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mardi 20 mai 2014 17:41

L'or du bout du monde, de Tamara McKinley

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L'or du bout du monde

L'histoire :
Australie, 1849. Une jeune femme (Ruby), et son mari (James), décident de partir s'installer à l'intérieur des terres afin de découvrir de nouveaux horizons. Au cours de la même période, de nouveaux colons arrivent en Australie pour tenter leur chance, et d'autres reviennent sur les traces du passé...

Mon avis :
Après « la terre du bout du monde », « les pionniers du bout du monde », Tamara McKinley nous présente le dernier roman de la trilogie : « L'or du bout du monde ». Je comprends le choix du titre français : il s'agissait de cadrer avec les titres choisis pour les deux premiers romans, mais le titre original étant « Legacy », je me demande pourquoi « Héritage » n'a pas été retenu. Après lecture, on se rend compte qu'il s'agit bien d'un héritage en quelque sorte.
Dans ce dernier tome, l’auteur reprend l'histoire environ quarante ans après la fin du tome 2. Même s'il est plus intéressant d'avoir lu les tomes précédents, cela n'est pas une obligation pour pouvoir suivre et comprendre les intrigues qui se développent au cours des pages. Tamara McKinley distille régulièrement et à bon escient les éléments nécessaires à la compréhension du récit.

Les histoires qui se déroulent permettent au lecteur de s'attacher aux personnages, comme Ruby et Jessie, mais aussi Harry Cadwallader, et de découvrir les liens qui les rattachent entre eux. De même que dans le tome précédent, les histoires de ces familles (et d'autres) se croisent, se mélangent, s'éloignent. Cela peut sembler complexe, mais c'est bien structuré et on s'y retrouve facilement (j'avais eu un peu plus de mal avec le tome 2). Il y a un fil conducteur qui lie les différentes familles, et la romancière nous éclaire sur celui-ci petit à petit. L'ensemble est fouillé, travaillé. Les personnages ont une profondeur qui permet au lecteur de s'attacher ou d'être écœuré.

L'histoire est centrée sur les Hommes, mais en arrière-plan, le lecteur découvrira une nouvelle période de l'histoire de l'Australie où les conditions de vie sont difficiles et s'améliorent peu, mais aussi avec la période de la ruée vers l'or et les décisions concernant les aborigènes. Ces derniers tiennent une place moins importante dans ce roman. On suit essentiellement deux aborigènes, Kumali et plus sporadiquement Tumbalong, dans leurs relations avec les blancs.

Alors, si vous aimez ce type d'histoire, n'hésitez pas à le lire, et toute la trilogie, si possible !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 477
ISBN: 978-2-8098-1474-3

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jeudi 15 mai 2014 12:34

Martin de la Brochette, de Thierry des Ouches

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Martin de la Brochette

L'histoire :
Martin, vingt et un ans, décide de prendre sa vie en main et de ne pas suivre les traces de ses parents. Il lance un regard critique sur le monde dans lequel il évolue.

Mon avis :
Il s'agit d'un regard critique, acerbe, sur la vie et les a priori d'une famille BCBG. Martin nous explique qu'il est tout le contraire de sa famille, que celle-ci est coincée dans ses codes et modes de fonctionnement et que faire sa vie d'une autre manière est (pour ses membres), dégradant.
Par moments, le lecteur trouvera les réactions des protagonistes pitoyables et c'est bien le cas, mais même si cela nous fait sourire, on sait que cela existe. Certaines personnes ne supportent pas de ne pas évoluer dans ce qu'elles considèrent comme leur milieu social. Toute autre chose est dégradante.

Martin, lui, semble vouloir régler ses comptes avec cette famille qu'il ne supporte plus. L'auteur nous décrit un monde fait d'apparences où les protagonistes sont imbus d'eux-mêmes. Certains personnages vont faire évoluer leur regard sur leur vie et vont finir par s'adapter. Ce qui est aussi amusant à voir, c'est le comportement de Martin qui, une fois dans le milieu social qui lui convient, finit par reproduire ce qu'il reproche à sa famille, c'est-à-dire ne pas comprendre que certaines personnes ne souhaitent pas faire la même chose. Les personnages sont peu creusés, superficiels, on reste sur la couche des apparences.
Avec un humour parfois lourd, Thierry des Ouches nous livre un livre léger qui, même s'il nous fait réfléchir par moments, nous fait passer un agréable moment.

La description des différents milieux sociaux peut parfois être caricaturale (exemple: un boucher ne peut être que gros et gras), mais certaines scènes laisseront au lecteur un air de déjà vu. L'explication qu'apporte l'auteur au comportement de Martin est, quant à elle, complètement absurde et c'est dommage qu'il ait utilisé cette ficelle-là.
Un livre sans prétention, fait pour se détendre.

Éditeur: Daphnis et Chloé
Nombre de pages: 165
ISBN: 978-2-9542117-5-6

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jeudi 8 mai 2014 19:19

Dans un dernier souffle, de Gerda Pearce

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Dans un dernier souffle

L'histoire :
Au Cap, en Afrique du sud, Gin se réveille dans une chambre d'hôpital et apprend la mort de Simon, son amant. Commence alors un long processus de reconstruction qui va entraîner Gin dans son passé.

Mon avis :
Simon est l'amant de jeunesse de Gin. Sa mort va faire resurgir le passé de la jeune femme, et à partir de ce moment-là, un long parcours d'analyse va s'enclencher, avec ses hauts et ses bas. Roman à plusieurs voix, « Dans un dernier souffle » se sert de la fin de l'Apartheid pour aborder la complexité des relations amicales et familiales. Gin, Vivienne, Michael, Hannah, Simon, Jonnie : chacun a choisi sa voie suite aux événements qui ont bouleversé leurs vies.

Les relations familiales et interraciales des protagonistes, qui vivaient en Afrique du sud, sont passées au peigne fin : pour des raisons religieuses, les familles des jeunes amants s'opposaient à leur union et la pression était forte. En toile de fond, Gerda Pearce dresse un portrait de l'Afrique du Sud de la fin de l'Apartheid et de la réconciliation, tout en laissant apparaître que de nombreuses choses sont inachevées ou dérangeantes. Les échecs ou les réussites des vies des protagonistes sont analysés de manière approfondie et cela entraîne le lecteur dans la découverte des conservatismes encore en vigueur et la dureté du régime de l'Apartheid.

C'est un roman assez noir qui laisse parfois entrevoir un avenir meilleur, mais ce dernier semblera illusoire. Cette ambiance oppressante m'a mis mal à l'aise. Derrière les apparences, la plupart des personnages sont déchirés par le passé, certains secrets liés à l'Apartheid et au non-dits de leur jeunesse. Les protagonistes ont des personnalités complexes. L'auteur alterne les événements se déroulant dans le présent et dans le passé. Ces derniers sont présentés en italique, ce qui est très pratique pour le lecteur.

Petit à petit, le lecteur découvre les éléments nécessaires à la compréhension de l'intrigue. Les rebondissements sont bien amenés et les explications à certains problèmes concernent essentiellement les relations familiales qui pourront paraître sordides.

Je récrimine souvent à propos des mauvais choix lors de l'adaptation du titre en français, mais pour une fois j'ai trouvé ce choix pertinent. À lire si vous n'êtes pas une âme sensible !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Marabout.

Éditeur: Marabout
Nombre de pages: 384
ISBN:978-2-501-08678-3

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vendredi 2 mai 2014 10:01

La mauvaise pente, de Chris Womersley

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La mauvaise pente

L'histoire :
Wild, un médecin qui fuit son procès, rencontre Lee, un jeune homme blessé par balle. Étant dans l'obligation de coopérer, ils quittent le motel où ils se trouvent pour un lieu plus sécurisé.

Mon avis :
Chris Womersley nous raconte l'histoire de deux hommes à la dérive suite aux choix qu'ils ont faits dans la vie. Lors de leur périple, d'abord distants, les deux hommes finissent par se rapprocher, puis se livrent à des confidences sur leur situation, leur vie. Le lecteur découvre leur parcours et ce qui les a poussés à en arriver là. Ils veulent reprendre en main leur vie, leur destin, mais ce n'est pas simple.
Wild, médecin généraliste, drogué à la morphine, a tout perdu : son travail, sa femme, sa fille, ses amis. Il explique cela de manière lucide. Il est parfois désespéré, et voudrait, comme son acolyte, repartir sur une base saine, mais l'addiction est toujours présente, de plus en plus forte.
Lee, un jeune homme, s'est enfui avec un peu d'argent appartenant à des truands pour lesquels il travaille. Au passage, il a pris une balle dans l'estomac. Il a déjà fait de la prison. Lui aussi semble avoir du mal à trouver sa place dans la société, et en même temps, il y a une sorte de naïveté dans ses choix, malgré des réactions déterminées et pleines de sang froid.

L'auteur nous fait découvrir les deux hommes, à travers un portrait savamment brossé. Lee et Child sont complexes, tout à la fois fragiles, perturbés, mais aussi réactifs, violents et lucides sur ce qu'ils font. Le romancier montre aussi que derrière ces deux hommes au lourd passé, il y a des familles désemparées, détruites.

Dans une telle situation, poursuit-on une chimère ? Une fois de mauvais choix faits, peut-on modifier son destin ? Peut-il y avoir rédemption ? Derrière ces questions que je me suis posées, Chris Womersley nous livre un récit implacable qui ne laissera pas insensible. L'ensemble est très fluide. Les chapitres s'enchaînent avec une grande facilité, et les rebondissements sont judicieusement placés.

Un très bon livre !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Albin Michel.

Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 331
ISBN: 978-2-226-25811-3

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samedi 26 avril 2014 11:27

Pour quelques milliards et une roupie, de Vikas Swarup

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Pour quelques milliards et une roupie

L'histoire :
Sapna, une jeune femme, se voit proposer un étrange marché : elle peut hériter d'une immense fortune. En échange, elle doit juste réussir sept épreuves...

Mon avis :
L'action se passe en Inde. Nous découvrons donc la vie quotidienne de la population de ce pays. Entre une Inde passéiste dans certaines régions et tournée vers l'avenir dans d'autres. À la lecture, j'ai quand même ressenti la pauvreté ambiante qui règne dans une grande partie du pays.

Sapna, suite à la mort de son père, a dû prendre en main l'avenir de sa famille et cesser ses études pour travailler. Suite aux différents drames survenus, il y a des incompréhensions, des non-dits, entre elle et Neha, sa sœur, mais aussi avec sa mère. Même si elle se situe en arrière-plan, la religion tient une place importante, et on remarque également que les traditions, même rétrogrades, ou illégales ont la vie dure.

Sapna se retrouve embarquée dans une situation qui la dépasse. Elle va tout faire pour se sortir de là. Pleine de bons sentiments, elle veut absolument aider son prochain, sans tenir compte de la réalité du pays. Dans certains cas, elle est même un peu utopiste. Sans le savoir au départ, l'héroïne enchaîne des épreuves de plus en plus compliquées, mais petit à petit, elle s'enhardit.

Les personnages sont creusés. Acharya, le milliardaire, semble mégalomane. Neha paraît totalement frivole et attachée à son apparence. Sapna a l'air d'avoir la tête sur les épaules, et quand elle perd pied, elle peut compter sur son ami, Karan, qui veille régulièrement sur le bien-être de la petite famille. Pour notre plus grand plaisir, il y a de nombreux rebondissements, et le suspense est bien présent, jusqu'à la fin. Les différents thèmes traités derrière une légèreté apparente (comme la corruption, la vengeance, la pauvreté, la richesse, la célébrité), s'imbriquent parfaitement pour former un tout cohérent. La lecture est simple et fluide. Le découpage en sept parties est un choix judicieux dans le cadre des sept épreuves.

À lire absolument pour un bon moment de détente !

Éditeur: Belfond
Nombre de pages: 404
ISBN: 978-2-7144-5417-1

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