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lundi 18 juillet 2016 21:10

Les adeptes, de Ingar Johnsrud

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Les adeptes

L'histoire :
Fredrik Beier, inspecteur de police, doit enquêter pour retrouver, au sein d'une secte, la fille et le petit-fils d'une femme politique très en vue. Quelques jours après, l'affaire prend une tournure dramatique avec un massacre dans la secte en question.

Mon avis :
Pour un premier roman, ce récit est une réussite. L'auteur a écrit quelque chose de complexe et de fouillé. C'est un thriller bien mené. L'intrigue conduit le lecteur des années 1930 à nos jours par un système de récits alternés. Je tiens à faire remarquer que les récits des deux époques sont intéressants, car souvent, dans ce type d'histoire, seul le passé tire son épingle du jeu. Les scènes violentes sont récurrentes. Certains pensent que c'est pour masquer le manque de profondeur de l'histoire, que l'ensemble est trop convenu. J'admets que la scène de combat entre Beier et le tueur est très tape-à-l’œil (ainsi que d'autres). On est plus dans une scène de cinéma type James Bond que dans la réalité. Mais il s'agit bien d'un roman et non de la réalité. L'auteur a donc toute latitude pour agir à sa guise et l'adaptation cinématographique l'intéresse peut-être.

Cette histoire est travaillée, manipulée avec soin. Il y a de nombreuses descriptions. Étant donné le nombre de pages, cela entraîne quelques longueurs, mais comme c'est un premier roman, il s'agit, je l'espère, d'une erreur de jeunesse. En arrière-plan, l'auteur laisse transparaître, à dessein, quelques relents nauséabonds de nos sociétés actuelles. Le racisme, le sectarisme sont certains des thèmes au menu de ce récit. Il y a aussi ceux du complot et de la machination, du terrorisme. Le romancier utilise des thèmes en lien avec l'actualité. La religion est un peu présente, mais elle sert seulement d'emballage à l'ensemble.

Le personnage de Fredrik Beier est classique. Il est torturé par certains événements de sa vie personnelle et il se comporte comme un gros beauf dans sa relation amoureuse.
Les autres personnages qui gravitent autour de lui sont soit un peu fades, comme Andreas, soit un peu plus complexes qu'il n'y paraît, comme Koss.

J'ai eu une petite déception quant à la fin. J'ai trouvé qu'il manquait certaines réponses. Ensuite, j'ai découvert qu'il s'agissait du premier tome d'une trilogie. Les réponses manquantes arriveront sans doute dans les prochains volumes.

À découvrir !

Service presse numérique des éditons Robert Laffont par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Les adeptes (Wienerbrorskapet)
Auteur: Ingar Johnsrud
Éditeur: Robert Laffont
Nombre de pages: 560
ISBN: 978-2-2211-9018-0
Traduction: Hélène Hervieu
Date de publication: 19 mai 2016

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vendredi 8 juillet 2016 19:56

Les rives de la terre lointaine, de Sarah Lark

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Les rives de la terre lointaine

L'histoire :
Irlande, hiver 1846. La famine sévit. Kathleen et Michael sont jeunes, ils s'aiment, et veulent partir en Amérique, sans tenir compte de leurs familles. La réalité va vite les rattraper lorsque Michael est arrêté pour vol.

Mon avis : Cette lecture a été agréable, mais je n'ai pas réussi à trouver la même profondeur à ce roman qu'à la trilogie du « Nuage Blanc[1]». L'auteur brosse un portrait très complet des personnages. Il y a beaucoup de détails, ce qui explique que le roman ait plus de 600 pages. L'auteur aurait sans doute pu élaguer un peu, afin de donner davantage de rythme au récit.

Le lecteur suit essentiellement les personnages de Mary Kathleen, Michael, Ian et de Lizzie de l'Angleterre à la Nouvelle-Zélande, au cours de la période 1846 – 1864.
Mary Kathleen et Michael sont emplis de rêves et de nostalgie. Tout au long du roman, pour eux, le passé va avoir beaucoup de mal à s'effacer. Lizzie semble beaucoup plus pragmatique. Livrée à elle-même depuis son plus jeune âge, elle s'adapte aux situations. Elle sera un véritable guide pour Michael. Ce dernier n'a pas totalement le sens des réalités et il lui faudra de nombreuses années pour acquérir une certaine maturité. Ian n'inspire pas confiance dès le début et le reste du récit ne fait que le confirmer. C'est quelqu'un de vraiment antipathique.

Tout au long de l'histoire, le lecteur attend les retrouvailles de Mary Kathleen et Michael. C'est le fil conducteur du récit. On sent bien que la situation est très compliquée.
L'histoire semble assez convenue. Or, j'ai bien apprécié la fin. Sarah Lark maîtrise parfaitement son sujet et sait faire passer sa passion pour la Nouvelle-Zélande, ainsi que pour les coutumes maories. C'est le premier tome d'une nouvelle trilogie, mais pour moi, le récit se termine sans qu'il y ait besoin d'un deuxième tome.

Service presse des éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP conseils.

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vendredi 1 juillet 2016 22:22

Ma fille, de Jane Shemilt

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Ma fille

L'histoire :
Naomi, quinze ans, disparaît. Un an plus tard, sa mère cherche toujours des réponses.

Mon avis :
Ce roman se découpe en deux parties. Le récit est assez lent. Il alterne entre présent et passé. C'est Jenny, la mère de famille, qui raconte les événements qui se sont déroulés un an plus tôt. Elle analyse tout selon son point de vue, mais elle n'évolue pas beaucoup. A priori, il s'agit d'une famille idéale, mais on se rend assez vite compte que c'est loin d'être le cas. Petit à petit, on découvre les différentes fissures qui existent dans cet environnement. Cette famille cache de nombreux petits secrets. La grande question de ce livre est : que sait-on vraiment de nos enfants ?

Jenny se comporte de façon étrange. Elle pense être parfaite dans son rôle de mère. Elle est aux petits soins pour ses enfants. Mais ces derniers ne semblent pas le voir de la même façon.
Naomi est distante avec les siens. Son comportement vis-à-vis de ses parents est incompréhensible. Ted, le père de famille, semble évoluer dans son propre monde. D'ailleurs, les parents passent plus de temps au travail que chez eux.

Je n'ai pas réussi à avoir d'empathie pour les différents personnages, sauf un peu pour Theo.
Le lecteur se demande ce qui a pu arriver à Naomi et aussi le pourquoi. Autant vous prévenir, ce dernier item n'aura pas de réponse. C'est l'un des reproches que je fais à ce roman. La fin peut paraître surprenante, mais elle m'a laissé sur ma faim.

Le style de l'auteur est fluide, agréable. Mais cela ne fait pas tout. Jenny ressasse sa situation. Elle se torture mentalement. De plus, l'auteur utilise une ficelle un peu trop convenue la concernant.

Une lecture assez mitigée.

Titre: Ma fille (Daughter)
Auteur: Jane Shemilt
Éditeur: Le Cherche Midi
Nombre de pages: 395
ISBN: 978-2-7491-4506-8
Traduction: Karine Lalechère
Date de publication: 4 mai 2016

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vendredi 24 juin 2016 16:34

Les messagers des vents, T2 : Sanctuaires, de Clélie Avit

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Les messagers des vents, T2 : Sanctuaires

L'histoire :
L'équipe de l'Est, composée d'Ériana, Setrian et leurs amis quittent Lapùn, la cité des terres. Rapidement, les deux amis se retrouvent séparés du reste du groupe.

Mon avis :
J'attendais avec impatience ce tome 2[1]. Il faut déjà remarquer le bon choix de l'éditeur qui a décidé de sortir la suite huit mois après le tome 1. Ma découverte de cette série étant récente, je me suis rapidement replongé dans l'histoire. On retrouve Ériana et ses amis, là où nous les avons laissés et nous allons suivre leur quête avec avidité.

Il est souvent difficile de maintenir l'attention du lecteur lors de séries. Souvent, plus on avance dans les tomes, plus les ventes diminuent, car l'auteur n'arrive plus à captiver et à faire aussi bien que le tome précédent (il y a aussi le temps d'attente entre deux volumes).
Dans « Sanctuaires », Clélie Avit fait mieux que dans le tome 1. Le lecteur va suivre différents protagonistes : Ériana, Setrian, Hajul, Gabrielle, Friyah, etc. De petits groupes se sont créés. Nous allons naviguer de l'un à l'autre et suivre avec intérêt les différents événements qui se produisent.

Les histoires vont s'entremêler. Clélie Avit nous fait découvrir de nouveaux mondes et modes de fonctionnement. Cela apporte plus de profondeur au récit.

Au début du roman, l'auteur ne fait pas traîner certaines révélations, que le lecteur pressentait au cours du volume précédent. C'est une bonne chose. Il y a quelques passages convenus, car j'ai deviné, lors de ma lecture, ce qui allait se passer (exemple: lorsque Setrian fait la rencontre du prisonnier mage des vents). Mais il y a aussi des surprises.

Il y a un juste équilibre entre les scènes d'action et les autres événements, ou réflexions des protagonistes. J'avais peur que le côté « romance » prenne un peu plus le pas sur l'histoire, mais ce n'est absolument pas le cas. Ce roman est dense, mais je n'ai pas ressenti de longueurs lors de ma lecture.

À la fin, l'auteur fait certains choix, qui sont, à mon sens, justifiés car cela apporte plus de crédibilité à son histoire. De plus, le rebondissement final prépare le tome 3, dont l'éditeur nous fait découvrir quelques pages.

À lire ! Et vivement la suite !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions du Masque.

Titre: Les messagers des vents, T2 : Sanctuaires
Auteur: Clélie Avit
Éditeur: Le Masque
Nombre de pages: 439
ISBN: 978-2-7024-4556-3
Date de publication: 8 juin 2016

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mardi 21 juin 2016 23:54

Images fantômes, Elizabeth Hand

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Images fantômes

L'histoire :
Cassandra Neary est une photographe sur le retour. Elle accepte un travail qui pourrait éventuellement la sortir de son marasme : interviewer Aphrodite Kamestos, une artiste photographe des années 60 qui vit recluse sur une île.

Mon avis :
Il s'agit du premier roman traduit en français d'une série, qui en compte pour le moment trois, concernant Cassandre Neary[1]. Le titre original, « Generation loss », correspond très bien au contenu du roman. Je comprends le choix du titre français, même si je trouve le titre anglais plus adapté. Mais il aurait fallu donner une explication technique pour pouvoir saisir ce choix : lorsqu'une vidéo ou une photo originale analogique est copiée, la copie subit des pertes et est d'une qualité inférieure. C'est cette dégradation qui est nommée « generation loss ». Dans ce roman, le thème principal est la photographie et de nombreux protagonistes y sont mêlés, de près ou de loin.

Le livre baigne dans une atmosphère étrange, dérangeante. Cass arrive sur une île, proche du Maine, où les habitants donnent l'impression de vivre en vase clos. Le début présente Cass Neary. On découvre le personnage, sa vie ou plutôt son manque de vie. Elle est photographe, mais cela fait de nombreuses années qu'elle enchaîne les petits boulots.
C'est quelqu'un d'antipathique, droguée, alcoolique. Elle a la cinquantaine, mais elle se comporte de la même manière que lorsqu'elle en avait vingt. Elle est totalement malsaine dans ses réactions. Son truc est de prendre en photo des morts ou des personnes en train de mourir. Elle fouille dans les affaires de tout le monde et vole ce qui l'intéresse.

Le roman est assez lent. Je n'ai pas eu d'empathie pour l'héroïne, mais pour Mackenzie. Cette dernière est complètement perdue dans ce coin isolé. Elle cherche à se raccrocher à n'importe quoi pour entrapercevoir un avenir.
L'auteur décrit une atmosphère, des sensations. Il y a un fil conducteur, mais ne vous attendez pas à une véritable enquête. Ce sont plutôt les événements qui guident Cass. D'ailleurs, l'ouvrage est vraiment centré sur cette dernière et sa passion pour la photographie morbide. Il y a bien sûr un peu d'action sur la fin, mais attendez-vous, à l'image du roman, à des explications assez glauques.

Malgré ou à cause de cela, ce livre est addictif. Est-ce parce que différents personnages, à l'instar de l'héroïne, sont assez tordus ? Ou simplement pour voir jusqu'où pouvait aller la perversité de Cassandra ? Je ne sais pas, mais le récit, dans l'ensemble, m'a plu, même si la fin est quand même assez convenue. L'auteur donne de nombreuses informations et explications sur l'art de la photographie : méthodes, techniques, supports, etc.

Ce roman est un mélange de genres, raconté à la première personne par le personnage principal. Certaines situations secondaires n'auront pas d'explications (par exemple quel est l'animal étrange que Cass voit dans un arbre), mais ce n'est pas le but premier de cette histoire.

À découvrir !

J'ai reçu ce roman des éditions Super 8 dans le cadre de l'opération « Masse Critique » organisée par Babelio.

Titre: Images fantômes (Generation Loss)
Auteur: Elizabbeth Hand
Éditeur: Super 8 Éditions
Nombre de pages: 421
Traduction: Brigitte Mariot
ISBN: 978-2-3705-6065-0
Date de publication: 25 août 2016

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