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jeudi 16 juin 2016 23:08

Les rêves dans la maison de la sorcière, HP Lovecraft, Mathieu Sapin, Patrick Pion

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Les rêves dans la maison de la sorcière

L'histoire :
Walter Gilman est un étudiant en mathématiques qui a fait le choix de vivre dans une chambre sous les combles d'une maison qui a autrefois abrité une sorcière. Au bout de quelque temps, d'étranges rêves assaillent le jeune homme.

Mon avis :
Les éditions Rue de Sèvres proposent une nouvelle fois l'adaptation d'un texte classique en bande-dessinée. Mathieu Sapin et Patrick Pion se frottent à l'univers de H.P. Lovecraft avec une nouvelle d'horreur fantastique.

Cette adaptation est assez libre. Walter se livre à un long monologue en voix off, alors que dans la nouvelle, il s'agit d'un narrateur omniscient. De plus, les auteurs ont inséré des dialogues, ainsi que le personnage de Meredith qui n'existent pas dans l'oeuvre originale. Sans oublier la fin de la nouvelle qui a été modifiée. C'est dommage car il y avait la possibilité de plonger dans une véritable horreur.

Walter explique les raisons qui l'ont poussé à faire des recherches sur Keziah Mason. Analyses mathématiques et sorcellerie sont donc au menu. La tension va monter petit à petit.
Transposé à notre époque, le récit prend une teneur différente (téléphone portable, ordinateur). J'ai ressenti un petit côté désuet, moins de charme que si le récit s'était déroulé au début du vingtième siècle.
Plus on avance dans l'histoire, plus la paranoïa du personnage principal s'accentue. Or, j'ai eu du mal à ressentir l'angoisse qui émane des images. Il y a beaucoup de texte, et à mon avis, cela atténue l'effet des dessins. Une adaptation nécessite des choix et je me demande s'il n'aurait pas fallu augmenter le nombre de pages et être plus proche de l'original pour obtenir un effet plus angoissant.

Je n'ai pas eu d'empathie pour Walter, qui ne fait rien pour changer sa situation et qui se laisse porter par les événements. On sent bien dès le départ que tout est inéluctable.

J'ai apprécié les planches qui ressemblent à des esquisses, en noir et blanc, qui racontent les cauchemars du personnage. J'ai trouvé que le dessin de Patrick Pion était bien adapté au récit. La paranoïa et la peur de Walter transparaissent nettement. Les images sont assez sombres. Le découpage des cases, sur certaines pages, ressemble aux angles bizarres que forment les murs de la chambre de l'étudiant. Je trouve aussi que la couverture est assez réussie : c'est une bonne idée de voir l'intérieur de la chambre depuis le trou dans le mur avec une queue qui dépasse.

À découvrir pour les dessins magnifiques, avec en parallèle la nouvelle originale.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: Les rêves dans la maison de la sorcière
Auteur: Mathieu Sapin / H.P.Lovecraft
Dessinateur: Patrick Pion
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 64
ISBN: 978-2-36981-216-6
Date de publication: 8 juin 2016

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mercredi 8 juin 2016 18:45

Ne mords pas la main qui te nourrit, de A.J. Rich

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Ne mords pas la main qui te nourrit

L'histoire :
Morgan rentre chez elle et découvre le cadavre de son petit ami, Bennett, lacéré par ses chiens : un berger des Pyrénées et deux pitbulls. Dévastée par la situation, elle va alors découvrir que son fiancé n'était pas ce qu'il prétendait être.

Mon avis :
J'ai un avis très mitigé sur ce roman. L'intrigue est intéressante, et même si le schéma du scénario est convenu, j'ai été entraîné dans l'histoire. L'évolution est assez lente. Morgan nous fait découvrir sa vie et surtout son travail sur les prédateurs sexuels. Il y a une analyse assez fine des chiens dits « dangereux ». D'ailleurs, les chiens font partie intégrante de ce récit. Morgan est soutenue par son frère, par quelques amis, et par Billie, une jeune femme rencontrée dans un refuge pour chiens.

Or, ma lecture fut laborieuse. La jeune femme raconte l'histoire, mais elle semble beaucoup trop détachée des événements. Mon empathie pour elle a diminué au cours de ma lecture. Est-ce sa formation et sa thèse qui donnent cet effet ?
Elle semble complètement déboussolée. Pourtant, toutes ses actions sont réfléchies, analysées. Elle essaie de comprendre ce qu'elle n'a pas su repérer et ce qui a conduit à la mort de son petit ami Bennett. J'ai rapidement eu des doutes quant au responsable. Ceux-ci se sont par ailleurs confirmés ensuite, mais c'est assez bien amené.

En même temps, Morgan donne de nombreuses explications théoriques sur les sociopathes et leurs victimes. Tout cela est intéressant, mais je pense que j'aurais préféré une héroïne plus impulsive, avec plus de réactions. Elle ne se bat pas réellement pour aider ses chiens. Elle se laisse porter par l'action, puis passe à autre chose, comme si tout ce qui s'était déroulé auparavant avait peu d'importance.

Une lecture en demi-teinte.

Service presse numérique des éditions Mazarine par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Ne mords pas la main qui te nourrit (The Hand That Feeds You)
Auteur: A.J. Rich
Éditeur: Mazarine
Nombre de pages: 360
Traduction: Stéphane Carn
ISBN: 978-2-8637-4360-7
Date de publication: 11 mai 2016

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samedi 4 juin 2016 23:57

Truffe et sentiments, d'Émilie Devienne

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Truffe et sentiments

L'histoire :
Gibus, un chien, raconte sa vie dans la famille de Rose et Julien. Il relate les péripéties que vont engendrer le divorce de ses maîtres.

Mon avis :
J'ai choisi ce livre, car l'idée d'un chien qui raconte l'histoire était intéressante. À ce niveau, ce fut une déception. Cela ressemble plutôt à un narrateur extérieur qui nous fait part de ses sentiments vis-à-vis des événements qui se produisent, et qui, de manière artificielle, essaie d'y prendre part. Venant d'un chien, je m'attendais à un autre type de récit.

Dans l'ensemble, ce roman reflète bien la réalité de nos sociétés où des personnes pensent que l'herbe est plus verte ailleurs, et ensuite n'arrivent pas à se défaire de leur passé. C'est le cas de Rose qui décide de divorcer pour retrouver une vie plus saine. Or, un engrenage s'enclenche et elle décide de combattre par tous les moyens son ex-mari pour la garde du chien.

Je n'ai pas réussi à avoir d'empathie pour Rose. C'est elle qui décide de divorcer. Ensuite, tout doit être fait selon ses souhaits et pas autrement. On ne peut pas dire qu'elle sache faire preuve de diplomatie. Julien est perturbé par les événements. Après un passage à vide, il va se remettre en cause et analyser la situation. Les enfants, Paul et Sophie, sont des adolescents typiques, qui vont essayer d'arranger la situation au mieux de leurs intérêts, car ils n'apprécient vraiment pas de voir leurs parents se déchirer.

L'auteur fait preuve de psychologie dans l'analyse de ses personnages et elle pointe avec justesse et ironie les failles de la vie amoureuse. Malgré le thème abordé, le récit est assez léger et j'ai souri lors de quelques scènes (c'était loin de l'hilarité). Il y a même, peut-être, un peu trop de recul de la part du narrateur. Celui-ci étant Gibus, le chien de la famille, on aurait pu s'attendre à ce qu'il soit plus impliqué dans le récit. Or, on sent que le narrateur garde une certaine distance avec l'histoire.

Le style d'écriture est agréable à lire, sans fioritures. Le récit est rythmé. Malgré mes remarques, j'ai apprécié cette lecture. C'est un petit roman qui se lit avec plaisir et permet de passer un petit moment de détente.

Lecture commune avec La Livrophile, vous pouvez lire sa chronique sur son blog.

Titre: Truffe et sentiments
Auteur: Émilie Devienne
Éditeur: Pygmalion
Nombre de pages: 224
ISBN: 978-2-7564-1938-1
Date de publication: 20 avril 2016

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mardi 31 mai 2016 22:29

Joyeux suicide et bonne année !, de Sophie de Villenoisy

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Joyeux suicide et bonne année !

L'histoire :
Sylvie a quarante-cinq ans. Elle vient d'enterrer son père. Elle n'a pas de vie sociale, pas de famille. Elle n'entrevoit qu'une seule solution

le suicide à Noël. Afin de passer le temps en attendant la date fatidique, elle accepte d'aller voir un psy.

Mon avis :
C'est un court roman agréable à lire. Le récit est convenu, mais on sent que l'auteur y a mis de la passion. Elle utilise les thèmes de la solitude et du suicide. Cela peut sembler trop sérieux, mais c'est abordé de manière décalée, ce qui apporte une certaine légèreté à l'ensemble, sans compter quelques passages émouvants.

Dans le temps qui lui reste à vivre, Sylvie acceptera de tenter différentes expériences qui vont la transformer. Son psy, Franck, lui donne des exercices à faire entre chaque séance et la quadragénaire va s'y jeter à corps perdu sans états d'âme, puisque cela lui permettra de patienter avant la date qu'elle s'est fixé.

Certaines situations, je vous laisse les découvrir, sont navrantes, d'autres m'ont fait sourire. Même si le personnage est peu travaillé, j'ai eu de l'empathie pour l'héroïne. Sylvie est complètement perdue. Elle ne trouve aucun bon côté à sa situation. Elle voit tout en noir.

Le style de l'auteur est fluide. Le texte se lit avec une grande facilité. Il n'y a pas de fioritures. Cela permet de passer un bon moment en compagnie de Sylvie Chabert.

À découvrir !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

Titre: Joyeux suicide et bonne année !
Auteur: Sophie de Villenoisy
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 170
ISBN: 978-2-207-113364-4
Date de publication: 2 mai 2016

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jeudi 26 mai 2016 21:44

On a dévalisé la Queen, de Jean-François Quesnel

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On a dévalisé la Queen

L'histoire :
Suite à un divorce, Darcy décide de refaire sa vie en Écosse et s'installe près du manoir de Merryton, à propos duquel sa grand-mère lui racontait de curieuses anecdotes. Le lieu étant envoûtant, Darcy décide de découvrir l'origine de ces histoires.

Mon avis :
Il s'agit d'un livre agréable, parfait pour un moment de détente. Il ne faut pas s'attendre à quelque chose de sérieux au niveau de l'intrigue. Le roman se lit vite, il est rythmé. Les personnages sont décalés.

Il y a deux histoires : une qui se déroule au XIXè siècle et une autre, actuelle, qui concerne Darcy. La première chose que repère Darcy, chez un homme qu'elle rencontre, c'est s'il est sexy ou non et si elle en ferait bien son quatre heures. Les autres personnages sont au même niveau: Loufoques, étranges, décalés.

Le revers de la médaille, c'est qu'ils manquent cruellement d'épaisseur. Si j'ai remarqué quelques passages pouvant faire naître un petit sourire, le reste m'a laissé froid. Le comportement de certains personnages n'est pas cohérent. C'est voulu, mais cela n'apporte rien à l'histoire. Je ne suis peut-être pas adepte de ce type d'humour.

Comme souvent dans ce genre d'ouvrage qui alterne présent et passé, ce sont les événements qui se déroulent bien avant qui sont le plus intéressant. J'ai eu davantage d'empathie pour les personnages d'Emily et de Tom et l'histoire qui se déroule au XIXè est plus captivante. J'ai trouvé que l'histoire de Darcy relevait plus d'une succession de sketchs que d'une trame narrative.

L'écriture est fluide. L'auteur nous plonge avec facilité dans le récit.

Un livre pour avoir un moment de détente.

Titre: On a dévalisé la Queen
Auteur: Jean-François Quesnel
Éditeur: City Éditions
Nombre de pages: 239
ISBN: 978-2-8246-0750-4
Date de publication: 13 avril 2016

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