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Romans policiers, Thrillers, Espionnage

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mardi 21 juin 2016 23:54

Images fantômes, Elizabeth Hand

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Images fantômes

L'histoire :
Cassandra Neary est une photographe sur le retour. Elle accepte un travail qui pourrait éventuellement la sortir de son marasme : interviewer Aphrodite Kamestos, une artiste photographe des années 60 qui vit recluse sur une île.

Mon avis :
Il s'agit du premier roman traduit en français d'une série, qui en compte pour le moment trois, concernant Cassandre Neary[1]. Le titre original, « Generation loss », correspond très bien au contenu du roman. Je comprends le choix du titre français, même si je trouve le titre anglais plus adapté. Mais il aurait fallu donner une explication technique pour pouvoir saisir ce choix : lorsqu'une vidéo ou une photo originale analogique est copiée, la copie subit des pertes et est d'une qualité inférieure. C'est cette dégradation qui est nommée « generation loss ». Dans ce roman, le thème principal est la photographie et de nombreux protagonistes y sont mêlés, de près ou de loin.

Le livre baigne dans une atmosphère étrange, dérangeante. Cass arrive sur une île, proche du Maine, où les habitants donnent l'impression de vivre en vase clos. Le début présente Cass Neary. On découvre le personnage, sa vie ou plutôt son manque de vie. Elle est photographe, mais cela fait de nombreuses années qu'elle enchaîne les petits boulots.
C'est quelqu'un d'antipathique, droguée, alcoolique. Elle a la cinquantaine, mais elle se comporte de la même manière que lorsqu'elle en avait vingt. Elle est totalement malsaine dans ses réactions. Son truc est de prendre en photo des morts ou des personnes en train de mourir. Elle fouille dans les affaires de tout le monde et vole ce qui l'intéresse.

Le roman est assez lent. Je n'ai pas eu d'empathie pour l'héroïne, mais pour Mackenzie. Cette dernière est complètement perdue dans ce coin isolé. Elle cherche à se raccrocher à n'importe quoi pour entrapercevoir un avenir.
L'auteur décrit une atmosphère, des sensations. Il y a un fil conducteur, mais ne vous attendez pas à une véritable enquête. Ce sont plutôt les événements qui guident Cass. D'ailleurs, l'ouvrage est vraiment centré sur cette dernière et sa passion pour la photographie morbide. Il y a bien sûr un peu d'action sur la fin, mais attendez-vous, à l'image du roman, à des explications assez glauques.

Malgré ou à cause de cela, ce livre est addictif. Est-ce parce que différents personnages, à l'instar de l'héroïne, sont assez tordus ? Ou simplement pour voir jusqu'où pouvait aller la perversité de Cassandra ? Je ne sais pas, mais le récit, dans l'ensemble, m'a plu, même si la fin est quand même assez convenue. L'auteur donne de nombreuses informations et explications sur l'art de la photographie : méthodes, techniques, supports, etc.

Ce roman est un mélange de genres, raconté à la première personne par le personnage principal. Certaines situations secondaires n'auront pas d'explications (par exemple quel est l'animal étrange que Cass voit dans un arbre), mais ce n'est pas le but premier de cette histoire.

À découvrir !

J'ai reçu ce roman des éditions Super 8 dans le cadre de l'opération « Masse Critique » organisée par Babelio.

Titre: Images fantômes (Generation Loss)
Auteur: Elizabbeth Hand
Éditeur: Super 8 Éditions
Nombre de pages: 421
Traduction: Brigitte Mariot
ISBN: 978-2-3705-6065-0
Date de publication: 25 août 2016

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mercredi 8 juin 2016 18:45

Ne mords pas la main qui te nourrit, de A.J. Rich

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Ne mords pas la main qui te nourrit

L'histoire :
Morgan rentre chez elle et découvre le cadavre de son petit ami, Bennett, lacéré par ses chiens : un berger des Pyrénées et deux pitbulls. Dévastée par la situation, elle va alors découvrir que son fiancé n'était pas ce qu'il prétendait être.

Mon avis :
J'ai un avis très mitigé sur ce roman. L'intrigue est intéressante, et même si le schéma du scénario est convenu, j'ai été entraîné dans l'histoire. L'évolution est assez lente. Morgan nous fait découvrir sa vie et surtout son travail sur les prédateurs sexuels. Il y a une analyse assez fine des chiens dits « dangereux ». D'ailleurs, les chiens font partie intégrante de ce récit. Morgan est soutenue par son frère, par quelques amis, et par Billie, une jeune femme rencontrée dans un refuge pour chiens.

Or, ma lecture fut laborieuse. La jeune femme raconte l'histoire, mais elle semble beaucoup trop détachée des événements. Mon empathie pour elle a diminué au cours de ma lecture. Est-ce sa formation et sa thèse qui donnent cet effet ?
Elle semble complètement déboussolée. Pourtant, toutes ses actions sont réfléchies, analysées. Elle essaie de comprendre ce qu'elle n'a pas su repérer et ce qui a conduit à la mort de son petit ami Bennett. J'ai rapidement eu des doutes quant au responsable. Ceux-ci se sont par ailleurs confirmés ensuite, mais c'est assez bien amené.

En même temps, Morgan donne de nombreuses explications théoriques sur les sociopathes et leurs victimes. Tout cela est intéressant, mais je pense que j'aurais préféré une héroïne plus impulsive, avec plus de réactions. Elle ne se bat pas réellement pour aider ses chiens. Elle se laisse porter par l'action, puis passe à autre chose, comme si tout ce qui s'était déroulé auparavant avait peu d'importance.

Une lecture en demi-teinte.

Service presse numérique des éditions Mazarine par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Ne mords pas la main qui te nourrit (The Hand That Feeds You)
Auteur: A.J. Rich
Éditeur: Mazarine
Nombre de pages: 360
Traduction: Stéphane Carn
ISBN: 978-2-8637-4360-7
Date de publication: 11 mai 2016

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vendredi 13 mai 2016 21:15

Tout n'est pas perdu, de Wendy Walker

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Tout n’est pas perdu

L'histoire :
Jenny Kramer, quinze ans, est victime d'un viol lors d'une soirée. Ses Parents (Charlotte et Tom) acceptent que leur fille reçoive un traitement afin d'effacer ses souvenirs pour qu'elle puisse se reconstruire plus facilement. Pourtant, l'état psychologique de Jenny va se dégrader.

Mon avis :
C'est un thriller psychologique. L'intrigue est intéressante et complexe. L'auteur s'appuie sur les progrès des médicaments pour soigner ou atténuer les effets post-traumatiques. Il précise dans une note à la fin de l'ouvrage que de tels médicaments sont en cours d'étude. C'est selon moi une aberration de vouloir soigner des personnes en effaçant leurs souvenirs de drames.

Le récit est prenant et intrigant. Il y a du suspense et les faits sont assez horribles. Le doute, concernant les personnages, est omniprésent. Alan Forrester est le psychiatre qui suit Jenny et ses parents. Il connaît le problème de la jeune fille, car il soigne un soldat qui a suivi le même traitement.

Je n'ai pas accroché au personnage d'Alan, ni à celui de Charlotte. Le médecin est imbu de lui-même. Il déclare à plusieurs reprises qu'il n'a échoué qu'avec un de ses patients. C'est quelque peu prétentieux. Le reste du récit abonde dans ce sens (et pour moi, ce n'est pas la fin du roman qui corrige cela).
La mère de Jenny est dans le paraître. Si les faits disparaissent, il n'y a plus de problèmes. En fin de compte, elle ne pense pas réellement au bien-être de sa fille, mais plutôt à sa petite personne.
Jenny est une adolescente complètement perdue qui veut essayer de retrouver la mémoire afin de savoir ce qui s'est réellement déroulé lors de son agression.

Tom veut retrouver l'agresseur. Cela tourne même à l'obsession (et cela peut se comprendre). Cela accentuera les problèmes au sein de cette famille. Mais il y a aussi d'autres secrets que le psychiatre va essayer de découvrir et enrayer.

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, à m'adapter au style d'écriture. C'est sans doute dû au ton condescendant du narrateur. Il faut déjà attendre le chapitre 7 pour savoir qui il est. De plus, il interpelle régulièrement le lecteur pour que ce dernier prenne son parti (ce qui a eu plutôt l'effet inverse sur moi). Sans compter qu'il fait de nombreuses digressions que j'ai trouvées inopportunes (même si cela prend sens à la fin). Ce découpage fait que j'ai ressenti de nombreuses lenteurs. J'ai eu l'impression de ne pas avancer dans l'histoire. L'auteur aurait peut-être dû sabrer dans son récit afin de donner davantage de rythme.

Service presse numérique des éditions Sonatine par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Tout n’est pas perdu (All Is Not Forgotten)
Auteur: Wendy Walker
Éditeur: Sonatine
Nombre de pages: 352
Traduction: Fabrice Pointeau
ISBN: 978-2-3558-4515-4
Date de publication: 12 mai 2016

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mardi 10 mai 2016 21:09

Gangsterland, de Tod Goldberg

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Gangsterland

L'histoire :
Sal Cupertine est un tueur à gages qui officie à Chicago. Lors d'une opération, il dérape un peu (lui-même dit qu'il est allé trop loin), en éliminant des agents fédéraux. Il doit fuir.

Mon avis :
Me voici de nouveau avec un roman des éditions Super 8 et je suis encore content de ce choix. L'auteur a tiré ce roman d'une de ses nouvelles « Mitsva ». Comme Tod Goldberg l'indique dans les remerciements, l'histoire est sombre et violente. Mais la façon dont c'est raconté et le personnage principal apportent une touche d'humour.
Nous suivons Sal Cupertine dans ses pérégrinations. Il a un travail qui n'est pas de tout repos : il est tueur à gages. Malgré sa profession, je me suis rapidement attaché à lui. Il analyse toutes les situations, les possibilités, puis il agit. On sent bien qu'il n'a pas vraiment d'états d'âme et que sa priorité, c'est sa famille et lui.

Il y a un décalage entre Sal, son caractère et son d'identité d'emprunt. Le voilà parachuté dans un monde dans lequel il n'aurait jamais pensé se retrouver : pour passer inaperçu, il devient rabbin. Il a un regard acéré sur la communauté qu'il guide spirituellement. Il montre qu'on peut rapidement faire illusion avec quelques citations bien choisies (la plupart des siennes sont extraites de Neil Young ou Bruce Springsteen au lieu de la Torah, Le Talmud et le Midrash). L'implication apparente fait le reste. Cela crée des scènes amusantes. Surtout que pour lui, afin de régler un problème, il suffit de le supprimer définitivement. Enfin, il découvre vite que derrière le fonctionnement en apparence normal de la synagogue, se cache quelque chose de plus retors. Attention, au cas où des personnes se poseraient la question, l'auteur ne fait pas de critique de la religion. Dans cette histoire, il montre comment des hommes la détournent à leur profit.

La mise en place est peut-être un peu lente. C'est nécessaire afin de bien comprendre dans quel état d'esprit se trouve le personnage principal. De plus, le récit est rythmé.
Le F.B.I. n'a pas le beau rôle dans ce roman. Il est montré comme ne souhaitant pas réellement faire la lumière sur le meurtre de ses agents afin de ne pas trop perturber la population : le premier bouc émissaire venu fera un bon coupable, surtout s'il est mort.

Malgré de nombreux meurtres et de la tension, le récit reste léger et agréable à lire.

À découvrir !

Service presse numérique des éditions Super 8 par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Gangsterland (Gangsterland)
Auteur: Tod Goldberg
Éditeur: Super 8 Éditions
Nombre de pages: 354
Traduction: Zigor
ISBN: 978-2-3705-6040-7
Date de publication: 4 mai 2016

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dimanche 8 mai 2016 14:09

La loi du silence, d'Anita Terpstra

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La loi du silence

L'histoire :
Au cours d''une sortie scolaire lors d'un week-end, Sander, onze ans, disparaît, alors que le camarade qui l'accompagnait est retrouvé mort. La famille de Sander va alors vivre de longues années difficiles.

Mon avis :
Le titre français de ce roman est bien choisi. Je le précise car j'ai tendance à être mécontent quand l'adaptation du titre ne correspond pas au titre original ou au contenu du livre. Il s'agit du quatrième roman d'Anita Terpstra. Il est totalement maîtrisé. C'est un bon thriller. L'intrigue est angoissante. Au cours de la lecture, le lecteur se pose de nombreuses questions et l'auteur le mène là où elle le souhaite.

La famille Meester a vécu un drame horrible lorsque Sander a disparu. Cela a grandement modifié la vie des parents, Alma et Linc, ainsi que d'Iris, la fille aînée. La réapparition du fils prodigue va faire resurgir des blessures du passé qu'il va falloir surmonter.
Alma a toujours pensé qu'elle reverrait son enfant un jour. Elle a tout fait pour cela. Elle n'agit pas dans la nuance, elle est toujours dans l'excès quand il s'agit de son fils. Cela a toujours entraîné des frictions avec sa fille et cela recommence.
Iris a un comportement ambivalent. Elle est complètement perdue malgré les airs qu'elle se donne.
Linc semble beaucoup plus posé, réfléchi. Il essaie d'inculquer des choses à ses enfants, mais Alma bloque toujours ses initiatives.
Sander est perturbé, mais sans plus. Pour lui, le passé, c'est le passé. Il ne faut pas s'appesantir dessus. Son comportement évoluera, ce qui amènera sa famille à se poser des questions. Leur fils a beaucoup changé. Mais quoi de plus normal après un enlèvement de six ans ? Les personnages cachent des informations sur les événements qui se sont déroulés six ans plus tôt.

Par petites touches, en distillant certaines informations, et avec quelques retours en arrière, la romancière brosse un portrait assez angoissant de la jeunesse d'Iris et de Sander.
L'ambiance du roman est de plus en plus oppressante. Le récit est rythmé. J'ai eu de l'empathie pour la plupart des personnages, sauf Alma et Sander auxquels je n'ai pas accroché.
On se fait des idées, on a des théories, mais Anita Terpstra cache bien son jeu et arrive encore à nous surprendre.
Manipulations et mensonges sont les principaux ingrédients de ce roman.

À lire !

Titre: La loi du silence (Anders)
Auteur: Anita Terpstra
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 354
Traduction: Emmanuèle Sandron
ISBN: 978-2-207-13095-7
Date de publication: 22 avril 2016

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