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mercredi 3 juillet 2013 00:20

Délivrance, de James Dickey

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Délivrance

L'histoire :
Ce livre nous raconte l'évolution de quatre hommes qui sont partis en quête d'aventure dans un lieu sauvage afin de redonner un sens à leur vie. Cela va dépasser toutes leurs espérances et tourner au cauchemar.

Mon avis :
Ce livre est un régal!
Nous voici en compagnie de Lewis, Bobby, Drew, et Ed. Ce dernier nous raconte son périple, et petit à petit, nous nous immergeons dans l'histoire qu'il nous narre. Les quatre amis veulent se faire plaisir et tester un peu leurs limites en descendant une rivière en canoë, entre hommes, car leur vie de citadins les enferme dans une monotonie qui commence à les déranger.

Lewis est le meneur du groupe. Il veut être prêt à survivre à une destruction de la société et vivre en symbiose avec la nature. Au début, les autres suivent bon gré mal gré ses décisions.
Au cours de la descente qui commence sans trop de difficultés, nous allons voir ces personnages évoluer et se dévoiler jusqu'à découvrir des pans de leur personnalité méconnus et même connaître des sensations qu'ils ne pensaient jamais éprouver.

James Dickey entre dans les détails. Les descriptions des lieux sont très précises. On a l'impression, à travers Ed, qu'il vit la rivière en lui, qu'il en ressent le moindre soubresaut. Les états d'âme des personnages et leur remise en question sont aussi très présents. Le rythme du récit et de l'écriture est lent et cela imprime une certaine tension à l'histoire.

«Délivrance» nous livre un message, c'est une initiation, une renaissance. Il y aura bien un avant et un après à ce week-end en canoë. Les chapitres du livre montrent bien cela : Avant, 14 septembre, 15 septembre, 16 septembre, après. C'est un rite initiatique, à travers ce retour à la nature que ces hommes vont rencontrer. Après cela, leur vie ne sera jamais comme avant, c'est un traumatisme.

À côté des personnages, la rivière apparaît comme un être à part entière, quelque chose d'imprévisible, d'inéluctable, qu'on ne peut briser.

Les protagonistes se poseront de nombreuses questions, auront des doutes. À la fin, certains de ces doutes perdureront, renforçant l'impression de malaise les entourant.

Il y a le film culte de 1972, de John Boorman (où James Dickey joue lui-même le rôle du shérif vers la fin), mais après avoir lu le livre, on se rend compte qu'il n'a pas été assez approfondi : même en reprenant certaines scènes clés, il y a quand même des ellipses malvenues. De plus, l'intensité dramatique que l'on a à la lecture ne se retrouve pas dans la réalisation de John Boorman, ni à mon sens dans le personnage d'Ed, et c'est bien dommage.

Je ne saurais trop vous conseiller de lire ce roman, il ne vous laissera pas insensibles !

Ce livre m'a été offert par les éditions Gallmeister dans le cadre de l'opération Masse-critique, organisée par Babelio.

Éditeur: Gallmeister
Nombre de pages: 275
ISBN: 978-2-35178-066-4

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lundi 24 juin 2013 08:00

Les écureuils sont des sans-abri, de Simon Girard

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les écureuils sont des sans-abri

L'histoire :
La trentaine, écrivain, il décide de voyager en stop afin de promouvoir son livre et son écriture. Le personnage décide donc de nous faire partager ces moments...

Mon avis :
Il s'agit du troisième livre de Simon Girard.

Ce petit livre (181 pages) est un peu étrange. Il ne faut pas s'attendre à un roman au sens traditionnel du terme. Il s'agit plus d'un ensemble de scénettes que le personnage principal nous raconte.

Les trois parties alternent différentes moments « maintenant », « avant » et « après ».

Le personnage est écrivain et il souhaite promouvoir son dernier livre en traversant le Canada en stop («sur le pouce», comme il l'indique dans le livre). C'est d'ailleurs un détail, mais certains termes québecois auraient gagné à avoir une note de bas de page pour les non-initiés.

Il nous parle de sa difficulté de promouvoir un livre de cette manière et nous emmène dans sa vie précaire, en nous racontant la manière de gagner sa vie, ses émotions, ses ressentiments. Il nous parle aussi de ses doutes dans ses moments d'écriture et de la possibilité d'en vivre.

Sa vie semble bien sordide. Il nous parle de ses aventures d'un soir, de sa consommation d'alcool, de drogue occasionnelle afin de tenir le coup dans les soirées ou d'avoir de l'inspiration.

De plus, il est accroc au sexe et nombre de ses réflexions ou des événements qu'il raconte tournent autour de ce sujet.

Il voyage au gré de ses humeurs et de ses impulsions, apparemment sans trop savoir ce qu'il fait et pourquoi.

De plus, il y a de courts chapitres qui s'intercalent avec de petites histoires concernant les écureuils, à qui il arrive pas mal de choses : une comparaison avec la vie du héros, avec son désir de vivre de son écriture. À chacun de voir.

Ce livre se lit très facilement, le style est simple, clair, mais par moment, c'est peut-être un peu trop cru, et je ne vois pas ce que cela apporte à l'histoire.

Ce livre m'a été offert par les éditions Coups de tête par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Éditeur : coups de Tête
nombre de pages : 181
ISBN : 978-89671-010-2

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mardi 18 juin 2013 23:30

Chuuut !, de Janine Boissard

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Chuuut !

L'histoire :
Au milieu des vignes, près de Cognac, le domaine d'Edmond de Saint Junien, patriarche de la famille. La découverte de son petit-fils Nils va bouleverser la vie familiale au-delà de ce que tout le monde pourrait penser.

Avis :
Janine Boissard nous raconte l'histoire d'une famille bourgeoise, dans son château au milieu des vignes et des secrets de famille qu'il peut y avoir, et comme à son habitude, elle met en avant les liens familiaux. L’intrigue est assez simple, le drame sert juste de déclencheur, et est assez vite évacué au profit des réflexions et de la situation des protagonistes.

Comme toujours, en apparence, la famille semble bien s'entendre: tout le monde vivant au château, dans des dépendances leur appartenant.

Le personnage central est Nils, mais il est introduit dans l'histoire par Fine, sa cousine, qui nous présente la situation et aussi qui conclut le roman.

Nils a connu une enfance chaotique et a dû apprendre rapidement à devenir adulte et à vivre par lui-même depuis plusieurs années. Il arrive dans cette famille et suite à un drame, il va devoir faire un choix : lui ou la famille. L'enquête qui suit le drame est juste un élément de l'histoire, et par la suite, Nils va tout faire pour faire éclater la vérité, tout en essayant de préserver la famille et minimiser l'impact que cette vérité pourrait avoir.

La structure du livre est polyphonique : on commence des chapitres avec Fine à la première personne, puis d'autres avec Nils, mais à la troisième personne. Puis d'autres chapitres s'insèrent, concernant d'autres personnages et à travers tous ces regards différents sur l'histoire, on comprend mieux leur caractère ainsi que les réalités qui se cachent derrière la façade du bien-être familial : L'adolescente en mal d'amour maternel, les oncles qui ont peur que quelqu'un d'autre prenne leur place dans l'entreprise familiale etc. On découvre leurs sentiments et ressentiments, ainsi que les non-dits qui transparaissent et que le grand-père, le patriarche, maintient sous son contrôle, avec un seul but : ce qui se passe dans la famille ne doit pas sortir de la famille. Aux yeux de l'extérieur, tout doit être idyllique. La famille, c'est le plus important.

Petit à petit, les chapitres qui s'entrecroisent finissent par se rapprocher, jusqu'au dénouement final.

Cette structure est le petit plus qui rend ce livre agréable. Cela se lit facilement, et on se rend vite compte qu'il n'y aura pas de grand suspense, on se doute assez rapidement dans quelle direction l'auteur veut nous emmener : L'auteur travaille sur la famille, les relations familiales dans les milieux bourgeois, ainsi que la tolérance, l'amour et le pardon. Il ne faut pas juger a priori.

Ce n'est pas le type de roman que j'aurais forcément lu, mais il est parfait pour se détendre : aucune complication dans la compréhension de l'histoire, peut-être même un peu trop fleur bleue, mais d'après ce que j'ai compris, c'est le style actuel de Janine Boissard et elle maîtrise le sujet.

Ce livre m'a été offert par les éditions Robert Laffont par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.

Éditeur: Robert Laffont
Nombre de pages: 320
ISBN: 978-2221131466

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jeudi 30 mai 2013 08:47

Démons de midi, d'Arièle Butaux

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Démons de midi

L'histoire :
Trois amies se retrouvent chaque année pour un pique-nique et font le point sur leur vie et leurs déboires...

Mon Avis :
L'auteur nous dresse un portrait peu flatteur des couples à travers Florence, Élise et Caroline, Marc, Nicolas...

Le livre retrace les différents adultères et leurs dénouements au cours desquels les trois femmes essaient de se reconstruire, de se persuader qu'elles peuvent encore séduire malgré l'âge pendant que les anciens maris « paient » leurs fautes en perdant leur place dans la société, leur héritage, tombent sur des maîtresses envahissantes ou calculatrices.

Les mensonges, les adultères s'enchaînent, comme si cette situation était la norme et que l'on ne pouvait y échapper.

Les trois femmes nous sont présentées comme étant des modèles, qui sont bouleversées lorsqu'elles découvrent que leurs maris les trompent ou les quittent, sans qu'elles s'y attendent.

Par contre, quand l'une d'elles « dérape », ses amies qualifient le problème de « pas bien grave ». On sent bien que c'est la faute du mari si le couple ne tient plus, que la femme est le pilier de la famille, qui tient le coup pour ses enfants. Je trouve cela beaucoup trop clichés, dans un couple, les erreurs et les torts sont souvent partagés.

On a l'impression que ces femmes découvrent que la vie est loin d'être facile et qu'il est difficile de briser une routine pour se construire une nouvelle existence. De l'autre côté, on voit des hommes qui pensent pouvoir avoir le beurre, l'argent du beurre et la crémière... Dans les deux cas, les personnes ne veulent absolument pas être célibataires, comme si cette situation était dégradante. L'auteur nous fait comprendre, à travers ces femmes, que si un modèle ne fonctionne pas, il ne faut pas hésiter à en changer. Mais les hommes, alors, tout est de leur faute ?

Un peu trop simpliste à mon goût.

Ce livre m'a été offert par les éditions L'archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 200
ISBN: 978-2809810370

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lundi 27 mai 2013 17:20

Impossible de grandir, de Fatou Diome

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Impossible de grandir

L'histoire: Suite à l'invitation à dîner d'une amie, le passé déferle sur Salie, laissant remonter ses angoisses et ses souvenirs refoulés. À partir de là, s'engage une réflexion sur son passé...

Mon avis: Fatou Diome explique qu'elle s'est basée sur son enfance pour écrire cet ouvrage .

L'auteur nous présente la vie de Salie, ses états d'âme à travers ses conversations avec « La petite », c'est-à-dire elle-même lorsqu'elle était enfant. Il s'agit même d'une confrontation des deux points de vue et du bilan qu'elle en fait maintenant qu'elle est adulte. Elle nous explique aussi qu'il est difficile de se définir comme adulte : comment, à partir de quand est-on adulte ?

Tout est propice à réfléchir sur son passé, son enfance dans son pays d'origine, élevée par ses grands-parents. L'auteur exprime ses ressentiments à l'égard de sa famille, ses douleurs d'enfance qui continuent à la faire souffrir : les oncles tyranniques, les parents absents pour d'obscures raisons « d'illégitimité » de sa naissance.

Ce roman est lent, très lent, je dirais même trop lent. Il y a un moment où Salie décide d'aller prendre un bain et où ses pensées vagabondent, et cela se poursuit sur de nombreuses pages.

À travers ses discussions, l'auteur nous montre son évolution, les choses qui lui ont permit de grandir, de forger son caractère et ses choix. Régulièrement, elle rappelle que c'est grâce à ses grands-parents qu'elle est devenue ce qu'elle est et que le reste de l'environnement familial est à éviter. D'ailleurs, elle aborde le thème de l'exploitation des enfants en Afrique par leur famille proche: le système où sous prétexte que l'on vit à la campagne, on doit être soumis à la famille qui vit en ville et qui pense avoir tous les droits sur vous arguant que vous devez l'obéissance aux aînés.

Il s'agit du premier ouvrage que je lis de cet auteur, et d'après ce que j'ai compris, elle évoque régulièrement les thèmes de son enfance, de sa vie avec ses grands-parents à qui elle doit tout.

Malgré l'écriture superbe de l'auteur, je me suis ennuyé lors de la lecture de ce roman : comme je l'ai indiqué, je le trouve beaucoup trop lent, les explications sont trop délayées. On se demande même ce que vient faire, à un moment, la critique concernant un ancien président français, ainsi que la politique européenne. Il y a une sorte de mélange des genres avant que l'auteur ne reprenne le cheminement de son histoire, et c'est bien dommage.

Ce livre m'a été offert par les éditions Flammarion par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.

Éditeur: Flammarion
Nombre de pages:406
ISBN: 978-2-0812-9029-7

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