Aller à la recherche

vendredi 6 mai 2016 22:56

La compagnie des artistes, de Chris Womersley

Partage Partager le billet

La compagnie des artistes

L'histoire :
Tom, dix-sept ans, quitte sa famille pour aller étudier à l'université de Melbourne. Il emménage à Cairo, une résidence, dont certains habitants sont quelque peu excentriques. Tom sera fasciné par certains d'entre eux.

Mon avis :
Tom, qui est devenu écrivain, raconte une période de sa vie (l'année 1986) alors qu'il cherchait à s'émanciper de sa famille. L'histoire est intéressante, mais je n'y ai pas trouvé le suspense psychologique annoncé sur la quatrième de couverture (d'ailleurs, comme souvent, cette dernière en raconte trop).

J'ai découvert Chris Womersley avec « Les affligés[1] », puis « La mauvaise pente[2] ». Je trouve que « La compagnie des artistes » est bien en dessous des deux précédents. L'auteur a toujours un style fluide, mais pour moi, ses personnages manquent de profondeur.
Tom est un jeune homme qui ne connaît rien de la vie et veut, en profitant de son arrivée à l'université, découvrir la belle et grande ville. Cela semble être un eldorado pour lui. En fin de compte, la seule chose qui l'intéresse vraiment, c'est d'être accepté par ses voisins (Max, Sally et James). Ces derniers déclarent être des artistes, mais vivent d'expédients plus ou moins honnêtes, font la fête et s'enivrent à longueur de journée.
Max fait preuve de grandiloquence et il est sûr de lui. Sally a un comportement ambivalent. Ils vont prendre Tom sous leur aile et transformer sa vie.

Le personnage principal est innocent, naïf. Plusieurs fois, je me suis dit qu'il agissait de manière idiote, simplement pour ne pas froisser ses nouveaux (et seuls) amis. Il les idolâtre. Cela va le pousser aux pires extrémités. Son récit est assez contemplatif, empreint d'une grande nostalgie.

On évolue un peu dans le monde de l'art à travers la peinture, et en particulier une toile de Picasso, « La Femme qui pleure ». Le roman s'appuie sur le vol de ce tableau en 1986 au musée national du Victoria à Melbourne.

L'évolution de l'histoire est prévisible. Je n'ai eu aucune surprise au cours de ma lecture, ce qui est dommage. Manipulation, vol, escroquerie et plus encore sont au sommaire de ce livre.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Albin Michel.

Titre: La compagnie des artistes (Cairo)
Auteur: Chris Womersley
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 365
Traduction: Valérie Malfoy
ISBN: 978-2-226-32589-1
Date de publication: 30 mars 2016

Acheter « La compagnie des artistes » sur Amazon

Partage Partager le billet

lundi 2 mai 2016 23:41

Mysteria t1 : La captive des hommes de Bronze, de Valérie Simon

Partage Partager le billet

La captive des hommes de Bronze

L'histoire :
Planète Mysteria. Jim (dix ans) et Jessica (trois ans) sont les seuls survivants du massacre de leur famille. Ils sont enlevés par les guerriers De-Shirs. Jim décide de tout faire pour s'enfuir.

Mon avis :
Voici le premier tome d'une nouvelle saga de fantasy. Il aurait été utile que ce soit explicitement indiqué sur l'ouvrage. C'est un récit d'aventure. Jim va mener une quête afin de retrouver sa sœur disparue douze ans auparavant. Pour y parvenir, il va s'adjoindre les services d'un mercenaire.

La planète Mysteria est inhospitalière. Le danger est partout. L'auteur nous fait découvrir ce monde étrange fait de pieuvres volantes, de plantes carnivores qui se déplacent, de vents violents etc. Elle donne de nombreux détails sur cet univers. C'est ce qui fait la force de ce roman. Le peuple des De-Shirs apparaît, lui aussi, comme étant très mystérieux. Valérie Simon donne des pistes sur ce peuple, mais de manière parcimonieuse afin de créer de l'attente chez le lecteur. Il y a aussi une réflexion, en arrière-plan, sur le comportement de l'homme, sur sa gestion des ressources de la planète Terre, et sur la colonisation. Là, le but est de prendre possession d'une planète. Jim semble bien petit au milieu de tout cela.

Les personnages sont travaillés. On ressent rapidement de l'empathie pour Jim. Ce dernier est tiraillé par son passé. En même temps, il redécouvre la planète qui l'a vu naître sous un nouveau jour : la nature recèle de nombreux dangers dont il ignorait jusqu'ici l'existence. Le mercenaire qui l'accompagne a un comportement ambivalent. Il donne l'impression de tester Jim, de le rejeter et en même temps de le protéger.

On voit peu Jessica dans ce tome et c'est dommage. Il aurait été intéressant de développer le personnage, mais cela est peut-être prévu ensuite.

Ce que je regrette, c'est qu'à la fin du roman, le héros n'a pas beaucoup avancé dans ses recherches. Il y a un cliffhanger qui laisse présager encore un bon moment d'attente. J'aurais préféré qu'un pan de l'histoire se termine et qu'un élément relance l'intrigue générale, ce qui se passe dans beaucoup de séries. Là, après ma lecture, j'ai eu l'impression d'avoir fait du sur place.

Il faudra voir ce que donne le tome 2.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre: La captive des hommes de Bronze
Auteur: Valérie Simon
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 372
ISBN: 978-2-8098-1851-2
Date de publication: 13 avril 2016

Acheter « La captive des hommes de Bronze » sur Amazon

Partage Partager le billet

vendredi 29 avril 2016 20:54

Six femmes, de Tina Seskis

Partage Partager le billet

Six femmes

L'histoire :
Hyde Park. Six vieilles amies se retrouvent pour leur pique-nique annuel. La plupart s'y rendent par habitude, mais cette année, la rencontre va vite tourner à l'orage et modifier leurs liens.

Mon avis :
« Six femmes », c'est l'histoire de vingt-cinq ans d'amitié et de non-dits. Colocataires à l'université, elles ont continué à entretenir des liens, parfois superficiels. Six femmes. Six caractères. Six vies.

Chaque chapitre se déroule dans un lieu différent. À travers ces chapitres, l''auteur dresse le portrait des six protagonistes : Camilla, Sissy, Juliette, Renée, Natasha et Siobhan, mais aussi de quelques personnes de leur entourage, comme Stephen, Allistair ou Nigel.

On découvre donc leurs vies, leurs désillusions, leurs rancoeurs. Lors des chapitres concernant le pique-nique, les piques sont constantes et l'atmosphère est pesante. On se demande ce que ces personnes font là si elles ne se supportent plus.

Avec un système d'aller-retour entre présent et passé, la romancière nous fait découvrir les moments clés de la vie de ces femmes. On suit l'évolution des personnages, et petit à petit, on comprend comment les liens se sont distendus. On arrive à avoir de l'empathie pour certains personnages et pas pour d'autres. Mais ce regard se renforce ou évolue en même temps que l'avancée de l'histoire.

Ce pique-nique va entraîner un véritable bouleversement dans la vie de ces six femmes et de leurs maris. Le venin qui va sortir lors de cette soirée va tout faire éclater.
C'est un roman dramatique. Il est découpé en quatre parties. La première est la mise en place des personnages jusqu'au point de rupture. Ensuite, on va voir la déliquescence de ce groupe, mais aussi on va comprendre comment les choses ont pu en arriver-là. Enfin, l'auteur va dresser la situation de chaque personnage et ses perspectives d'avenir.

J'ai bien aimé la lecture de ce roman. Je l'ai enregistré pour ma femme. La lecture à voix haute montre bien la fluidité du texte. J'ai tout de suite accroché à l'histoire, et contrairement à d'autres, je n'ai pas ressenti la première partie du livre comme étant trop lente. J'ai eu envie de soutenir certains personnages, en secouer (ou pire) d'autres. Donc, vous l'aurez compris, je vous conseille la lecture de ce roman.

À lire !

Titre: Six femmes (When We Were Friends)
Auteur: Tina Seskis
Éditeur: Le Cherche Midi
Nombre de pages: 402
Traduction: Florianne Vidal
ISBN: 978-2-7491-4004-9
Date de publication: 10 mars 2016

Acheter « Six femmes » sur Amazon

Partage Partager le billet

jeudi 28 avril 2016 17:52

Quand la neige danse, de Sonja Delzongle

Partage Partager le billet

Quand la neige danse

L'histoire :
Crystal Lake, petite ville proche de Chicago. Joe Lasko y mène depuis un mois une vie de fantôme. Lors d'une sortie sur le lac gelé avec la baby-sitter, sa fille de quatre ans a disparu sans laisser de traces.

Mon avis :
Bon, autant aller à l'essentiel : ce thriller est une réussite ! Le sujet principal est la maltraitance des enfants, sous toutes ses formes. La couverture est très jolie, mais après avoir refermé le livre, vous ne la regarderez plus de la même façon. Le premier chapitre va droit au but et le lecteur se trouve aussitôt au coeur de l'histoire.
Au fur et à mesure des découvertes, l'histoire fait froid dans le dos (sans compter que les températures sont assez fraîches dans la région de Crystal Lake, au moment des faits).

Les personnages principaux sont suffisamment travaillés. Il y a un peu d'action, mais seulement ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine. L'auteur tisse lentement sa toile pour nous amener là où elle le souhaite. Il y a de nombreux détails, mais cela ne surcharge pas le récit.

Joe Lasko va tout faire pour retrouver sa fille, ou son corps. Il est perdu depuis sa disparition. Il ne vit plus. Ce n'est pas lui qui enquête directement et qui trouve des réponses. C'est une bonne chose pour l'histoire (il faut laisser faire les enquêteurs professionnels).
Eva Sportis est une enquêtrice professionnelle, mais comme elle sent que l'affaire est compliquée, elle préfère demander de l'aide à Hanah Baxter, sa formatrice.
Le chef Stevens, de la police de Crystal Lake est assez particulier. Il essaie d'être discret, mais il a quelques TOC. Son obsession face aux germes est assez pathologique.
Hanah Baxter emploie des méthodes peu conventionnelles pour une enquêtrice, avec l'utilisation d'un pendule. D'ailleurs, il n'y a pas de détracteurs de cette façon de faire dans ce roman, ce qui est assez étrange. Le bon côté, c'est que les différents enquêteurs (privés ou police) ne se tirent pas dans les pattes et profitent des avancées de chacun, surtout que l'affaire se complique à souhait.

Le psychopathe (terme générique : homme, femme, enfant, seul ou pas) est vraiment bien atteint. On se trouve dans la catégorie monstre. On le découvre à travers ses crimes, et à un moment, un événement m'a mis la puce à l'oreille. Ce qui s'est confirmé par la suite. Par contre, je n'avais pas imaginé le côté complètement tordu de l'histoire.

Le récit est raconté par un narrateur omniscient. Le style d'écriture est assez fluide, sans lenteurs. Le contenu devient vite addictif et une fois ouvert, j'ai eu du mal à décrocher.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël

Titre: Quand la neige danse
Auteur: Sonja Delzongle
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 430
ISBN: 978-2-207-13284-5
Date de publication: 1 avril 2016

Acheter « Quand la neige danse » sur Amazon

Partage Partager le billet

dimanche 24 avril 2016 22:23

Newland, de Stéphanie Janicot

Partage Partager le billet

Newland

L'histoire :
Marian habite dans l'unité de Brittonie, appartenant à Newland. Toute sa jeunesse, elle s'est préparée à intégrer la caste des blancs. Le jour de la sélection, la vie de la jeune fille s'effondre. Elle décide alors de tout faire pour se venger.

Mon avis :
Il s'agit d'un roman d'anticipation. Ce n'est pas, selon moi, une dystopie, car il n'y a pas de révolte à proprement parler contre le système existant qui serait alors considéré comme injuste. L'auteur donne une idée de ce que pourrait devenir notre futur si rien n'est fait pour endiguer la situation actuelle (intégrismes de toutes sortes, pauvreté, pollution, maladies, surpopulation, etc).

En s'appuyant sur ces éléments, Stéphanie Janicot présente un monde qui a su s'affranchir de tout cela pour le bien-être de la population. Le lecteur découvre cela à travers ce que raconte Marian. Il y a d'autres chapitres, racontés par un narrateur omniscient, qui concernent Dan ou Rhéa.

Marian raconte comment fonctionne le système. Il y a trois castes (Bleu, Blanc, Noir), où chacun est affecté à l'adolescence, de manière informatique en fonction de son caractère et de ses capacités. Tout est analysé, surveillé et la loi est implacable (d'ailleurs, les sanctions sont inexistantes, étant donné les méthodes employées). La jeune fille va vouloir gravir les échelons de la hiérarchie afin de punir la personne qui, selon elle, est responsable de la destruction de sa vie.

On va suivre l'apprentissage de l'adolescente, ses réflexions, états d'âme et l'analyse des découvertes qu'elle fera. En parallèle, on suit l'histoire Dan et Rhéa, quatorze ans auparavant, et l'impact qu'ils ont eu sur la vie de Marian. Il y aura une confrontation entre les différents protagonistes, chacun agissant dans un but précis.

L'auteur dévoile petit à petit les éléments de fonctionnement de cette nouvelle société, appelée « Newland ». Le lecteur aura un regard horrifié, mais les protagonistes sont plutôt impassibles face à cette situation. Différents thèmes sont abordés, auxquels Stéphanie Janicot apporte une réponse : fermeture des frontières, libre arbitre, régulation des naissances, pollution, égalité homme – femme.

Le récit est neutre, un peu contemplatif. Les faits sont racontés comme allant de soi et étant inéluctables. J'ai bien aimé le style, (les dialogues sont insérés en italique dans le récit), même s'il ne se passe pas grand-chose. C'est surtout de l'évolution de Marian dont il est question.

Derrière l'histoire racontée, l'auteur pose des questions sur ce que nous souhaitons avoir comme avenir.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Albin Michel.

Titre: Newland
Auteur: Stéphanie Janicot
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 297
ISBN: 978-2-226-32408-5
Date de publication: 2 mars 2016

Acheter « Newland » sur Amazon

Partage Partager le billet

- page 82 de 154 -

Page top