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lundi 26 octobre 2015 22:30

48 heures pour mourir, d'Andreas Gruber

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48 heures pour mourir

L'histoire :
Sabine Nemez, commissaire de police, reçoit la visite de son père qui est complètement paniqué. Quelques heures après, elle découvre sa mère assassinée de façon atroce : on lui a fait ingurgiter deux litres d'encre noire. Sabine décide de prouver l'innocence de son père et de trouver le coupable.

Mon avis :
Sabine Nemez est un jeune commissaire qui va tout faire, malgré sa douleur, pour découvrir qui a tué sa mère. Elle va d'ailleurs flirter avec l'illégalité pour commencer son enquête.
Maarten S. Sneijder, l'expert qui enquête sur ces meurtres, est très particulier : Il fume des joints, rabroue tout le monde et se pique régulièrement dans les mains avec des aiguilles d'acupuncture.

Il s'agit d'un thriller psychologique palpitant. Pourtant, l'intrigue est banale : mettre la main sur un tueur en série. Or, le tueur est loin d'être gentillet dans sa manière d'agir : les meurtres ont été commis de manière méthodique et atroce. En outre, il est machiavélique et brouille les pistes. Cela entraîne un suspense assez prenant jusqu'au dénouement, même si on peut considérer certains passages un peu trop lents.

Il y a quelques flashbacks qui permettent, petit à petit, de recomposer le puzzle de l'intrigue, et même si le lecteur devine rapidement qui est le coupable, l'auteur sait maintenir la pression et l'attente. Les deux policiers composent un duo assez étonnant, et malgré leurs caractères opposés, ils sont faits du même bois : deux fortes personnalités. Cela fait aussi leur charme.

Un autre morceau de l'histoire concerne le personnage d'Helen. Elle est intelligente et a aussi beaucoup de sang-froid. Elle va apporter sa pierre à l'enquête (et pas seulement, vous comprendrez en lisant le livre).
Trois histoires s'enchevêtrent dans ce roman pour finir par n'en faire qu'une. Un roman vraiment agréable à lire. Je pense que l'auteur aurait pu développer un peu plus la mise en scène des meurtres, comme dans le prologue. Cela aurait renforcé la noirceur de l'ensemble.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP conseils.

Titre: 48 heures pour mourir (Todesfrist)
Auteur: Andreas Gruber
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 407
Traduction: Jean-Marie Argelès
ISBN: 978-2-8098-1740-9
Date de publication: 2 septembre 2015

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mercredi 21 octobre 2015 16:52

Le fléau de Dieu, La malédiction de Gabrielle, de Andrea H. Japp

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 Le fléau de Dieu, La malédiction de Gabrielle

L'histoire :
Mai 1341, En Bourgogne. Gabrielle Lébragnan, treize ans, rêve du prince charmant. Pendant ce temps-là, d'étranges malversations se déroulent à l'abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron.
1347, Gabrielle est mariée. Sans le savoir, elle va se retrouver mêlée aux événements de l'abbaye. Lors de la même période, une étrange épidémie débute à Marseille...

Mon avis :
Andrea H. Japp[1] revient avec une nouvelle série historique. Après la déception de son précédent roman[2] (contemporain celui-là), j'étais en attente afin de retrouver l'auteur dans un genre qu'elle maîtrise complètement. Et c'est le cas. Avec « Le Fléau de Dieu, la malédiction de Gabrielle », nous nous retrouvons en plein Moyen-Âge, avec comme fil conducteur la grande peste. À son habitude, la romancière use et abuse des notes et le lecteur finit par les éviter afin de ne pas alourdir sa lecture plaisir : il s'agit d'un roman, pas d'un mémoire. Cela n'empêche pas de feuilleter les notes par la suite.

L'intrigue principale concerne un étrange diptyque. Quel est le secret de ce tableau ? Andrea H. Japp reste proche de la réalité de l'époque dans l'évocation des constructions, des mœurs et du mode de fonctionnement de la société médiévale. Le personnage principal est Gabrielle d'Aurillay, mais dans ce premier volume, je l'ai trouvé plus en retrait. La mise en place concerne essentiellement le développement de l'épidémie avec en toile de fond l'histoire du tableau.

Gabrielle est jeune, naïve. Elle fait confiance à son mari, Henri. Ce dernier veut profiter des richesses de son oncle et mener la grande vie, ce qui serait le cas si son addiction au jeu le permettait. Les personnages secondaires, comme Adeline Musard et Geoffroy d'Aurillay sont intéressants. Gisèle est énigmatique. On se demande quel rôle elle tient dans l'histoire.

L'ensemble est lent, classique, avec une petite accélération sur la fin et une petite pointe de suspense afin de nous encourager à attendre le tome 2. Je me demande si l'auteur n'aurait pas pu sabrer un peu pour rendre le tout plus dynamique, mais comme le but est d'avoir une série, il faut développer le récit.
Malgré ces remarques, j'ai pris plaisir lors de ma lecture. On plonge littéralement dans l'ambiance de l'époque. Le style de l'auteur est toujours agréable.

Il y a une brève annexe historique en fin de volume concernant les personnages de l'époque, puis un glossaire, expliquant et développant certains termes utilisés. Il y a aussi une préface quant à la résurgence de la peste à Madagascar en 2014, et une postface qui donne quelques explications sur les dernières études et suppositions concernant la Grande Peste du Moyen-Âge.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Flammarion par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.

Titre: Le fléau de Dieu, La malédiction de Gabrielle
Auteur: Andrea H. Japp
Éditeur: Flammarion
Nombre de pages: 385
ISBN: 978-2-0813-5364-0
Date de publication: 14 octobre 2015

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lundi 19 octobre 2015 17:58

Tu tueras le père, de Sandrone Dazieri

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Tu tueras le Père

L'histoire :
Le long d'une route, un homme hagard se fait arrêter par les forces de police. Sa femme et son fils ont disparu lors d'un pique-nique quelques heures plus tôt. Une fois les recherches lancées, une macabre découverte est faite. Suivant son intuition, le commissaire Rovere décide de lancer une enquête parallèle en demandant au commissaire Colomba Caselli de s'associer à un drôle de personnage : Dante Torre.

Mon avis:
Ce thriller est une véritable réussite. Les premières pages mettent directement le lecteur en situation. La mise en place se fait au fur et à mesure des chapitres. Plus la lecture avance, plus l'ambiance est pesante. Les personnages principaux sont suffisamment travaillés pour laisser apparaître leur complexité. Leur personnalité et leur passé les rendent sympathiques.

Colomba Caselli a été meurtrie par une affaire qui a mal tourné. Elle est en arrêt, le temps de se remettre et de décider de son avenir. Dante Torre est instable psychologiquement : ce sont les séquelles d'un kidnapping qui a duré onze ans. Ce sont deux parias. Tout le monde les évite, et leur avis importe peu.

C'est ce duo de personnes perturbées qui permet à l'enquête non officielle d'avancer. Le thème principal du livre ajoute aussi à la tension que l'on ressent : un enfant a été enlevé et il faut le retrouver rapidement. Les deux principaux protagonistes vont apprendre à se connaître et vont devoir dépasser leurs angoisses pour découvrir la vérité. Les personnages s'étoffent petit à petit au cours de la lecture en fonction des événements ou du passé qui est raconté.

Le lecteur, comme Colomba Caselli, doute de la théorie de Dante qui parle d'un homme se faisant appeler « Le Père » et qui serait responsable de l'enlèvement de Dante enfant et du jeune garçon. Ce personnage du « Père » existe-t-il ? Il ressemble à un véritable fantôme. C'est un cauchemar ambulant.

La vérité ne se fait jour que dans les dernières pages, après de nombreux rebondissements. Les explications sont assez glauques. Le tout est crédible. Il y a de l'action, mais c'est un thriller essentiellement psychologique.

Il s'agit d'un excellent roman, que je vous conseille fortement.

Une version numérique de ce livre m'a envoyé par les éditions Robert Laffont.

Titre: Tu tueras le Père (Uccidi Il Padre)
Auteur: Sandrone Dazieri
Éditeur: Robert Laffont
Nombre de pages: 672
Traduction: Delphine Gachet
ISBN: 978-2-2211-4674-3
Date de publication: 8 octobre 2015

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vendredi 16 octobre 2015 23:14

Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre et Christian De Metter

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Au revoir là-haut

L'histoire :
Fin de la Grande Guerre, les soldats Maillard et Péricourt échappent de justesse à la mort, suite au traquenard tendu par le lieutenant Pradelle. Péricourt est grièvement blessé. Pendant que Pradelle continue son ascension vers la haute société, les deux soldats tentent tant bien que mal de survivre.

Mon avis :
Je n'ai pas lu le roman de Pierre Lemaitre. Je viens donc de découvrir l'adaptation BD du prix Goncourt 2013. Je ne peux pas faire de comparaison avec le roman, mais je peux dire que cette bande dessinée est assez réussie. Après la guerre, de nombreux hommes, de retour dans leur famille, sont laissés sur le bord du chemin par la société. Il ne faut pas oublier toutes ces « gueules cassées », pour qui la vie n'a plus eu de sens ou s'est arrêtée. Pierre Lemaitre et Christian De Metter nous montrent le quotidien des soldats Maillard et Péricourt, la difficulté, et même l'impossibilité, de se réinsérer dans la société après le traumatisme qu'ils ont vécu.

Le lecteur suit deux histoires en parallèle : celle de deux soldats désoeuvrés et celle du lieutenant Pradelle, un arriviste sans scrupules, prêt à tout pour faire fortune. Il y a un lien entre ces deux histoires : Pradelle est le bourreau qui a essayé de les faire taire, afin qu'on ne dénonce pas son ignominie. Malgré quelques touches plus légères, le ton est grave.

Le lecteur comprend l'attachement, et même le devoir qui retient Albert Maillard auprès d'Édouard Péricourt. Il y a un peu de vague à l'âme (et aussi de l'humour) dans la représentation de la mère d'Albert qui apparaît de manière fantomatique dans quelques cases quand son fils se rappelle ce qu'elle disait de lui.

À travers le trait du dessinateur, et quelques touches subtiles, on ressent parfaitement la malveillance de Pradelle. À ce propos, si j'ai bien compris en discutant avec ma femme qui a lu et chroniqué[1] le roman, la BD s'attache plus aux arnaques de Maillard, Péricourt et Pradelle qu'aux difficultés de la vie quotidienne des soldats démobilisés. Le dessin de Christian De Metter est emprunt de sensibilité.

Édouard porte de nombreux masques afin de cacher sa mâchoire arrachée. Cela prête à sourire, même si on peut comprendre qu'il ne dissimule pas seulement son visage, mais le mal-être qu'il ressent vis-à-vis de sa difformité, mais aussi de la réaction de son père quand ce dernier a découvert que son fils était homosexuel.

Il y a quelques ellipses, mais il est difficile de retranscrire fidèlement 600 pages en seulement 168. L'auteur et le dessinateur ont dû faire des choix. Je trouve que c'est une réussite.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.

Titre: Au revoir là-haut
Auteur: Pierre Lemaitre
Dessinateur: Christian De Metter
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 168
ISBN: 978-2-36981-199-2
Date de publication: 7 octobre 2015

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lundi 12 octobre 2015 23:30

Le cri de la terre, de Sarah Lark

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Le cri de la terre

L'histoire :
Gloria mène une enfance tranquille à Kiward Station auprès de son arrière-grand-mère Gwyneira, jusqu'au jour où ses parents décident de l'envoyer au pensionnat en Angleterre. Commencent alors de nombreuses difficultés.

Mon avis :
Après « le pays du nuage blanc[1] » et « Le chant des esprits[2] », Sarah Lark termine sa trilogie avec « Le cri de la terre ». Ce troisième volume est réussi. Je l'ai même préféré au deuxième. Ce tome peut être lu indépendamment des autres, mais il vaut mieux tous les lire pour avoir une vue d'ensemble et bien cerner le travail qu'a accompli l'auteur avec ses personnages.

Dans ce volume, Sarah Lark centre son histoire sur les arrière-petits-enfants de Gwyneira McKenzie : Gloria et Lilian, ainsi que sur son fils James. Les deux petites filles ont un caractère bien déterminé et les relations avec leurs parents respectifs vont les pousser à faire des choix plus ou moins judicieux pour leur avenir. James est déjà un jeune adulte qui va fonder une famille. Il y a de nombreux personnages secondaires, mais ils sont peu travaillés ou Sarah Lark s'appuie sur le travail fait sur eux dans les tomes précédents (par exemple, pour bien comprendre le caractère de Gwyneira). Il y a aussi les parents de Gloria qui sont peu sympathiques, tout comme dans le deuxième tome de la trilogie.

La romancière a travaillé avec soin sa trame narrative. Elle arrive à faire passer de nombreux sentiments auprès du lecteur : l'horreur de la guerre des tranchées, l'amitié, la beauté des paysages, l'amour naissant entre deux jeunes gens, l'appel de la terre natale qui se fait de plus en plus fort. Il y a de nombreux événements et rebondissements, surtout en ce début de vingtième siècle, avec La première Guerre qui se profile: adaptation à l'économie de guerre, impact sur les populations, etc. L'histoire ne se concentre pas uniquement sur la Nouvelle-Zélande (même si c'est le point central du livre), mais aussi on voyage en Angleterre, aux États-Unis, en Australie, etc.

Il ne faut pas hésiter à lire cette grande saga familiale.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre: Le cri de la terre (Der Ruf des Kiwis)
Auteur: Sarah Lark
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 607
Traduction: Jean-Marie Argelès
ISBN: 978-2-8098-1734-8
Date de publication: 2 septembre 2015

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