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mardi 16 février 2016 19:16

Le vent de Champvieille, de Hubert de Maximy

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Le vent de Champvieille

L'histoire :
Quarante ans après avoir quitté la France, Louis Barribax part en bateau d'Indochine, afin de terminer sa vie dans son pays natal. En cours de route, il prend la plume pour se remémorer son passé.

Mon avis :
ce roman est le dernier d'une trilogie (les deux premiers sont : « La Rebouteuse de Champvieille » et « Les Jumeaux de Champvieille »). Il n'est pas nécessaire d'avoir lu les tomes précédents pour suivre et comprendre le dernier volume, car, le cas échéant, les explications sont données.

Il y a deux récits dans ce roman: celui du voyage de Louis (au présent) et l'histoire de sa jeunesse qu'il met par écrit.
Le vieil homme analyse sa jeunesse avec recul et pragmatisme. Il semble détaché des événements qui se sont déroulés, même s'il a besoin de les exorciser en les couchant par écrit. Il s'agit d'une sorte de thérapie. Il analyse de la même façon son voyage.

La famille de Louis est assez étrange pour l'époque. Sa mère et son arrière-grand-mère sont rebouteuses. Son père travaille la plupart du temps à Paris, où il cohabite avec Edouard, compagnon de toujours et oncle de Louis. Pendant ce temps, un régisseur gère l'exploitation forestière familiale. Par petites touches, l'auteur esquisse un portrait de la famille atypique et attachant.

Le caractère de Louis s'est forgé dans l'adversité. Nous le comprenons grâce aux épreuves racontées petit à petit.
Les passages concernant le voyage sont plus doux. Louis y tient plus le rôle de grand-père bienveillant vis-à-vis de certaines des personnes rencontrées sur le bateau. Cela permet au personnage de relativiser quant à sa situation et son passé.

L'écriture est dans un registre soutenu, classique des romans du terroir. L'ensemble est agréable à lire. Je suis un peu déçu par le récit du voyage. J'ai trouvé qu'il manquait un peu de profondeur. J'aurais aimé qu'il y eut un peu plus de développement de cette partie de l'histoire.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP conseils.

Titre: Le vent de Champvieille
Auteur: Hubert de Maximy
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 347
ISBN: 978-2-8098-1795-9
Date de publication: 20 janvier 2016

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lundi 15 février 2016 20:59

L'ombre du passé, de Tom Vowler

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L'ombre du passé

L'histoire :
Anna et sa famille habitent à la campagne. Anna est une artiste. Elle s'inquiète du comportement de son fils adolescent et elle a des réactions étranges. D'autre part, une jeune enseignante débute dans un lycée d'une grande ville.

Mon avis :
Il s'agit essentiellement d'un roman psychologique. J'ai trouvé que la partie thriller se situait plutôt en marge de l'histoire. Il y a des chapitres qui concernent Anna et sa vie de famille et d'autres qui concernent une jeune enseignante idéaliste. Au cours du roman, on comprend les liens qui existent entre ces deux personnes.

Anna a un comportement étrange. Cela semble être déclenché par l'évasion d'un détenu de la prison voisine. Anna est très protectrice vis-à-vis de sa famille. Malheureusement, sa règle d'or est le non-dit. Elle cache des choses. Au long du roman, elle doute sur ce qu'elle doit révéler ou non à son entourage. Même à la fin, l'auteur ne tranche pas la situation.
Paul, l'adolescent de la famille, est dans une période rebelle et sa mère ne sait pas comment gérer cela. Son père, Robert, ne remarque rien d'inhabituel pour un garçon de cet âge. Il y a un énorme manque de communication dans cette famille, ce qui crée un malaise grandissant. Certains des choix d'Anna sont difficilement compréhensibles. Je n'ai pas eu trop d'empathie pour elle, car son seul but est de garder ses secrets. Elle n'affronte jamais la réalité, elle esquive tout le temps. Elle est rongée de l'intérieur.

La jeune enseignante est bouleversante de naïveté. Elle aussi a des réactions étranges suite à son agression. Mais petit à petit, la lumière se fait, même si le lecteur se doute rapidement de ce qui unit les personnages.

Si l'auteur utilise quelques ficelles facilement identifiables, le récit est prenant et efficace. Les chapitres sont courts, ce qui donne un rythme soutenu au récit.
Comment reconstruire sa vie ? De quelle façon s'y prendre ? Tom Vowler part de ce principe et brode une histoire tout à fait intéressante.

Titre: L'ombre du passé (What lies within)
Auteur: Tom Vowler
Éditeur: JC Lattès
Nombre de pages: 334
Traduction: Christel Paris
ISBN: 978-2-7096-4475-4
Date de publication: 13 janvier 2016

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vendredi 12 février 2016 12:00

Kamarades T2, Tuez-les tous! de Benoît Abtey, Mayalen Goust, Jean-Baptiste Dusséaux

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Kamarades T2: Tuez-les tous !

L'histoire :
Ekaterinbourg, 17 juillet 1918. Volodia découvre qu'il doit abattre la famille impériale. Il hésite longuement et grâce à l'intervention d'hommes armés, il parvient à s'enfuir avec le tsar et sa famille.

Mon avis :
Ce deuxième tome continue sur la lancée du précédent[1]. Il y a toujours un mélange de faits historiques et d'histoire romanesque, mais c'est cette dernière qui prend le plus d'ampleur. On s'éloigne de la réalité historique. L'essentiel des 60 pages se concentre sur la famille impériale et sa fuite dans un pays où la guerre fait rage. La politique internationale a aussi sa part dans l'évolution de l'histoire avec l'intervention des services secrets britanniques et ceux de l'empire allemand.

On voit petit à petit la déchéance des Romanov qui s'accentue au cours de leur fuite en direction de Berlin. Quelle liberté les attend ? La relation entre Volodia et Anastasia se développe. Malgré les événements douloureux qui se succèdent, on entre dans une romance entre les deux personnages. Ils servent de fil conducteur à l'histoire. Ils devront faire des choix qui influenceront leur devenir. En parallèle, la guerre entre les rouges et les blancs est impitoyable. Le titre « Tuez-les tous! » cadre parfaitement avec la situation : il faut éradiquer l'ennemi.

Il y a un personnage secondaire étrange : ce caporal allemand, nommé Adolf, qui donne une leçon de patriotisme au Tsar, lorsque ce dernier est à Berlin. Les scénaristes Benoît Abtey et Jean-Baptiste Dusséaux développent une histoire dont le scénario, même s'il prend plus de liberté vis-à-vis de la réalité, reste crédible. C'est ce qui fait sa force.

Les planches se succèdent, toujours magnifiques. Les couleurs choisies apportent un contraste saisissant, ce qui est un régal pour les yeux. Le dynamisme est le même, avec l'utilisation des mêmes effets que dans le premier volume. D'ailleurs, le contraste entre les couleurs (rouge et blanc) est moins présent. Ces deux couleurs n'apparaissent réellement ensemble que sur la dernière double page de l'album.

Que va-t-il advenir de Volodia et Anastasia ? Du Tsar et du reste de sa famille ? Il va falloir attendre le troisième et dernier tome pour avoir la conclusion de cette histoire revisitée.

Cet album m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: Kamarades, T2, Tuez-les tous!
Auteur: Benoît Abtey et Jean-Baptiste Dusséaux
Dessinateur: Mayalen Goust
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 60
ISBN: 978-2-36981-276-0
Date de publication: 20 janvier 2016

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jeudi 11 février 2016 19:35

Le grand n'importe quoi, de J.M. Erre

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Le grand n'importe quoi

L'histoire :
Samedi 7 juin 2042, 20h42. Arthur se retrouve à une soirée à Gourdiflot-le-Bombé. La soirée dérape, et il se retrouve à «Errer» dans les rues...

Mon avis :
Comme pour les romans précédents de J.M. Erre, il s'agit d'une histoire racontée avec beaucoup d'humour. Il faut déjà prévenir l'éventuel lecteur que l'écriture de J.M. Erre est complètement déjantée. L'auteur est en totale roue libre, ou donne l'impression de l'être, car sous des dehors loufoques (le titre est vraiment bien choisi), son récit est entièrement maîtrisé.

Le romancier s'attaque à la science-fiction, et pas seulement. Il y a de nombreuses allusions (ou plus) aux mathématiques, aux séries TV, aux films et à la musique (liste non exhaustive).
Des paroles de chansons s'insèrent de manière naturelle dans le récit (exemple: le début de « Le chanteur » de Daniel Balavoine). Il y a des allusions à certains films : « un jour sans fin », « Le corniaud » avec la scène de l'accident de vélo, sans oublier les séries TV : « X-files », « Les envahisseurs » etc. Nous retrouvons, comme dans les romans précédents, une trace de l'abbé Saint-Freu, ce religieux au comportement parfois assez singulier. Les personnages sont tous étranges ou presque. Il y a Francis et J-Bob, les piliers de bar et leurs discussions philosophiques (surtout celles de J-Bob). Il y a Arthur et Lucas, des écrivains en manque d'inspiration. La gouvernante de l'abbé Saint-freu qui est très particulière, tout comme la maire de Gourdiflot-le-Bombé, le village où se déroule l'action. Sans oublier l'utilisation des stéréotypes de toutes sortes, comme celui sur les culturistes.

L'auteur va à chaque fois plus loin dans la possibilité de repousser les limites. Certains (vu dans les commentaires d'un site de vente), trouvent qu'il y a trop de jeux de mots, d'allusions, d'humour grinçant. Or, c'est ce qui fait le style de J.M. Erre. C'est justement parce qu'il y a cette profusion que j'aime lire cet auteur. Son humour n'est pas uniquement « jeune adolescent », comme j'ai pu le lire, car il faut réussir à repérer toutes les références culturelles, qu'elles soient littéraires ou autres (et même en étant de la même génération que lui, je ne suis pas certain d'avoir tout vu).

L'auteur utilise beaucoup de références, même dans la structure de son livre. J. M. Erre fait référence lu « guide du routard galactique », de Douglas Adams et du chiffre parfait, le « 42 ». Or, étrangement, si on ne compte pas le prologue et autres interludes, il y a 42 chapitres numérotés à ce livre.

Derrière le côté loufoque, il y a une histoire (même si elle est légère) et des réflexions sur la place de l'homme et de l'écrivain dans notre monde. Sans oublier la place de la technologie et du smartphone.

On aime ou on aime pas. Moi, j'adore !

Merci Monsieur Erre pour ce bon moment de détente !

À lire !

Titre: Le grand n'importe quoi
Auteur: J.M. Erre
Éditeur: Buchet-Chastel
Nombre de pages: 296
ISBN: 978-2-283-02933-6
Date de publication: 11 février 2016

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mercredi 10 février 2016 20:55

Les messagers des vents, de Clélie Avit

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Les messagers des vents

L'histoire :
Ériana échappe régulièrement à des mercenaires. Elle ne peut jamais rester longtemps quelque part : sans qu'elle en connaisse les raisons profondes, ses cheveux aux reflets bleus attirent trop l'attention. Un jour, elle croise la route de Setrian, un messager des vents. Un nouveau monde s'ouvre alors à elle.

Mon avis:
C'est un roman de Fantasy, qui fait environ 500 pages. La police de caractère est petite. Cela en fait un livre dense. Mais cela ne m'a absolument pas dérangé. Je n'ai pas ressenti de longueurs. C'est le premier roman de Clélie Avit que je lis (je ne connais absolument pas son roman «Je suis là »). Donc j'ai lu ce livre sans a priori. Je trouve que « Les messagers des vents » est une réussite. La mise en place est assez lente, ce qui est normal pour un premier volume. Ensuite, l'histoire prend vraiment son envol.
Clélie Avit s'appuie sur les éléments « Vent », « Terre », « Eau », « Feu » afin de créer des communautés capables de les manipuler à l'aide de leur « inha », un pouvoir présent chez leurs membres.
Dans la cité des vents, Myria, il y a une hiérarchie. Celle-ci est surtout due aux compétences et au mérite. Il y a des mages, des secondés, des apprentis, etc. La romancière brosse un portrait assez détaillé du fonctionnement de cette société, ce qui permet au lecteur de s'immerger assez facilement dans le récit.

Il est question d'une prophétie qui pourrait détruire ce monde. L'intrigue est conséquente et l'auteur ne s'arrête pas aux clichés classiques de ce type d'histoires. Bien sûr, il y a un peu de romance, mais celle-ci, dans le tome 1, est totalement secondaire. Cependant, différents éléments laissent supposer que cela ne sera pas forcément le cas par la suite.
Les personnages sont suffisamment travaillés pour être complexes.
Ériana a vingt-cinq ans. C'est déjà une jeune femme, ce qui est assez rare dans ce type de livres, pour être signalé. Depuis qu'elle est enfant, elle ne connaît qu'une chose : la fuite afin de ne pas se faire attraper par des chasseurs. Pour une raison qu'elle ignore, les reflets bleus de ses cheveux peuvent causer sa perte.
Setrian est un messager des vents. Il est capable de manipuler cet élément. Il y a d'autres personnages qui gravitent autour des deux premiers, sans oublier les méchants de l'histoire. L'auteur n'a pas négligé cet aspect et ces personnages sont aussi travaillés, pour le plus grand plaisir du lecteur. De plus, tous évoluent, et même si certaines ficelles, comme celle de la romance, sont utilisées, cela est fait habilement.

Il s'agit donc du premier volume d'une quête. La fin du roman donne une orientation à l'histoire et j'attends avec impatience le tome 2.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions du Masque.

Titre: Les messagers des vents
Auteur: Clélie Avit
Éditeur: Éditions du Masque
Nombre de pages: 480
ISBN: 978-2-70244-555-6
Date de publication: 4 novembre 2015

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