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mardi 9 décembre 2014 13:48

Un homme effacé, d'Alexandre Postel

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Un homme effacé

L'histoire :
Damien North est professeur d' université. Sa vie bascule le jour où il est arrêté pour possession d'images illicites mettant en scène des enfants...

Mon avis :
Il s'agit d'un premier roman. Ce livre a un côté dramatique. Damien North ne vit que pour son travail et n'a plus de vie sociale depuis la mort de sa femme. Il n'a pas d'épaisseur, et les apparences, qui sont primordiales dans notre société, ne sont pas sa tasse de thé. Alors, le jour où l'engrenage fatal se met en route, Damien est dépité. On découvre un homme qui ne sait quelle attitude adopter face à ce qui lui arrive. L'auteur, avec des mots justes, montre comment les apparences et un manque de combativité peuvent mettre à mal une personne.

Le protagoniste principal se lance dans une introspection: il essaie de comprendre son comportement et ce qui se passe autour de lui. Le personnage est faible, peut-être imbu de lui-même, mais à part penser au passé, il ne veut rien entendre ni comprendre. Il ne vit pas dans le même monde. Le lecteur ne sympathise pas avec le personnage. Ce dernier subit la situation, et ne semble pas se rendre compte de la réalité. Il se recroqueville, se renferme. D'ailleurs, les dernières pages me laissent perplexe, rien n'indique que l'histoire va aller dans la direction que le romancier nous raconte. C'est étrange.

Le style d'Alexandre Postel est fluide, clair, il y a un narrateur omniscient. Le livre se lit très facilement. Le lecteur ne vit pas la situation, il la voit se dérouler devant lui sans pouvoir interagir et c'est peut-être ce qui est frustrant, car le personnage principal est assez passif. Les différents thèmes sont juste effleurés, il aurait été intéressant d'approfondir certains côtés, mais je pense que l'auteur s'est attaché à démontrer l'importance des conventions et des apparences dans notre société, et que cela prime sur la réalité.

À découvrir !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Gallimard

Titre: Un homme effacé
Éditeur: Folio (Gallimard)
Nombre de pages:263
ISBN: 978-2-07-045955-1
Date de publication: 9 octobre 2014

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lundi 8 décembre 2014 16:54

La Chica Zombie, de Laura Fernández

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La Chica Zombie

L'histoire :
Erin Fancher est élève au lycée Robert-Mitchum, dans la ville d'Elron. Un matin, elle se réveille et constate qu'elle est morte. Elle commence à se putréfier et doit quand même aller en cours.

Mon avis :
Ce qui m'a intéressé dans ce roman, c'est qu'il était annoncé comme déjanté et jubilatoire. Je ressors en partie déçu de ma lecture. L'auteur analyse le comportement des adolescents et l'obligation du paraître qui règne à cet âge-là, et plus généralement dans la société. À la suite d'une déconvenue, Erin se découvre morte et elle doit continuer à vivre comme les autres. À côté de cela, le monde des adultes n'est pas mieux. Ils sont tous complètement à la masse, et si c'est ça devenir adulte, je comprends qu'Erin ait quelques petits problèmes de compréhension de l'univers dans lequel elle évolue.

L'auteur montre aussi que les adolescents peuvent être narcissiques, égocentriques, méchants, simplement afin de se faire bien voir de certains de leurs camarades. Si on arrive à comprendre entre les lignes qu'Erin n'est pas bien dans sa peau, la raison profonde de cette situation est donnée à la fin de l'ouvrage, mais on ne voit pas d'évolution au cours du roman. On ne voit pas de phase de reconstruction. On passe directement du point A au point E, sans pratiquement d'intermédiaire.

Les enseignants, comme Velma Ellis, ou le directeur du lycée (Rigan Sanders), sont aussi torturés mentalement que les élèves que nous découvrons dans le livre. On a l'impression qu'ils n'ont jamais réussi à s'insérer dans la société. On se demande comment ils ont fait pour en arriver là, car ils ont davantage leur place dans un asile que dans un lycée.

Je comprends les idées que Laura Fernández a souhaité faire passer autour d'Erin, mais pour les adultes, je cherche encore. La caricature est telle que ce n'est même pas amusant, cela en devient navrant. Et je ne parle pas des onomatopées redondantes qui alourdissent encore plus la situation, car déjà signalées dans la narration.

Le style de l'auteur est facile à suivre, sans difficulté, sauf parfois car les pensées des protagonistes n'ont pas l'air cohérentes. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus caustique. Ce livre me laisse un goût d'inachevé.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël

Titre: La Chica Zombie
Éditeur: Denoël
ISBN: 978-2-207-11668-5
Nombre de pages: 363
Traduction: Isabelle Gugnon
Date de publication: 06 novembre 2014

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jeudi 27 novembre 2014 16:25

Vongozero, de Yana Vagner

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Vongozero

L'histoire :
Une terrible épidémie secoue le monde. Près de Moscou, Anna vit plus ou moins tranquillement avec son fils Mica et Sergueï, son mari, jusqu'au jour où Boris, son beau-père, débarque.

Mon avis :
Ce livre est un véritable Road Movie : les personnages entreprennent une longue course à travers le pays (la Russie) afin d'échapper à un terrible virus qui décime la population.

Anna, Sergueï et leurs compagnons nous entraînent dans un monde où la société s'effondre totalement et où le rapport à l'autre évolue. Afin de fuir, c'est un groupe hétéroclite qui se compose. Les différents couples ont peu d'affinités entre eux. Anna nous raconte son histoire, ses ressentiments, ses pensées les plus obscures dans ce monde qui se délite. On ne sait pas si les voyageurs atteindront leur but, ni ce qu'ils y trouveront. Au fur et à mesure du récit, une certaine oppression se met en place.

Au cours de leur long trajet, les problèmes vont s'enchaîner. Vivre dans une sorte de vase clos conduit à de nombreuses tensions dans le groupe de personnes. Ce livre est un véritable reflet d'une société confrontée (ou non) à des problèmes. On est rapidement happé par l'histoire et les personnages, mais au départ, on a l'impression de ne voir que le vernis et de ne pas pouvoir gratter pour voir ce qu'il y a en-dessous. Les apparences sont plus importantes que le reste. Petit à petit, on découvrira différentes facettes de la narratrice. Sa vision du monde et de son entourage va se modifier.

Mais tous les personnages ne sont pas creusés. Et le récit s'installe dans une sorte de lenteur. Le parcours se déroule et cela semble sans fin, inexorable, l'ennui gagne le lecteur, tout comme la narratrice. De plus, certaines ficelles sont un peu convenues (par exemple : « on ne va plus avoir d'essence, qu'est-ce qu'on va faire ? » Et hop! On trouve un camion contenant du carburant un peu plus loin sur le bord de la route.)

J'ai donc un avis mitigé sur ce livre. J'ai bien apprécié le début, le style de l'auteur, l'histoire, Anna, Sergueï et son fils, mais ensuite, il m'a été plus difficile de poursuivre ma lecture, c'est beaucoup trop lent. Je ne l'ai terminé que pour deux raisons : je voulais connaître le fin mot de l'histoire et aussi, je l'enregistrais pour ma femme (sinon, je pense que je serais allé directement aux dernières pages).

Éditeur: Mirobole
Nombre de pages: 470
ISBN: 9791092145274

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mardi 11 novembre 2014 17:04

La main de la nuit, de Susan Hill

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La main de la nuit

L'histoire :
Une nuit, Adam Snow se perd dans la campagne anglaise et découvre une maison abandonnée. Là, il ressent une présence étrange qu'il n'arrive pas à s'expliquer. Il va alors commencer à se poser des questions sur sa santé mentale.

Mon avis :
Le roman est court, il ressemble plutôt à une nouvelle. Sur la quatrième de couverture, il est indiqué qu'il s'agit d'un « conte fantastique à faire frémir ». Je cherche encore où je devais frémir... L'intrigue est classique : une histoire d'enfant fantôme qui interfère dans la vie d'Adam Snow.

Adam va s'interroger sur ce qu'il a vécu dans ce jardin et il va essayer de trouver des réponses. Mais celles qu'il obtient viennent plus de son subconscient que d'une véritable enquête.Le personnage n'est pas creusé, on ne connaît pas son caractère, et à part son métier, on ne sait pas grand-chose de lui. En fin de compte, on ne s'y attache pas, et à mon sens, c'est une des plus grosses erreurs de la romancière. Si on n'accroche pas (en bien ou en mal) au personnage principal d'un livre, c'est qu'il y a un souci, qu'il manque quelque chose.

L'auteur développe un peu les informations sur les livres anciens (Adam est un spécialiste qui cherche des pièces rares pour des collectionneurs), mais cela n'a aucun intérêt pour l'histoire. Cela aurait sans doute été utile si le reste avait été développé, mais ce n'est pas le cas. L'ensemble est assez léger.

Vous l'aurez compris, ce livre est assez banal. Pourtant, la lecture est agréable, le style de l'auteur est fluide, mais tout est trop convenu. Il n'y a pas vraiment de surprise. Les ficelles autour du petit fantôme sont grosses et on voit rapidement vers où on se dirige. La chute est glauque, mais classique.

À lire pour se détendre.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 185
ISBN: 978-2-8098-1575-7

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mercredi 5 novembre 2014 19:17

Un livre, un arbre et des emmerdes, de Julien Simonet

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Un livre, un arbre et des emmerdes

L'histoire :
Juliette vivait, avec Gui, une vie qu'elle pensait idéale. De son côté, Axel Leyrat vient d'écrire un livre et veut se faire publier. Pour arriver à ses fins, il semble prêt à tout...

Mon avis :
Le roman alterne les chapitres consacrés à Axel et ceux consacrés à Juliette. Il y a une double-narration. On entre rapidement dans le vif du sujet pour Axel. Cela est un peu plus long pour Juliette, mais c'est voulu. Les histoires de ces deux personnages se déroulent et finissent par se croiser. L'auteur nous fait découvrir par petites touches les raisons qui ont poussé Axel à se lancer dans l'écriture. En parallèle, il nous dévoile la vie de Juliette, ainsi que ses désillusions.

Les deux personnages vont avoir des problèmes de couple. On pourrait s'attendre à un scénario convenu, mais ce n'est pas le cas, Julien Simonet arrive à nous surprendre. Axel et Juliette veulent absolument réaliser leurs rêves. Mais cela ne se déroule pas comme ils le pensaient.

Axel va découvrir les joies du parcours de l'écrivain débutant. Il devra faire des choix draconiens. Juliette pense qu'elle a raté sa vie et veut à tout prix rectifier le tir dans les plus brefs délais. À travers ce roman, il y a aussi une découverte de ce qu'est la vie de couple et ce qu'on attend de l'autre. Les motivations et le comportement des protagonistes sont tour à tour sérieux, anecdotiques, amusants. Ce qu'ils font par moments peut être considéré comme dramatique, mais la façon dont c'est abordé nous fait plutôt sourire. Cela fait un roman qui, sous couvert de légèreté, évoque des sujets importants, comme le choix de vie que l'on fait.

Par contre, je pense que le style d'écriture entre les deux personnages n'est pas assez tranché. Une ou deux fois, je me suis dit: « Tiens, c'est bien Juliette qui parle, là ? », et j'ai vérifié rapidement le titre du chapitre. C'est un peu dommage. Mais il s'agit d'un détail et le style de l'auteur est très fluide et agréable, sans difficulté. De plus, je me suis bien amusé à enregistrer ce livre pour ma femme.

À découvrir !

Éditeur: Scrineo
Nombre de pages: 287
ISBN:978-2-3674-0169-0

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