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mercredi 23 septembre 2015 23:12

Julio Popper : le dernier roi de terre de feu, de Matz et Chemineau

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Julio Popper : le dernier roi de terre de feu

L'histoire :
1886, Argentine. Julio Popper, aventurier et découvreur dans l'âme, décide de monter une expédition en Terre de Feu. Les découvertes qu'il y fait le poussent à s'établir dans ce lieu hostile et à la fois attirant.

Mon avis :
Il s'agit d'une biographie romancée d'un homme de grand talent : Julio Popper, un Roumain, qui a fait ses études à Paris, et qui plus est, était juif et franc-maçon ! Matz, le scénariste, dresse le portrait d'un homme complexe, cultivé, intelligent, qui avait aussi un tempérament explosif.
La bande dessinée est découpée en trois chapitres et un épilogue. L'auteur ne s'attarde pas beaucoup sur le passé de Julio Popper, qui pourtant était un véritable globe-trotter. Il a préféré s'attarder sur le pays d'adoption du personnage : l'Argentine et la Terre de feu. Avec persévérance, ingéniosité, Julio Popper a bâti un empire grâce à l'extraction d'or. Il était un véritable aventurier et aussi un visionnaire. Son côté indépendant lui a valu de nombreux problèmes ou interrogations sur ses véritables buts (humaniste ou dictateur?). Matz magnifie le personnage et nous donne sa perception de cet homme controversé.

Il y a du rythme dans le récit, même s'il n'y a pas vraiment de surprises. La vie de Julio Popper contient ce qu'il faut pour créer un mythe. Après ma lecture, j'aurais aimé avoir d'autres pages sur cette histoire, mais vu la chute, ce n'était pas possible. À la fin de l'ouvrage, l'auteur détaille la vie du personnage. Cela amène à vouloir en savoir plus sur cet homme au destin hors du commun.

Le dessin semi-réaliste et les couleurs de Chemineau cadrent parfaitement avec le milieu décrit : La Terre de Feu, lieu au climat hostile. Les cases sont grandes, ce qui permet de montrer les paysages immenses et de s'y plonger. La couverture est très réussie, avec ce personnage aux yeux bleus, qui semble déterminé (C'est d'ailleurs la couverture qui m'a poussé à lire cet ouvrage).

J'ai apprécié cette bande dessinée historique.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: Julio Popper : le dernier roi de terre de feu
Auteur: Matz
Dessinateur: Chemineau
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 108
ISBN: 978-2-36981-069-8
Date de publication: 16 septembre 2015

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lundi 21 septembre 2015 23:37

Personne ne court plus vite qu'une balle, de Michel Embareck

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Personne ne court plus vite qu'une balle

L'histoire :
Flaco Moreno, chanteur français, est retrouvé mort à la Nouvelle-Orléans. Ses parents ne croient pas en la thèse du suicide et engagent Victor Boudreaux, un ancien détective réputé, pour mener l'enquête.

Mon avis :
C'est le premier roman de l'auteur que je lis et sans doute le dernier. J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. La plus grande partie de l'histoire tourne autour de la vie et du passé de Victor Boudreaux. Dans le cadre de l'enquête, l'enchaînement des lieux (Louisiane, Vietnam, France) semble tenir par des bouts de ficelles.

Victor est quelqu'un de psychologiquement torturé par son passé. Son collègue, Earl, est même plus atteint que lui. Toute la partie sur le Vietnam ressasse le passé de Victor, avec très peu d'éléments sur l'enquête. Il y a une alternance de scènes d'action et de réflexion de l'enquêteur. Victor et Earl sont deux grosses brutes qui ne font pas dans la dentelle. De nombreux personnages sont des caricatures, comme Edgar Ouveure, le policier français (sans oublier son homonymie avec le premier directeur du FBI[1]).

Il y a de l'humour dans cet ouvrage, malheureusement, je n'y ai absolument pas accroché. Pourtant, j'aime l'humour, et l'humour noir en particulier (pour des romans déjantés, il y a J.M. Erre[2] , par exemple).

J'ai eu l'impression que l'auteur oscillait entre deux styles: un sérieux, approfondi, et un autre léger et caricatural, ne sachant pas vers lequel aller, contrairement au livre « Le dernier déluge », de David Emton où l'auteur ne s'embarrasse pas avec la crédibilité[3].

Le style est travaillé, malheureusement trop alambiqué à mon goût. L'arrière-plan, les décors sont très précis. Peut-être même trop par rapport à l'histoire principale. Des tournures reviennent régulièrement: pour moi, elles alourdissent le style. Je vous en livre un exemple (en caractère gras): « Quoi qu'en pense cet âne bâté de Jean-Jacques Rousseau, à son avis, et son avis comptait, la race humaine n'était qu'un croisement de teigne, de convoitise et de soif du mal. »

Vous pouvez aussi vous faire votre opinion, soit en lisant ce livre, soit en allant lire d'autres avis sur Babelio[4] .

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP conseils.

Titre: Personne ne court plus vite qu'une balle
Auteur: Michel Embareck
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 283
ISBN: 978-2-8098-1738-6
Date de publication: 2 septembre 2015

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mercredi 16 septembre 2015 21:51

Le liseur du 6h27, de Jean-Paul Didierlaurent

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Le liseur du 6h27

L'histoire:
Pour se rendre à son travail, Guylain Vignolles emprunte chaque matin de la semaine le RER de 6h27. Il a pour habitude de lire à voix haute des extraits de livres dans le wagon qui l'emporte vers l'horreur : un entrepôt où fonctionne une broyeuse de livres.

Mon avis :
C'est un petit livre bien sympathique. Guylain Vignolles mène une existence modeste et insignifiante. Il se considère plus qu'ordinaire et handicapé par son nom. Son quotidien est monotone entre son poisson rouge et ses collègues de travail.

C'est un véritable conte que l'auteur nous fait découvrir. Les personnages sont tous ordinaires, voire caricaturaux. Pourtant, l'auteur arrive à les sublimer. Même si le personnage principal pense être dans une situation extrême, que la vie n'est pas facile, il existe toujours des gens dont la situation est bien pire. Il y a l'exemple de Giuseppe, qui malgré son accident, semble toujours optimiste.
On va découvrir le travail de Guylain. Les détails du monstre (la machine à broyer) sont précis et le rôle des employés semble dérisoire, et pourtant, il est important. Il y a aussi le chef d'équipe. Il est totalement stéréotypé : vicieux, roublard, lèche-bottes avec ses supérieurs et tyrannique (ou du moins, il essaie de l'être) avec les ouvriers. Et le romancier continue d'égrener, avec bonheur, la vie quotidienne de Guylain Vignolles.

C'est une lecture légère et l'histoire n'est pas exceptionnelle. Or, c'est très bien écrit, avec quelques petites touches d'humour, et on prend plaisir à suivre les pérégrinations de Guylain. Ses lectures à voix haute sont des moments importants, qui vont le mener à faire des rencontres et à dépasser sa condition d'homme insignifiant.
On sait très bien que la vie n'est pas un conte de fées, mais parfois cela fait du bien de lire un livre comme celui-là : la bonne humeur perdure tout au long de la journée.

Titre: Le liseur du 6h27
Auteur: Jean-Paul Didierlaurent
Éditeur: Folio
Nombre de pages: 208
ISBN: 978-2-07046-144-8
Date de publication: 27 août 2015

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jeudi 10 septembre 2015 16:27

Je veux faire battre le coeur de l'école, Albéric de Serrant

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Je veux faire battre le coeur de l'école

L'ouvrage :
Enseigner autrement, est-ce possible ? Oui, explique Albéric de Serrant. Il raconte ce qu'il a mis en place dans son établissement, le cours Alexandre Dumas, situé à Montfermeil qui accueille des élèves du CP à la troisième.

Mon avis :
Dans cet ouvrage écrit en collaboration avec Émilie Refait, Albéric de Serrant raconte son parcours (séminaire, formateur, puis directeur d'école). Il a mis en place une structure qu'il veut atypique pour mieux former les élèves. Le cours Alexandre Dumas est un établissement hors contrat, donc il ne reçoit pas d'aide de l'Éducation Nationale. Les maîtres mots sont: discipline, travail et harmonie. Le travail et l'effort sont au coeur de l'apprentissage. Un élève (Albéric de Serrant les nomme toujours « enfants » et non « élèves ») doit se sentir bien et valorisé. Il doit aussi entendre quand cela ne va pas.

À part la dénomination utilisée, ces idées se retrouvent dans les établissements publics, mais difficiles à faire entendre à des classes de trente élèves. Le vouvoiement des élèves est obligatoire. L'auteur trouve cela plus respectueux, et c'est un garde fou, selon lui, contre l'impertinence. Pour moi, c'est juste un choix, car le tutoiement peut s'appliquer tout en maintenant le respect de l'enfant. Albéric de Serrant trouve le vouvoiement plus simple. Je pense que cela doit venir de son éducation dans une famille catholique pratiquante. Les repas sont très cadrés, parfois non mixtes, avec des groupes désignés afin d'obliger l'enfant à se confronter à la communauté et à s'adapter.

Les enseignants sont présents toute la journée. Ils sont recrutés selon les choix du directeur. Il n'y a pas d'obligation d'avoir suivi de formation dans l'enseignement pour être professeur dans cette école. À partir du moment où la personne veut faire avancer les choses et est prête à se remettre en cause, elle peut être recrutée si elle se reconnaît dans les principes de l'école. Les enseignants ont une grande liberté dans les méthodes et pratiques pédagogiques. Si quelque chose ne fonctionne pas, ce n'est pas maintenu et ils trouvent une autre solution. Là, un peu plus de pragmatisme serait le bienvenu dans l'école publique. Par exemple, on sait que la méthode semi-globale d'apprentissage de la lecture est un échec, mais un retour à la méthode syllabique est rare, car les enseignants se retrouvent souvent freinés dans leur démarche. Pourtant, c'est souvent cette méthode qui est utilisée par les orthophonistes.

Le cours Alexandre Dumas responsabilise aussi les parents. Ceux-ci sont parties prenantes du suivi de la scolarité de leurs enfants. (En même temps, l'auteur ne parle pas du coût annuel pour les familles.) J'ai trouvé certains passages un peu trop grandiloquents, même si l'auteur rappelle plusieurs fois qu'il n'est qu'un maillon de la chaîne, et qu'il travaille en collaboration avec des écoles publiques. Le fait, selon moi, qu'une structure de ce type fonctionne bien tient à deux choses : les parents qui s'investissent, mais n'empiètent pas sur le rôle des enseignants et surtout les petits effectifs : il n'y a qu'une centaine d'élèves du CP à la troisième, soit environ dix élèves par niveau. Cela permet d'individualiser au maximum la formation. Les enseignants du public adoreraient avoir dix élèves par classe, le travail serait complètement différent.
Une plus grosse structure que le cours Alexandre Dumas n'arriverait peut-être pas à fonctionner de la même manière (enseignants et directeur proches des élèves).

Albéric de Serrant a mis en place des méthodes originales. Certaines sont anecdotiques (vouvoiement), d'autres devraient être testées à l'école publique: par exemple, le travail en petits groupes, ce qui n'arrivera pas pour des raisons économiques. L'auteur croit fermement en son modèle et c'est ce qui fait la force du livre : à travers ses propos, on sent la passion qu'il a pour son métier.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions JC Lattès.

Titre: Je veux faire battre le coeur de l'école
Auteur: Albéric de Serrant avec Émilie Refait
Éditeur: Jean-Claude Lattès
Nombre de pages: 233
ISBN: 978-2-7096-5038-0
Date de publication: 2 septembre 2015

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mardi 8 septembre 2015 12:16

Un si beau soleil pour mourir, de James Patterson et Howard Roughan

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Un si beau soleil pour mourir

L'histoire :
John O'Hara, agent du FBI en disponibilité, accepte de mener une enquête sur l'assassinat du fils d'un milliardaire lors de sa nuit de noces. L'agent spécial Sarah Brubaker hérite de son côté d'une affaire étrange : trouver un serial Killer qui tue les John O'Hara...

Mon avis:
Voici un thriller rondement mené. James Patterson[1] l'a écrit en collaboration avec Howard Roughan. Je suppose, et cela n'engage que moi, qu'Howard Roughan a fait l'essentiel du boulot. Il a publié seul deux romans en 2001, puis 2004. Ensuite, il coécrit avec James Patterson en 2005,2007, 2010 et 2013.
En sachant que James Patterson est considéré comme l'écrivain le mieux payé au monde, et qu'il a écrit de très nombreux romans en duo, je pense qu'il utilise son nom pour vendre.

Il y a deux enquêtes différentes, menées en parallèle afin de mettre la main sur deux tueurs en série. Les intrigues sont classiques avec quelques rebondissements de plus en plus spectaculaires. De plus, les chapitres sont courts afin de donner du rythme à l'ensemble. Il n'y a pas de nouveautés dans la structure de ce roman, à part, pour une fois, le fait que les deux enquêtes n'ont pas de liens entre elles. L'agent John O'Hara va simplement se retrouver impliqué dans les deux.

John O'Hara est perturbé. Sa femme est morte il y a quelques années et la personne responsable va prochainement sortir de prison. Sarah Brubaker est un agent qui s'implique énormément, voire trop, dans ses enquêtes. Les personnages sont peu creusés. Le lecteur découvre une partie de leur vie privée, mais simplement les éléments qui permettent de comprendre a minima leur situation.
Les deux personnages vont collaborer sur chacune des enquêtes et créer un duo. Il n'y a rien d'atypique dans cette association. Ce sont deux enquêteurs classiques et ils ne sortent pas du lot. Je peux reprocher aux auteurs le rapprochement amoureux des deux personnages principaux, c'est vraiment bateau, attendu, sans aucune originalité. De plus, cela n'apporte rien à l'histoire.

Au niveau des protagonistes secondaires, les tueurs sont de véritables psychopathes. Dès le prologue, on commence à avoir une idée sur l'identité de l'un d'eux. Le suspense se situera plus sur les motivations et sur la manière de le stopper. C'est un peu moins vrai pour le deuxième tueur en série.

J'ai apprécié cette lecture, même si l'ensemble n'est pas très original.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre: Un si beau soleil pour mourir (Second Honeymoon)
Auteurs: James Patterson et Howard Roughan
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 361
Traduction: Philippe Vigneron
ISBN: 978-2-8098-1733-1
Date de publication: 19 août 2015

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