207-11839-9
Date de publication: 12 mars 2015

Acheter « Dégage ! » sur Amazon

Partage Partager le billet

dimanche 15 mars 2015 21:08

Kentucky Song, de Holly Goddard Jones

Partage Partager le billet

Kentucky Song

L'histoire :
À Roma, petite ville du Kentucky, Ronnie Eastman disparaît. Différents protagonistes sont liés de près ou de loin à cette situation, ce qui va déclencher des réactions en chaîne dans leur vie quotidienne.

Mon avis :
Il s'agit d'un roman psychologique. La disparition de Ronnie sert surtout de fil conducteur à l'histoire. La priorité n'est pas de savoir la vérité (d'ailleurs, le lecteur en connaît très vite une partie), mais d'analyser la vie de différents personnages : Susanna (la sœur de Ronnie), Wyatt (un ouvrier solitaire), Emily (une adolescente un peu perdue dans ce monde), etc. Les chapitres alternent la vie de chaque personnage et l'histoire est lente, trop lente à mon goût. Holly Goddard Jones décortique le mal-être et les mentalités des habitants de ces petites villes de campagnes qui n'ont pas d'autre horizon que leur ville, leur vie et leurs préjugés.

La lecture est très agréable, le style est fluide. Les idées qui émanent du récit sont assez incisives. La romancière aborde sans tabou le racisme ambiant, la différence qui stigmatise les personnes. Par exemple, Emily est vraiment différente de ses camarades. C'est une véritable pestiférée et rien n'est vraiment fait pour arrêter cela. En même temps, Emily participe, à sa manière, à cette situation. C'est la même chose chez les adultes, lorsqu'ils parlent de Ronnie ou de Wyatt. Entre regrets du passé et peur de l'avenir, les protagonistes se découvrent eux-mêmes à travers une introspection. Je ne suis pas certain que la situation soit plus avantageuse à la fin de l'histoire qu'au début. Les comportements sont sordides.

À travers son roman, l'auteur analyse la « normalité » et essaie de répondre à plusieurs questions : qu'est-ce que la norme ? Doit-on y parvenir ? Et dans ce cas, comment faire pour y parvenir ?
Ronnie est présentée comme l'électron libre, donc comme personne à éviter, et pourtant, à la fin de l'histoire, on se demande si ce n'est pas celle qui a eu le comportement le plus juste.
C'est un livre qui parle de la vie américaine, mais qui est loin de donner envie d'y participer.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Albin Michel.

Titre: Kentucky Song (The next time you see me)
Auteur: Holly Goddard Jones
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 478
Traduction: Hélène Fournier
ISBN: 978-2-226-31465-9
Date de publication: 28 janvier 2015.

Acheter « Kentucky Song » sur Amazon

Partage Partager le billet

- page 19 de 34 -

Page top