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samedi 24 janvier 2015 15:39

Comment ma femme m'a rendu fou, de Dimitri Verhulst

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Comment ma femme m'a rendu fou

L'histoire :
Désiré Cordier est un septuagénaire qui se sent enfermé dans sa petite vie. Il ne supporte plus sa femme. Afin de se venger, il décide de se faire passer pour quelqu'un de sénile. Il échappera ainsi à son entourage.

Mon avis :
Il s'agit d'un petit livre jubilatoire. Désiré Cordier ne souhaite qu'une chose : se venger de sa femme et de tout ce qu'elle lui a fait subir depuis qu'il l'a connaît. Il pense qu'il a été phagocyté pendant toutes ces années.

Le personnage a un regard acide sur sa situation. Il analyse ses rapports avec sa femme, ses enfants, ses amis, ainsi qu'avec le personnel soignant. Il n'est absolument pas tendre, même si par moments, on sent qu'il ferait bien marche arrière, au moins pendant quelques instants. Mais une fois l'engrenage enclenché, il y aura régulièrement surenchère. Désiré va découvrir une liberté qu'il pensait ne jamais retrouver, mais aussi que cette liberté est à double tranchant.

À travers son récit, avec beaucoup d'humour noir, l'auteur laisse transparaître que le déclin arrive plus rapidement si on se laisse aller. Il faut de la motivation et Désiré en a surtout pour réussir à exaspérer sa femme.
Le lecteur pourra reprocher une chose à Désiré : si sa vie ne lui plaisait pas, pourquoi n'est-il tout simplement pas parti, plutôt que de se lancer dans ce numéro d'équilibriste ?
Même avec quelques ficelles un peu épaisses, le scénario tient la route et la lecture est agréable. L'écriture est simple et fluide.

Titre: Comment m'a femme m'a rendu fou (De Laatkomer)
Auteur: Dimitri Verhulst
Éditeur: Denoël
Nombre de pages:142
ISBN: 978-2-207-11781-1
Traduction: Danielle Losman
Date de publication: 22 janvier 2015

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mercredi 21 janvier 2015 10:26

Pardonnable, impardonnable, de Valérie Tong Cuong

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Pardonnable, impardonnable

L'histoire :
Milo, douze ans, a un grave accident à vélo. Alors qu'il est à l'hôpital, les rancoeurs remontent à la surface au sein de la famille.

Mon avis :
C'est un roman à plusieurs voix. Le livre est structuré en quatre parties. Chaque chapitre (ils sont courts pour maintenir un certain rythme) est consacré à un personnage à un moment précis. Ils concernent Céleste (la mère), Lino (le père), Jeanne (la grand-mère) et Marguerite (la tante de Milo). Dans cette famille, les rancoeurs, mensonges, non-dits sont présents depuis de nombreuses années. L'accident qui conduit Milo à l'hôpital va littéralement faire exploser cette famille.

Nous allons suivre l'évolution de ces personnes qui nous livrent leurs états d'âme, leurs ressentis vis-à-vis de la situation. Le seul personnage que j'ai trouvé attachant (je ne tiens pas compte de Milo), c'est Marguerite, mais elle n'est pas exempte de tout reproche. J'ai trouvé Jeanne et Lino glauques dans leur comportement. Ils sont totalement exécrables, à mon goût. La grand-mère est une véritable mégère, qui ne voit que son petit nombril et rien d'autre. Lino, son gendre, ne supporte plus sa belle-famille et toutes les mesquineries qu'il subit. Mais lui aussi n'est pas blanc comme neige. Marguerite ne semble pas honnête dans son comportement. Céleste essaie de faire tampon entre toutes ces personnes, sans forcément comprendre ce qui se passe. Elle devra faire des choix. Par moments, j'ai eu l'impression qu'ils étaient tous dans la surenchère gratuite pour faire sensationnel, accrocheur. Certaines ficelles employées sont grosses. On anticipe certaines évolutions, et je trouve que certaines décisions à la fin de l'ouvrage sont un peu trop faciles.
Au final, la question que pose ce livre est simple : peut-on pardonner ou non?

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Jean-Claude Lattès.

Titre: Pardonnable, impardonnable
Éditeur: JC Lattès
Nombre de pages: 337
ISBN: 978-2-7096-4608-6

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vendredi 16 janvier 2015 13:55

Les luminaires, d'Eleanor Catton

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Les luminaires

L'histoire :
Hokitika, Nouvelle-Zélande, 1866. Walter Moody débarque en ce lieu et assiste par inadvertance à une réunion étrange où douze hommes essaient de résoudre une énigme. Walter va se laisser emporter et écouter avec attention le mystère qui plane autour de ce lieu.

Mon avis:
C'est un roman-fleuve. Il est dense à tous points de vue : pratiquement mille pages, une écriture élaborée, un vocabulaire relevé et une intrigue complexe. L'auteur présente et analyse l'histoire à partir de chacun des personnages (Ils sont nombreux : vingt !). La cupidité et la vengeance sont au centre de cette histoire. Douze personnages sont associés à un signe du zodiaque, huit à une planète, avec les désirs et les influences que chaque chose est censée représenter.

Certains protagonistes sont plus attachants que d'autres, par exemple Anna ou Walter Moody, mais pour beaucoup d'entre eux, tout n'est pas blanc ou noir. Ils sont nuancés, certains évoluent au cours de l'histoire. Passé et présent se fondent dans un entrelacs où les personnages se croisent, s'ignorent, se retrouvent. On découvre au fur et à mesure l'histoire qui se reconstruit, avec de nouvelles zones d'ombre qui apparaissent jusqu'au dénouement.

Les personnages, dans l'ensemble, sont creusés, travaillés, afin que l'on puisse bien comprendre leur caractère. Cela est renforcé par des informations qui n'ont rien à voir avec l'intrigue qui nous occupe. Le roman est lent, il est plus question de la réflexion des personnages que de l'action, chacun essaie de tirer les ficelles à son avantage, si possible, sans trop dévoiler son jeu.

En schématisant, le roman est structuré à peu près comme ceci : nous sommes à un point C. L'auteur nous raconte le point B en alternance avec C jusqu'au dénouement D. Puis, pour donner une vue d'ensemble, elle raconte le point A. Cela ne l'empêche pas, à certains moments, de mélanger les points. Eleanor Catton tire des fils entre les personnages pour que le lecteur voie toutes les interactions qui se déroulent. Par moments, elle revient sur certains faits, ce qui a entraîné chez moi une certaine lassitude. J'ai trouvé cela superflu.
Le style est relevé, l'écriture est agréable après un petit temps d'adaptation, mais il y a trop de circonvolutions. C'est quand même un bon roman.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Buchet-Chastel.

Éditeur: Buchet-Chastel
Nombre de pages: 990
ISBN: 978-2-283-02648-9
Traduction: Erika Abrams

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vendredi 19 décembre 2014 11:22

Saving Joseph, de Laurent Clerc

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Saving Joseph

L'histoire :
Le héros a la quarantaine. En regardant une crèche dans une église, il décide de prendre parti pour Joseph qui a été mis de côté, alors qu'il avait une place primordiale dans l'histoire. À partir de ce moment, un dialogue entre Joseph et lui commence, et il va voir sa vie autrement.

Mon avis :
J'ai été intéressé par ce livre après avoir lu sur la quatrième de couverture qu'il était drôle. Or, je ne l'ai pas trouvé drôle. Quelques scènes prêtent à sourire, mais cela s'arrête là. Le héros narre son histoire. Sa vie de couple se délite sans qu'il s'en rende compte. Le personnage de Joseph agit comme une conscience, mais passés les premiers échanges, on cherche l'intérêt de ces discussions. D'ailleurs, pourquoi ce choix de Joseph, qui pourrait, au vu de certaines de ses paroles, créer une gêne chez les personnes croyantes, plutôt que faire rire ?

Pendant presque tout le livre, le personnage principal subit la situation. Il n'essaie pas d'éclaircir les choses, mais tourne autour du pot en se cherchant des excuses. De plus, de nombreuses décisions sont, à mon avis, assez surprenantes. J'ai eu l'impression d'avoir affaire à quelqu'un d'immature qui ne sait pas ce qu'il veut réellement. D'ailleurs, le décompte qui est fait de l'utilisation de l'argent qu'il reçoit le montre bien: on reste dans le superficiel.

La vulgarité de certaines répliques m'a laissé perplexe : quelle utilité ? Il faut désormais du vulgaire et du sexe pour vendre un livre ? Julia, la compagne du narrateur, est du même acabit : elle passe son temps à regarder des séries TV ou à envoyer des SMS. Elle est en grande partie passive, et ne prend pas les problèmes en main.

Malheureusement, ces personnages ne sont pas attachants. Ils ne déclenchent pas d'empathie. Pourtant, lors de ma lecture, et malgré mes remarques précédentes, j'ai trouvé le livre agréable. L'auteur à une écriture fluide, intéressante, avec quelques enchaînements bien trouvés. Mais en fin de compte, je suis resté sur ma faim.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

Titre: Saving Joseph
Auteur: Laurent Clerc
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 180
ISBN:978-2-207-11849-8
Date de publication: 30 octobre 2014

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jeudi 11 décembre 2014 12:44

Le vieux qui lisait des romans d'amour, de Luis Sepúlveda

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Le vieux qui lisait des romans d'amour

L'histoire :
Un vieil homme, Antonio José Bolivar Proaño vit tranquillement dans un village au cœur de la forêt amazonienne. Il voue une passion à cette forêt qu'il connaît si bien, ainsi qu'à la lecture de romans d'amour.

Mon avis :
C'est un petit livre qui se lit très facilement. C'est une sorte de conte écologique. Luis Sepúlveda nous présente, à travers le personnage d'Antonio José Bolivar Proaño, la forêt amazonienne et l'écosystème qui la régit. Le personnage principal, au travers des événements qu'il vit, raconte les souvenirs de toutes ses années passées dans ce lieu qu'il faut respecter. Antonio José Bolivar Proaño est profondément humain. Il respecte la nature. Il exècre le comportement immature des gringos qui viennent régulièrement s'amuser sans discernement.

Au cœur de ce milieu hostile, dans ce village misérable, le personnage principal, mémoire vivante des lieux, lit des romans d'amour, ce qui est peu commun. Il est humble et analyse toutes les possibilités avant d'agir ou de parler.
Ce livre est un hommage à la nature. Le récit est lent, mais c'est voulu, afin de bien faire comprendre l'atmosphère qui se dégage de ce lieu. L'homme doit avancer au rythme de la nature et pas l'inverse. Il faut savoir que l'auteur écrit à chaque fois le nom complet des personnages principaux, ce qui peut déranger certains lecteurs, mais cela a son charme. Le récit est poignant et ne laissera pas indemne.

L'interprétation de Féodor Atkine est juste. Son débit de lecture est adapté au récit. Sa voix convient parfaitement, à mon sens, pour rendre l'atmosphère voulue par l'auteur. Il change légèrement sa voix en fonction des personnages, sans en faire trop et prononce les noms propres avec l'accent espagnol. Le comédien nous montre une fois de plus l'étendue de son talent.
De plus Féodor Atkine, il faut le souligner (je le sais pour l'avoir rencontré au Salon du livre avec ma femme après une émission radio), est une personne chaleureuse et très abordable malgré un emploi du temps assez chargé.

À la fin de l'ouvrage se trouve "Court roman d'un roman court" où l'auteur explique la genèse de son roman, puis son parcours.

Je vous recommande la découverte de ce livre culte en audio.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Audiolib

Titre: Le vieux qui lisait des romans d'amour
Auteur: Luis Sepúlveda
Éditeur: Audiolib
Lecteur: Féodor Atkine
Durée: 3h21
ISBN: 978-2-35641-714-5

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