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lundi 21 juillet 2014 11:58

Lésions dangereuses, de Christian Jungersen

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Lésions dangereuses

L'histoire :
Mia, Frederik (son mari) et Niklas (leur fils), sont en vacances en Espagne. Un jour, ils ont un accident de voiture... Leur vie vient de basculer.

Mon avis :
C'est un roman psychologique. La narratrice est Mia. Elle nous raconte sa vie quotidienne, suite à la découverte de la maladie neurologique de son mari. Ce dernier va aussi avoir des problèmes au niveau professionnel associés à sa maladie. Cela va totalement bouleverser sa vie et celle de son entourage.
Le roman analyse essentiellement les réactions et les sentiments de Mia, vis-à-vis d'une situation qu'elle ne maîtrise pas. L'auteur laisse entendre que l'Homme n'a pas son libre arbitre, étant dirigé par ses hormones. C'est un peu tiré par les cheveux, car si on suit ce raisonnement, tout acte déviant ou non est dû à un phénomène physiologique analysable et donc que l'on peut guérir.

Mia va se mettre à étudier toutes les personnes qu'elle rencontre à travers le prisme de ce qu'elle découvre sur les maladies neurologiques. Son comportement ne sera pas irréprochable. Par moments, on se demande qui est malade. La narratrice aura des hauts et des bas. Elle va se pencher sur son passé et revoir toute sa vie avec Frederik en fonction de sa maladie. Les découvertes qu'elle fera la feront douter du bien-fondé de sa vie de couple.

Les autres personnages qui l'entourent paraissent tous aussi étranges. Niklas semble déconnecté de la réalité. Frederik n'a aucune empathie. Les parents de Frederik vivent dans leur monde et essaient de nier la maladie de leur fils. Mia fait partie d'un groupe de soutien, regroupant des proches de malades atteints de lésions cérébrales. Par leur intermédiaire, on découvre la vie des malades, les regards extérieurs que l'on pose sur eux et la difficulté de la vie quotidienne. Dans le groupe de soutien, se trouve Bernard qui va devenir l'avocat de Frederik. Sa femme est malade depuis huit ans. Il connaît bien les lésions cérébrales. Il va aider l'héroïne à gérer la situation.

Les chapitres s'enchaînent facilement. Parfois, on retrouve, à la fin de ceux-ci, des articles de presse ou des extraits de sites internet traitant des lésions cérébrales. Même si ceux-ci sont intéressants et ont un lien avec les recherches de Mia, j'ai trouvé qu'ils n'avaient pas leur place dans ce roman. L'histoire déclenche de nombreuses réflexions sur la maladie et les réactions que nous pourrions avoir face à cela, mais dans le livre quelques personnes (non-malades, je précise) auraient bien mérité deux ou trois claques pour leur remettre les idées en place.

Un livre prenant, à découvrir.

Titre: Lésions dangereuses (Du Forsvinder)
Traducteur: Caroline Berg
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 470
publication: 13 mai 2014
ISBN:978-2-207-11452-7

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vendredi 11 juillet 2014 16:55

La petite reine de Bahia, d'Alejandro Reyes

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La petite reine de Bahia

L'histoire :
Maria Aparecida est une jeune enfant à qui la vie ne va pas faire de cadeaux. À la mort de sa mère, elle pense avoir atteint le fond, mais ses malheurs ne font que commencer.

Mon avis :
Un livre difficile, sordide, inspiré d'une histoire vraie. L'auteur est journaliste et a aussi été travailleur social auprès des enfants au Brésil et aux États-Unis. Betinho raconte au lecteur la vie de Maria Aparecida, qu'il a surnommée la petite reine de Bahia. Le livre est bien écrit, l'auteur nous immerge dans son récit et en même temps, il y a une certaine distance avec ce qui est raconté. On sent que le narrateur est blasé, qu'il n'y a pas à être choqué de ce qu'il raconte, car cela fonctionne ainsi dans son monde.

Les favelas, les viols depuis la plus tendre enfance, la drogue, la prostitution, etc, tout y passe et cela semble même le cursus obligé quand on fait partie de la classe pauvre d'un pays où sous-développement et richesse se côtoient, mais s'ignorent, sauf quand cela arrange les plus riches. C'est un livre sur la déchéance de l'être humain, sur ce que certaines personnes sont prêtes à faire pour survivre dans un pays où rien n'est fait pour eux.

L'auteur réussit à faire passer toutes les atrocités racontées pour quelque chose de banal et c'est sans doute cela qui rend ce roman si poignant. Il y a aussi une approche du monde des travestis au Brésil, lié lui aussi à la prostitution et à la violence. C'est la découverte de ce Brésil misérable, mais où aussi, parfois, les gens essaient de vivre plus ou moins heureux. Ce livre montre tout cela : les malheurs, mais aussi les quelques bons moments, malgré une situation compliquée. L'auteur essaie de terminer sur une note positive, mais difficile à voir ou à croire dans cette histoire pleine de noirceur.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

Titre: La petite reine de Bahia ( La Reina del Cine Roma)
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 415
ISBN: 978-2-207-11707-1
Traducteur: Alexandra Carrasco
Publication: 05 mai 2014.

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mercredi 9 juillet 2014 10:00

Rue du Bonheur, d'Anna Fredriksson

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Rue du Bonheur

L'histoire :
Suède. Johanna, divorcée, élève avec difficultés ses deux filles adolescentes (Sara et Agnes) dans une petite ville provinciale. La vie n'est pas facile et les ennuis s'accumulent, jusqu'au jour où elle gagne au loto et décide de reprendre sa vie en main.


Mon avis :
Ce roman nous raconte la difficulté de tous les jours pour une mère divorcée face au regard des autres dans une petite ville de province. Sara, la fille cadette, est le souffre-douleur du collège, car elle est différente des autres enfants : elle aime lire, dessiner, n'aime pas le sport, contrairement à tous ses camarades.

Les personnages principaux sont sympathiques, mais dans une certaine mesure, Calle (l'ex-mari de Johanna) l'est moins. Calle vit à Stockholm, il est dentiste. Il ne vit que pour l'argent et sa position sociale. Rien d'autre ne compte pour lui. Et pour des raisons mystérieuses, il refuse de parler de son passé à Fanny, sa nouvelle compagne. Cette dernière est dynamique, ouverte, mais les secrets que Calle lui cache la perturbent.

Johanna a du mal à joindre les deux bouts et a des difficultés pour venir en aide à ses enfants. Elle est dépassée par la situation. Un jour, elle gagne vingt millions de couronnes à la loterie... Elle va tout faire pour aider ses enfants, et pour ce faire, prendra une mesure radicale. Le changement de vie entraînera des perturbations dans le comportement de Johanna, de Calle et de Fanny, mais aussi de Sara et Agnes.

Il y a aussi des personnages secondaires, mais ceux-ci sont moins attrayants, et parfois, ils sont assez énervants dans leur façon d'être. L'auteur présente la petite ville de province comme ringarde et arriérée par rapport à Stockholm, que ce soit du côté des centres d'intérêt ou de celui de l'ouverture d'esprit.

Le roman est découpé en quatre parties, les trois premières s'attachent à montrer plus précisément la vie Calle, Fanny et Johanna. La dernière partie regroupe les relations entre les trois personnages jusqu'au dénouement. Les thèmes de la famille recomposée, de l'amitié, de l'amour, de l'ouverture d'esprit sont abordés.

J'ai pris du plaisir lors de la lecture de ce roman !

Titre: Rue du bonheur (Lyckostigen)
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 432 pages
ISBN: 978-2207-11618-0
Traducteur: Carine Bruy
Date de publication: 13 mai 2014

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lundi 30 juin 2014 18:39

Le bonheur en prime, d'Emmanuelle de Boysson

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Le bonheur en prime

L'histoire :
Gaspard, majordome depuis trente ans de Jules Berlingault, apprend qu'il héritera de la fortune de son patron. Or au même moment, ce dernier se prend d'affection pour ses voisins et les invite pour des vacances à l'île de Ré.

Mon avis :
Jules Berlingault est un homme riche qui n'a pas d'héritiers. Il décide que Gaspard sera son légataire universel. Peu de temps après, Jules propose à ses voisins un jeu, avec comme lot son héritage. Gaspard voit rouge.Le majordome est le narrateur de l'histoire. Sa place le met au centre des événements, puisqu'il s'occupe de tout : ménage, jardinage, voiture, repas, etc. Il va donc avoir la charge de s'occuper des « amis de Monsieur » afin de rendre leur séjour le plus agréable possible.

Dans les amis, nous trouvons un couple à la dérive (Patrick et Rose Courtin), Antoine Langlois (un écrivain de seconde zone), et Luna (une jeune fille désoeuvrée). Les quatre voisins vont devoir y mettre du leur s'ils veulent espérer toucher le pactole. Gaspard, de son côté, va tout faire pour faire capoter leurs bonnes résolutions. Sous des dehors bon enfant, le majordome va faire part de ses réflexions au lecteur, et petit à petit, se livrer. Des pans de son passé vont apparaître. Notre opinion vis-à-vis de cet homme va évoluer. Je qualifierai Gaspard de fourbe, de malsain. Il ne fait rien sans arrière-pensée, et ne pense qu'à une chose : « son » argent qui est dilapidé pendant ces quelques jours de vacances.

Jules va permettre à ses nouveaux amis d'avoir un regard sur la vie différent de celui de leurs petites vies monotones et apparemment sans attraits. Ils découvrent que l'argent et les relations permettent beaucoup de choses, mais ils iront au-delà dans la reconstruction qu'ils entreprendront, poussés par Jules. Ce dernier semble totalement excentrique, mais on découvre quelqu'un de très lucide, qui, à son âge très avancé, a un regard critique sur la vie qu'il a menée. Les personnages ne sont pas très creusés, à part Gaspard que l'on découvre jusqu'à la fin du roman. Sinon, ils ressemblent tous (même le majordome) à des marionnettes manipulées par Jules, comme bon lui semble.

Une bonne lecture !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Flammarion dans le cadre de l'opération Masse Critique organisée par Babelio.

Éditeur: Flammarion
Nombre de pages: 293
ISBN: 978-2-0813-3059-7

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mardi 24 juin 2014 09:08

La vie rêvée des gens heureux, de Katrina Onstad

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La vie rêvée des gens heureux

L'histoire :
Du jour au lendemain, Ana et James deviennent parents en accueillant Finn, le fils d'un couple d'amis. Ces derniers ont eu un terrible accident de voiture...

Mon avis :
Ana et James semblent former un couple uni. L'arrivée de Finn va bouleverser l'équilibre familial. James prend très à cœur son rôle de père d'adoption, mais on sent rapidement que ce n'est pas la même chose pour Ana. Petit à petit, la situation va se détériorer. Katrina Onstad étudie les relations qu'il peut y avoir dans un couple, surtout lorsqu'un enfant apparaît alors qu'on ne l'attendait pas ! Devenir parent est-il inné ?

James et Ana ont chacun leur vie professionnelle et leurs ambitions. Leurs carrières respectives vont prendre une direction différente. Le couple va devenir parent, sans trop l'avoir vraiment décidé et le lecteur va entrer dans leur intimité. James et Ana vont se lancer dans une introspection. Ils vont avancer à leur rythme, afin de comprendre les sentiments qui les touchent. Ils devront faire des choix, parfois difficilement compréhensibles.

Ana est ancrée dans le réel, elle est assez cartésienne. James, lui, semble prendre la vie au jour le jour, sans trop se tracasser pour le lendemain. Avec l'arrivée de l'enfant, cette situation va évoluer. L'instinct maternel existe-t-il ? Est-il obligatoire ? Un homme peut-il élever un enfant ? Ces questions sont posées et l'auteur entre profondément dans ses personnages afin de faire resurgir le ressenti de chacun et la difficulté qu'un enfant entraîne dans un couple, avec ses bons et ses mauvais côtés.

Sans juger, l'auteur nous livre ses réflexions à travers un texte où l'émotion est palpable et les remises en question permanentes, ainsi que les doutes et les certitudes qui touchent les personnages. De nombreux flashbacks permettront de mieux cerner Ana et James, de comprendre leur situation. Par moments, cela apportera plus de questions que de réponses, mais en fin de compte, n'est-ce pas cela un couple ? Deux personnes en évolution constante.

Éditeur: Belfond
Nombre de pages: 347
ISBN:978-2-7144-5418-8

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